Le sommet quadripartite des 4 blocs régionaux préoccupé par non-respect du retrait du M23 des territoires occupés en RDC, la Cour d’appel de Londres qui a tranché contre le transfert des demandeurs d’asile au Rwanda, des mésententes au Kenya entre le gouvernement et l’opposition sur le recrutement des commissaires électoraux, etc. Iwacu passe en revue ce qui a fait l’actualité de cette semaine dans la région est-africaine.
RDC : Les blocs régionaux ordonnent le retrait des groupes armés
Un sommet quadripartite de quatre blocs régionaux a exigé un retrait immédiat et inconditionnel de tous les groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) dans le but de mettre fin à la guerre qui dure depuis des décennies, écrit The East African.
La résolution a été prise par les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) lors d’un sommet tenu dans la capitale angolaise Luanda ce 28 juin.
Le sommet de Luanda a évalué en particulier le processus du retrait du groupe rebelle M23, des islamistes ADF et des milices FDLR, et a exprimé sa préoccupation face à la situation d’insécurité et humanitaire qui prévaut à l’est de la RDC, exacerbée par les activités criminelles des groupes armés et terroristes.
Présidé par le chef de l’Etat comorien Azali Assoumani, qui est également président de l’UA, le sommet a également exprimé sa préoccupation quant au non-respect par le M23 de se retirer des territoires occupés comme indiqué dans la feuille de route de Luanda du 23 novembre 2022, et a appelé à la mise en place de couloirs humanitaires.
Le non-respect du retrait du M23 des territoires occupés “préoccupe” l’UA, la CEEAC, la SADC, la CIRGL et l’ONU qui appellent à créer un climat favorable pour la tenue des élections dans ces zones, titre Actualité.CD.
Selon ce journal, les rebelles du M23 maintiennent toujours le contrôle des zones prétendument cédées aux troupes de l’EAC dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi (Nord-Kivu).
« Le sommet se déclare préoccupé par la situation d’insécurité et humanitaire qui prévaut en RDC, exacerbée par les activités criminelles des groupes armés et terroristes. Il exige le retrait immédiat et inconditionnel de tous les groupes armés, en particulier le M23, ainsi que les ADF et les FDLR et appelle à la mise en place de couloirs humanitaires pour faciliter l’aide humanitaire », lit-on dans le communiqué sanctionnant le sommet de Luanda.
Ce sommet a souligné la nécessité de restaurer l’autorité de l’Etat dans les parties occupées de l’Est de la RDC afin de créer un environnement propice au retour des réfugiés et des personnes déplacées et de permettre des élections pacifiques dans ces zones.
En outre, le sommet quadripartite de la CEEAC, SADC, CIRGL et EAC sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC a adopté la mise en place du Cadre conjoint de coordination des initiatives de paix à l’Est de la RDC.
Il a aussi approuvé la création d’un Groupe de travail de coordination à plusieurs niveaux composé de représentants de la RDC et du Rwanda, de l’Union africaine, des présidents de l’EAC, de la CIRGL, de la SADC et de la CEEAC, ainsi que de l’ONU, avec un accent sur les questions politiques, diplomatiques, militaires, humanitaires et socio-économiques pour faciliter l’échange continu d’informations afin de favoriser la cohérence.
Actualité.CD rappelle que l’enrôlement des électeurs n’a pas eu lieu dans les territoires de Masisi, Rutshuru et une partie de Nyiragongo à cause de la présence des rebelles du M23, au moment où le gouvernement congolais s’apprête à organiser les élections générales en décembre prochain.
Kenya : Des polémiques autour du recrutement des commissaires électoraux
L’équipe la coalition présidentielle Kenya Kwanza a déclaré ce 27 juin que les pourparlers avec l’opposition, suspendus il y a un mois, reprendront mardi de la semaine prochaine et se concentreront sur le recrutement des commissaires de la commission électorale du Kenya (IEBC), écrit The Nation.
« Nous n’avons pas pu tenir nos réunions à cause du processus d’élaboration du budget et du dépôt du projet de loi de finances. Les pourparlers ont été suspendus sine die par nos collègues du côté d’Azimio (l’opposition), mais nous leur avons déjà envoyé une lettre officielle pour la reprise de nos entretiens », a indiqué George Murugara, représentant la coalition présidentielle Kenya Kwanza.
Selon lui, si l’opposition ne se présente pas aux pourparlers de la semaine prochaine, le gouvernement procédera au recrutement des commissaires par l’intermédiaire du comité de sélection de la commission électorale dont le mandat a été suspendu pour donner l’espace aux pourparlers entre les deux parties.
Pour lui, le recrutement des commissaires de la commission électorale est une question prioritaire pour mettre fin à la crise au sein de cette institution.
Selon The Star, l’opposition maintient sa position ferme, affirmant qu’elle ne céderait pas aux ultimatums et aux intimidations.
« Vous ne pouvez pas mener un dialogue par le biais de communiqués de presse unilatéraux et d’ultimatums. Les pourparlers ont été bloqués lorsque le représentant de la coalition présidentielle a refusé de signer les lettres à envoyer à la commission électorale et au jury de sélection, affirmant qu’ils sont des organismes indépendants qui ne peuvent pas être contrôlés », a expliqué le député Otiende Amollo, représentant l’opposition dirigée par Raila Odinga.
La commission électorale kényane n’a pas actuellement de commissaires après la fin des mandats de son ancien président Wafula Chebukati et des commissaires Boya Molu et Abdi Guliye le 17 janvier dernier. L’ancienne vice-présidente Juliana Cherera et les commissaires Justus Nyang’aya et Francis Wanderi ont démissionné après les élections d’août 2022. Irene Masit a été révoquée sur recommandation de la justice.
Accord Rwanda/Royaume-Uni : La Cour d’appel de Londres juge illégal l’expulsion des demandeurs d’asile vers le Rwanda
Les demandeurs d’asile et les organisations de réfugiés ont remporté une contestation devant la Cour d’appel contre le projet du gouvernement britannique d’expulser les migrants illégaux vers le Rwanda, écrit The East African.
Annonçant la décision ce 29 juin, le juge président de la Cour d’appel de Londres, Ian Burnett, a fait savoir qu’il existe des motifs sérieux faisant croire à un risque réel que les personnes envoyées au Rwanda soient renvoyées dans leur pays d’origine, d’où elles fuyaient.
Et de faire savoir que la décision de la Haute Cour selon laquelle le Rwanda est un pays tiers sûr est annulée : « Le renvoi des demandeurs d’asile sera illégal ».
Selon The New Times, le Rwanda conteste la décision de la Cour d’appel de Londres qui a statué que le pays n’est pas une destination sûre pour les demandeurs d’asile et les réfugiés.
« Le Rwanda est l’un des pays les plus sûrs au monde. En tant que société et en tant que gouvernement, nous avons construit un environnement sûr, sécurisé et digne, dans lequel les migrants et les réfugiés ont les mêmes droits et opportunités que les Rwandais », a indiqué Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais.
Selon elle, le Rwanda reste pleinement déterminé à mettre en œuvre cet accord avec le Royaume-Uni : « Le système migratoire mondial défaillant a échoué dans la protection des personnes vulnérables. Lorsque les migrants arriveront, nous les accueillerons et leur fournirons le soutien dont ils auront besoin pour construire une nouvelle vie au Rwanda ».
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a déclaré être « fondamentalement en désaccord » avec la décision de la Cour d’appel. Il a révélé les plans de son gouvernement de faire appel auprès de la Cour suprême, promettant qu’il fera « tout ce qui est nécessaire » pour que le partenariat se concrétise.
D’après The New Times, les trois juges de la Cour d’appel de Londres ont annulé une décision de la Haute Cour rendue en décembre 2022, qui décrivait le plan du Royaume-Uni d’envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda comme légal et « conforme à la convention sur les réfugiés ».
Cette semaine, le gouvernement du Royaume-Uni a révélé que le projet d’envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda coûterait 169 000 euros (215 035 dollars) par personne.
Ouganda-Soudan du Sud : Accord pour stimuler le commerce d’électricité entre les deux pays
L’Ouganda et le Soudan du Sud ont signé, ce 27 juin, un accord de commerce d’électricité (PSA) pour stimuler la vente d’électricité entre les deux pays voisins et le développement socio-économique dans les villes frontalières d’Oraba, Elegu, Kaya et Nimule, confie The East African.
Une ligne de transport Olwiyo-Juba de 400 kilovolts sera alimentée par le central électrique d’Olwiyo dans le nord de l’Ouganda pouvant distribuer à Juba 132 kilovolts.
Cet accord va prioriser le développement de cette ligne de transport d’électricité Olwiyo-Juba de 308 km (138 km du côté ougandais et 170 km au Soudan du Sud). Les sous-stations d’Olwiyo et de Bibia (près du poste-frontière d’Elegu en Ouganda) et celle de Juba seront également agrandies.
La ministre ougandaise de l’Energie, Ruth Nankabirwa Ssentamu, qui dirigeait la délégation ougandaise, a fait savoir que cet accord marque le début d’une coopération sérieuse dans le commerce de l’électricité entre l’Ouganda et le Soudan du Sud.
« Nous aimerions voir des projets qui profitent à la fois au peuple ougandais et sud-soudanais », a indiqué Peter Marcello Jelenge, représentant du Soudan du Sud.
Selon Daily Monitor, cet accord fait suite à un mémorandum d’entente signé entre les deux pays en décembre 2015 visant à développer des infrastructures de transmission et de distribution pour relier les deux pays à travers le Programme d’action subsidiaire des lacs équatoriaux du Nil (Nelsap).