Samedi 23 novembre 2024

Politique

Revue de la presse régionale

07/07/2023 Commentaires fermés sur Revue de la presse régionale
Revue de la presse régionale
Des manifestants contre le gouvernement de William Ruto dans les rues de Nairobi, ce 7 juillet

De la RDC au Soudan du Sud en passant par la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya, l’actualité dans la région est-africaine a été riche cette semaine. Alors que des combats continuent à l’est de la RDC, l’opposition kényane a repris des manifestations anti-gouvernementales. De l’autre côté, le président sud-soudanais Salva Kiir a confirmé sa candidature aux présidentielles de 2024.

Kenya : Reprise par l’opposition des manifestations contre le gouvernement

Des militants de l’opposition kényane ont tenu des manifestations anti-gouvernementales à travers le pays depuis le matin de ce 7 juillet. Le chef de l’opposition Raila Odinga a insisté que ces manifestations visent à exprimer le mécontentement des Kényans à l’égard du gouvernement du président William Ruto, écrit The Nation.

Selon ce dirigeant de l’opposition, le Parlement kényan a laissé tomber les Kényans et le peuple doit assumer l’autorité qui lui est conférée par la Constitution : « Les sondages d’opinion menés récemment montrent que la population est mécontente. Elle a rejeté l’augmentation des impôts que ce régime lui impose ».

Il accuse le gouvernement de la mauvaise gouvernance : « Beaucoup d’argent public est perdu dans les achats, où un véhicule qui coûte 2 millions de shillings est acheté à 7 millions de shillings. En plus, ils utilisent beaucoup de fonds publics pour faire des choses qui ne profitent pas à la population ».

Raila Odinga avertit que l’opposition prendrait des mesures drastiques contre le régime du président William Ruto : « Il nous impose des taxes sans notre consentement et fait des lois pour rendre la vie de plus en plus difficile ».

Il déplore la suppression par le président Ruto des subventions sur les produits de base tels que le carburant, la farine, l’électricité et les frais de scolarité : « Il est devenu clair que nous avons affaire à un dictateur qui n’a pas non plus de respect pour les citoyens. Ruto est devenu un tyran sans cœur ».

Et de faire savoir qu’il compte mobiliser le pays pour des grèves, des manifestations, des boycotts fiscaux et la désobéissance civile, ajoutant que ces actes ne signifient en aucun cas la violence : « Nous sommes contre la violence. Nous croyons en la loi et à l’Etat de droit et nous agirons dans le cadre de la loi. Mais la seule arme que nous avons entre nos mains est notre pouvoir souverain de protester, de boycotter et de nous lancer dans la désobéissance civile ».

Le quotidien The Star confie qu’il y avait le calme dans différents quartiers de Nairobi ce matin du 7 juillet, bien que des rassemblements commençaient à s’observer dans certaines localités de la capitale kényane.

RDC/Nord-Kivu : Des combats entre le M23 et les milices « patriotes » continuent, l’UE appelle au dialogue politique

Depuis la semaine dernière, des affrontements sont signalés entre les miliciens dits patriotes « Wazalendo” et les rebelles du M23 dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu. Ce 5 juillet, les combats ont eu lieu dans les villages Nyamitaba, Kausa et Muheto. Le M23 a lancé, dans la matinée, plusieurs attaques contre des positions occupées par la coalition des milices d’autodéfense dans les ces entités, révèle Actualité.CD.

« Les affrontements ont repris dans plusieurs coins de la chefferie de Bashali depuis le week-end de la semaine dernière. Ils se sont aussi déroulés sur l’axe Kilorirwe, Kausa et Rusinga causant ainsi un déplacement massif de la population et d’autres dégâts collatéraux », rapporte la société civile de Masisi.

Selon ce quotidien congolais, le M23 ne s’est jamais retiré des territoires occupés comme l’exige la feuille de route de Luanda : « Par contre, les combattants de cette rébellion se sont dissimulés au sein des populations civiles ».

Ce 6 juillet, l’Union européenne a appelé au dialogue politique inclusif pour mettre fin à la guerre à l’est de la RDC : « L’UE encourage toutes les parties à s’engager dans un dialogue politique inclusif, pleinement respectueux de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de tous les pays de la région, comme seule solution possible à cette crise ».

Pour l’Union européenne, le dialogue politique doit être préféré à la confrontation militaire, car les options militaires ne feront que prolonger le conflit et augmenter les souffrances des populations.

Elle condamne également « le soutien du Rwanda au M23 et la présence militaire rwandaise dans l’est de la RDC, révélés dans les rapports du groupe d’experts des Nations unies ».

D’après Actualité.CD, l’Union européenne réitère sa demande urgente au Rwanda de retirer ses troupes, de mettre fin immédiatement à tout soutien au M23 et d’utiliser tous les moyens à sa disposition pour faire pression sur ce groupe afin qu’il se conforme aux décisions prises dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda.

Elle condamne aussi le gouvernement de la République démocratique du Congo et l’exhorte à cesser immédiatement son soutien et sa coopération avec les FDLR/FOCA ainsi que les autres groupes armés locaux et étrangers, et à prendre toutes les mesures légales et légitimes pour protéger la population civile sur son territoire.

Selon Politico.CD, le gouvernement congolais appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des sanctions « sévères et exemplaires » contre les officiers et dirigeants rwandais, ainsi que ceux du M23.

Cependant, le Rwanda a toujours nié son soutien au mouvement rebelle M23 et sa présence militaire sur le sol congolais.

Ouganda : Des familles face à la recrudescence des tests ADN de paternité négatifs

Une agence gouvernementale et des avocats ont demandé, ce 6 juillet, aux maris à qui les épouses attribuent faussement des enfants engendrés par d’autres hommes de poursuivre devant la justice les deux parties, si leurs actions peuvent être prouvées comme trompeuses et malveillantes pour échapper à la responsabilité de prise en charge de ces enfants, écrit Daily Monitor.

Pour Patricia Atim, experte en droit de la famille, un mari dont le résultat du test d’acide désoxyribonucléique (ADN) prouve qu’il n’est pas le père biologique d’un enfant a un motif de porter plainte en justice : « L’homme peut porter plainte pour demander le remboursement des dépenses engagées dans la prise en charge de cet enfant ».

Cependant, elle souligne que l’intention de la loi est de rapprocher le couple et de garantir le bien-être de l’enfant concerné : « Mais il est rare que le père présumé accepte la charge de s’occuper de l’enfant après le test ADN de paternité négatif ».

Selon Daily Monitor, les craintes que les tests ADN négatifs croissants ne détruisent pas les familles ont incité les religieux, le Parlement et le gouvernement à appeler à la retenue, à la compréhension et à la réglementation des tests de paternité.

Le ministère de la Santé a tenu ce 5 juillet une réunion d’urgence avec les propriétaires de laboratoires et a proposé qu’une mère, un enfant et un père présumé soient présents pour les tests ADN.

La ministre du Genre, Betty Amongi, s’est prononcée contre les tests de paternité. Selon elle, certaines femmes sont pressées par les familles du mari ayant besoin d’un garçon comme héritier, ce qui fait qu’elles tentent leur chance ailleurs lorsque les enfants engendrés avec leurs maris sont tous des filles.

Cependant, le gouvernement demande aux Ougandaises d’être toujours sincères en signalant les grossesses hors mariage à leurs maris avant d’accoucher ou peu après, pour éviter de torturer les hommes et d’affecter le bien-être de leurs enfants.

D’après Daily Monitor, les laboratoires publics et privés ont déclaré qu’ils vont désormais exiger la présence de la mère, du père et de l’enfant lors du prélèvement d’échantillons pour le test ADN de paternité.

Tanzanie : La production du Tanzanite va decrescendo

Le manque de capital, la flambée des coûts de production, la nature des roches sont parmi les facteurs contribuant à la baisse de la production des minerais de type tanzanite dans la région de Manyara. Selon le rapport sur l’état de l’économie nationale en 2022, déposé en juin au Parlement, la production brute de tanzanite en 2022 était de 90 186,9 kilogrammes contre 177 144,5 kilogrammes produits en 2021, soit une réduction de 49,1 %, confie The Citizen.

Concernant la Tanzanite transformée, elle est également passée de 120 458 carats en 2021 à 57 864 carats l’année dernière, ce qui équivaut à une baisse de 48 %.

Le président de l’Association des exploitants miniers de Manyara (Marema), Justin Nyari, indique que de nombreux exploitants se sont retirés de l’exploitation de la tanzanite après avoir investi beaucoup d’argent emprunté aux banques et vendu leurs propriétés. Il appelle au gouvernement de supprimer ou de réduire les taxes sur divers équipements miniers importés.

Selon le président de la Commission minière de la Tanzanie (TMC), la contribution de la tanzanite aux revenus du secteur minier a été inférieure à 10 %, dépassée par l’or, qui contribue à plus de 80 % : « Nous ne mesurons pas sa contribution nationale uniquement en termes de revenus. Ce minéral est la marque nationale. Les recherches montrent que nous avons extrait en moyenne seulement 15 % de la tanzanite ».

Soudan du Sud : Le président Salva Kiir promet la tenue des élections en 2024

Salva Kiir : « Les élections au Soudan du Sud auront lieu en 2024 »

Le dirigeant du Soudan du Sud, Salva Kiir, a promis ce 4 juillet que les élections générales prévues pour l’année prochaine se dérouleront comme prévu et qu’il se présentera à la présidence.

« Je salue l’approbation de me présenter à la présidence en 2024. Nous nous engageons à mettre en œuvre l’accord de paix revitalisé comme indiqué et les élections auront lieu en 2024 », a déclaré Kiir aux partisans de son parti au pouvoir, le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM).

Aucun autre candidat n’a déjà déclaré sa candidature, mais son rival Riek Machar devrait se présenter.
En août 2022, les deux dirigeants ont décidé de prolonger la transition de deux ans au-delà de la date limite convenue, invoquant la nécessité de relever les défis qui ont entravé la mise en œuvre de l’accord de paix.

Selon The East African, près de 400 mille personnes ont perdu la vie dans la guerre civile de cinq ans avant que Kiir et Machar ne signent un accord de paix en 2018 et forment le gouvernement d’unité. Depuis lors, le pays a fait face aux inondations, la faim, la violence et la crise politique.

L’ONU a toujours critiqué les dirigeants du Soudan du Sud pour leur rôle dans la violence, la répression des libertés politiques et le détournement des fonds publics.

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