Le sommet de la SADC qui a approuvé le déploiement de sa force à l’est de la RDC, le président ougandais qui accuse la Banque mondiale d’arrogance, le budget de l’EAC rejeté par deux Etats membres de ce bloc régional, etc. Iwacu fait le tour de l’actualité ayant marqué la semaine dans la Communauté est-africaine (EAC).
RDC : La SADC approuve le déploiement de sa force
Les dirigeants de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont approuvé, ce 17 août, le déploiement des troupes à l’Est République démocratique du Congo (RDC) et la prolongation de la mission militaire du bloc au Mozambique dans le but de ramener la paix dans la région, écrit The East African.
Cette décision signifie que les Etats membres du bloc pourraient déployer une nouvelle mission à l’est de la RDC où des centaines de groupes armés opèrent.
La Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Congo (Monusco) et la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EACRF) sont parfois accusées d’être passives et d’affronter des civils en colère lors des manifestations.
« Nous continuerons de travailler pour trouver les meilleures voies vers la paix dans l’est de la RDC, en étroite coordination et consultation avec les autres mécanismes actuellement en place pour résoudre ce conflit », a fait savoir le président angolais João Lourenço à la fin du sommet.
Dans son discours, le président congolais Félix Tshisekedi est revenu sur la détérioration de la situation humanitaire dans l’est de son pays suite à l’activisme des rebelles du M23.
Il souhaite que la force de la SADC apporte à l’armée congolais FARDC le même soutien apporté à l’armée du Mozambique : « La résurgence des rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu a engendré de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ».
Même si les Chefs d’Etat et des gouvernements ont approuvé cet envoi, pour l’instant, la date précise du déploiement n’est toujours pas connue.
Selon Actualité.CD, la situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC demeure préoccupante. La force régionale de l’EAC, créée en 2022 pour arrêter l’avancée du groupe armé M23, a récupéré, depuis décembre dernier, certaines zones occupées par cette rébellion.
Mais les rebelles sont toujours présents sur terrain. Les initiatives diplomatiques régionales à travers l’EAC peinent à donner des résultats sur terrain.
Ouganda : Museveni ne décolère pas contre la Banque mondiale
Le président ougandais Yoweri Museveni a dénoncé, ce 17 août « la provocation et l’arrogance » de la Banque mondiale après sa récente suspension de nouveaux prêts à l’Ouganda suite à la promulgation de la loi antihomosexualité, Daily Monitor.
« Oser penser que les Ougandais peuvent être intimidés par la menace de retrait de prêts et d’aides qui sont, de surcroît, périphériques à nos efforts de transformation, c’est l’exemple d’une erreur, le moins qu’on puisse dire », a noté le dirigeant ougandais dans une déclaration.
Remettant en question le motif et l’impact du soutien des gouvernements occidentaux et de leurs institutions alliées de Bretton Woods, le président Museveni a indiqué que leur altruisme est érodé par un stratagème d’exploitation visant à déstabiliser le reste du monde en tant que fournisseurs subordonnés de matières premières pour leurs marchés et l’auto-enrichissement : « La Banque mondiale et d’autres acteurs externes n’ont pas la capacité d’interrompre notre parcours de transformation ».
Daily Monitor rappelle que le président des Etats-Unis Joe Biden a condamné le 29 mai dernier la législation comme une « violation tragique » des droits de l’homme et a ordonné un réexamen du soutien de son gouvernement à l’Ouganda. Une décision finale de Washington reste attendue.
A Kampala, les opposants et les groupes de défense des droits des homosexuels ont contesté devant la justice cette loi, le pouvoir judiciaire n’ayant pas encore nommé les juges pour trancher sur cette affaire.
Dans sa lettre de 26 pages intitulée « Aide et prêts étrangers », le président Museveni a fustigé les « acteurs impérialistes » occidentaux qui condamnent d’autres pays pour leurs propres décisions internes et souveraines, comme « insupportables ».
Après la déclaration de suspension de prêt de la Banque mondiale et la réponse immédiate du président Museveni, les deux parties se sont engagées à poursuivre le dialogue pour explorer les domaines de convergence, bien que le dirigeant ougandais ait clairement signifié qu’il ne céderait pas devant l’intimidation et le chantage étrangers.
Kenya : La colère de l’opposition face aux propos de l’ambassadeur des Etats-Unis
Les propos de l’ambassadrice des Etats-Unis au Kenya, Meg Whitman, lors de la conférence sur la décentralisation à Eldoret ce 16 août, ont secoué l’opposition dirigée par Raila Odinga, confie The East African.
Dans son discours, tout en présentant fortement le Kenya comme la meilleure destination d’investissement en Afrique pour la communauté internationale, elle a noté que l’administration de William Ruto a fait de grands progrès et s’est engagée à créer un environnement propice aux affaires.
« Je suis arrivé au Kenya quelques jours avant les élections générales d’août 2022. Ce dont j’ai été témoin est tout simplement remarquable. Le Kenya a tenu des élections que de nombreux analystes ont qualifiées de plus libre, plus juste et plus crédible de l’histoire du Kenya », a-t-elle fait savoir.
Elle se réjouit que les élections aient été observées par des organisations internationales et confirmées par la Cour suprême : « Le pouvoir a été transféré normalement et pacifiquement à l’époque ».
Raila Odinga a qualifié, ce 17 août, les propos de l’ambassadrice américaine d’insensibles aux Kényans compte tenu de la situation politique qui prévaut dans le pays : « Je veux dire à l’ambassadeur malhonnête de laisser les Kenyans tranquilles. Le Kenya n’est ni les Etats-Unis ni une colonie des Etats-Unis. Prenez soin de vous taire lorsque vous êtes ici. Sinon, nous demanderons votre pays de vous rappeler ».
Les sénateurs de la coalition de l’opposition « Azimio la Umoja » ont également frappé l’ambassadrice Whitman en qualifiant ses commentaires de malheureux. Ils estiment que les propos de cette ambassadrice sont personnels et ne représentent pas la position du gouvernement américain : « En tout cas, les politiciens et les diplomates kenyans n’ont jamais pris position sur les élections américaines, imparfaites et indécises comme elles l’ont été récemment avec le duel Biden/Trump ».
EAC : La Tanzanie et la RDC rejettent le budget de ce bloc régional
La Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) a été plongée dans la crise après que deux Etats membres ont refusé d’approuver les prévisions budgétaires récemment adoptées. La Tanzanie et la République démocratique du Congo (RDC) ont cité des irrégularités dans le budget de 103 millions de dollars pour l’exercice 2023-2024, approuvé par l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (EALA) en juin dernier, écrit The Citizen.
Ils ont contesté le chiffre, affirmant qu’il est supérieur au plafond de 97 millions de dollars approuvé précédemment par le Conseil des ministres.
Pour que le budget annuel de l’EAC soit mis en œuvre, il doit être approuvé par les chefs d’Etat des sept Etats membres.
Les efforts déployés par l’EALA et le secrétariat de l’EAC au cours des deux dernières semaines pour sauver la situation n’ont pas encore porté leurs fruits.
La Tanzanie a souligné que les deux projets de loi budgétaires déposés et approuvés par l’EALA pour l’exercice 2023-2024 sont « incompatibles » avec le plafond budgétaire approuvé par les ministres. Selon la Tanzanie, cela est contraire à l’article 59 et à l’article 132 du Traité de l’EAC ainsi qu’à la règle 18 des règlements financiers de ce bloc régional.
« A cet effet, la République Unie de Tanzanie souhaite retirer son consentement », a indiqué Stergomena Lawrence Tax, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération est-africaine.
Le rejet du budget par la RDC, contrairement à la Tanzanie, est lié à la suppression d’un budget pour l’achat d’équipements de traduction simultanée à utiliser par les francophones lors des sessions de l’EALA. Cependant, cette dernière explique que l’achat des outils en question pourrait nécessiter la modification du traité de l’EAC, arguant que l’anglais est la langue officielle de l’EAC et que l’utilisation du français n’a pas encore été modifiée dans le traité.