Au sommaire de cette revue de la presse consacrée à la région :
– RDC : Suminwa Tuluku devient la toute première femme Premier Ministre de ce pays
– Joseph Kabila accusé de soutenir le M23 par le clan de Tshisekedi
– Le Comité des droits de l’homme critique le projet de loi britannique sur le Rwanda
– Les Super Tuskers en danger le long de la frontière entre le Kenya et la Tanzanie
– Le Gouvernement ougandais impose des exercices physiques aux fonctionnaires
– Boom touristique au Kenya : revenus en hausse de 31,5 %
– Les anciens présidents somaliens s’unissent pour débattre de la Constitution
– Réouverture des écoles au Soudan du Sud après la canicule
RDC : Une femme, Suminwa Tuluku succède à Sama Lukonde
Judith Suminwa Tuluku est une figure politique importante en RDC. En avril 2024, elle est devenue la toute première femme Premier Ministre de la République Démocratique du Congo, écrit Gorilla FM.
Son parcours est impressionnant. Avant son entrée en politique, elle a travaillé dans le secteur bancaire. Elle a ensuite occupé des postes d’experte au sein du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et au cabinet du ministère du Budget.
En 2023, elle a été nommée ministre d’État chargée du Plan sous le gouvernement de Jean-Michel Sama Lukonde. Le 1er avril 2024, le président Félix Tshisekedi l’a choisie pour devenir la première femme Premier Ministre du pays.
C’est une technocrate reconnue pour son expertise en gouvernance démocratique et paix. On lui attribue également un rôle clé dans la finalisation du programme de développement à la base de 145 territoires congolais.
Nommé informateur le 7 février dernier, Augustin Kabuya venait de déposer peu avant la nomination du premier ministre, les conclusions de sa mission auprès du président Tshisekedi. « Il appartient au Chef de l’État d’user de son pouvoir discrétionnaire pour la suite des événements », a-t-il déclaré.
M. Kabuya, Secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), était chargé d’identifier formellement une coalition parlementaire majoritaire en vue de la formation du nouveau gouvernement.
RDC : le chef du parti présidentiel accuse Joseph Kabila de soutenir le M23.
Dans un discours devant plus d’un millier de partisans de son parti ‘UDPS’ (Union pour la démocratie et le progrès social), le chef du parti présidentiel, Augustin Kabuya, a pointé du doigt l’ancien président congolais Joseph Kabila, l’accusant de soutenir les rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu.
Une déclaration fait suite au ralliement de quelques jeunes cadres du parti de Kabila aux rebelles du Nord-Kivu, notamment sous l’impulsion de l’ancien président de la Commission électorale, Corneille Nangaa. Le parti de Kabila a catégoriquement désavoué ce nouveau groupe rebelle, rapporte RFI.
Augustin Kabuya n’a pas mâché ses mots, affirmant sans détour que l’ancien camp présidentiel était derrière les activités des rebelles du M23. Le secrétaire général de l’UDPS a même insinué que Joseph Kabila aurait quitté le pays récemment sans notifier les autorités migratoires.
« Il n’habite plus ici. Retenez ceci dans vos esprits : la situation que nous vivons, c’est toujours Kabila qui en est responsable », a déclaré Augustin Kabuya, ajoutant que l’ex-président aurait sollicité le soutien financier et logistique d’un dirigeant africain en faveur du chef rebelle Corneille Nangaa.
Ces accusations ont suscité l’indignation du camp Kabila. Pour Barbara Nzimbi, conseillère en communication de l’ancien chef de l’État, ces allégations sont « gravement irresponsables, incohérentes et frôlent la folie ». Elle estime que le parti de Tshisekedi est en proie à la « distraction », et que ces accusations ne font que justifier son échec à la tête du pays.
Plusieurs proches de l’ancien Président envisagent de porter plainte pour diffamation, bien que rien n’ait encore été décidé à ce stade, selon un membre de l’entourage immédiat de Joseph Kabila.
Rwanda : Le Royaume-Uni sous pression de l’ONU pour ses lois sur les migrants et les réfugiés
Selon le JURISTE, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a appelé le Royaume-Uni à retirer le projet de loi sur la sécurité du Rwanda ainsi que certaines dispositions de la loi sur les migrations illégales de 2023, invoquant des préoccupations majeures en matière de droits de l’homme.
Selon le Comité, ces lois risquent d’être discriminatoires envers les migrants et les demandeurs d’asile, en violant les conventions internationales sur le traitement des réfugiés.
Réuni entre le 4 et le 28 mars 2024, le comité a mis en lumière plusieurs préoccupations relatives aux droits de l’homme dans la législation britannique sur l’immigration.
Il a critiqué sévèrement le « mémorandum d’accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda » ainsi que les tentatives de transférer des demandeurs d’asile vers ces pays tiers.
Le Comité a exhorté le Royaume-Uni à retirer le projet de loi ou à l’abroger s’il venait à être adopté, soulignant l’importance du principe de non-refoulement tel que stipulé dans la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés.
Une autre préoccupation majeure du Comité concerne la loi sur les migrations illégales de 2023, jugée discriminatoire envers les migrants et visant à restreindre l’accès aux droits des demandeurs d’asile, des réfugiés et des migrants.
Cette loi est même qualifiée d' »interdiction d’asile » en raison de sa disposition refusant l’asile à toute personne arrivant illégalement au Royaume-Uni après avoir traversé un pays où elle n’a pas été persécutée.
Le comité s’est inquiété aussi de l’impact de la loi sur les migrations illégales sur les victimes de la traite des êtres humains, soulignant que la suppression de certaines protections pour ces victimes rend leur identification plus difficile et risque d’entraîner leur expulsion sans examen approfondi de leur demande ni fourniture du soutien nécessaire.
Tanzanie : la délivrance de nouveaux permis de chasse à l’éléphant inquiète les ONG kényanes
Selon RFI, l’attribution de nouveaux permis de chasse à l’éléphant en Tanzanie suscite une inquiétude au Kenya, notamment pour les célèbres « Super Tuskers », ces éléphants dotés de défenses impressionnantes pouvant peser jusqu’à 45 kilos.
Au cours des six derniers mois, trois de ces géants ont été abattus à la frontière avec le Kenya, ce qui préoccupe particulièrement les ONG dédiées à la protection de la faune sauvage. Leur alarme est d’autant plus grande que trois nouveaux permis de chasse ont été délivrés, alors qu’il ne reste plus que moins de 50 « Super Tuskers » sur l’ensemble du continent africain.
En vertu d’un accord en vigueur depuis 30 ans, les éléphants, y compris les « Super Tuskers », sont protégés dans la région frontalière entre le Kenya et la Tanzanie. Cependant, ces derniers mois, trois grands éléphants ont été abattus du côté tanzanien, remettant en question la validité de cet accord.
Cette situation suscite des regrets de la part du gouverneur du comté de Kajiado au Kenya, où les éléphants jouent un rôle crucial dans l’attrait touristique de la région.
Le Parc national d’Amboseli, situé à proximité de la frontière tanzanienne, est particulièrement concerné. Dans un communiqué, le gouverneur exprime sa profonde inquiétude et condamne la délivrance de nouveaux permis de chasse, qui ne font qu’accroître les craintes pour l’avenir de ces emblématiques créatures.
Les organisations œuvrant pour la protection de la vie sauvage partagent cette inquiétude. Cynthia Moss, fondatrice du fonds d’Amboseli pour les éléphants, dénonce fermement la chasse aux « Super Tuskers », soulignant que les chasseurs ciblent en particulier les mâles les plus âgés, qui sont à la fois dotés des plus grandes défenses et essentiels pour la reproduction de l’espèce.
Avec seulement une dizaine de « Super Tuskers » restants dans la zone frontalière entre le Kenya et la Tanzanie, cette pratique est jugée préoccupante. Le gouverneur de Kajiado en appelle aux autorités tanzaniennes pour qu’elles prennent en considération les conséquences de leurs décisions sur la conservation de ces magnifiques créatures.
Ouganda : Exercices physiques obligatoires pour les fonctionnaires
Le gouvernement ougandais a récemment émis une directive exhortant tous les fonctionnaires à consacrer deux heures par semaine à l’exercice physique afin de maintenir leur forme et leur santé. Cette initiative, partagée par Lucy Nakyobe, chef du service public, vise à préserver la vie du personnel et à atténuer le fardeau des maladies.
Cette décision a été faite suite à une enquête nationale sur la santé qui a révélé une augmentation des taux d’obésité dans le pays, passant de 17 % à 26 % au cours des 17 dernières années. Le gouvernement, via un tweet, a souligné que cette mesure contribuerait à réduire la prévalence croissante des maladies liées au mode de vie.
Ce n’est pas la première fois que l’Ouganda lance des initiatives visant à promouvoir l’exercice physique. En 2018, le pays avait instauré la Journée nationale de l’activité physique, organisant diverses activités sportives à travers le territoire.
Le Dr Charles Oyoo Akiya, commissaire en charge de la prévention des maladies non transmissibles, a déclaré aux médias locaux que le ministère de la Santé avait déjà mis en place des sessions d’exercices pour son personnel. Il souhaite maintenant généraliser cette pratique à tous les départements.
Kenya : Le tourisme bat des records avec une augmentation de 31,5 %.
Les revenus provenant du tourisme ont connu une forte augmentation de 31,5 % au Kenya en 2023 par rapport à 2022, dépassant ainsi les niveaux pré-pandémie de Covid-19, selon un rapport du ministère du Tourisme.
Le ministère a rapporté que les visiteurs ont généré des revenus touristiques de 352,5 milliards de shillings kényans (environ 2,4 milliards d’euros), avec une croissance de 31,5%. Le nombre de visiteurs au Kenya en 2023 s’est élevé à 1,951 million, en hausse de 31,5% par rapport à l’année précédente. Écrit Maroc diplomatique.
Parmi les touristes en 2023, les Américains étaient les plus nombreux (265 310), suivis par ceux en provenance d’Ouganda (201 623), de Tanzanie (157 818) et du Royaume-Uni (156 700), selon les informations fournies par le ministère.
Cependant, malgré l’augmentation du nombre de visiteurs, les dépenses moyennes en dollars américains ont significativement diminué, en raison de la forte dépréciation du shilling, comme le souligne le rapport.
Somalie : les anciens présidents appellent à la préservation de l’unité nationale en Somalie
Les anciens présidents somaliens Mohamed Abdullahi Farmaajo et Sharif Sheikh Ahmed ont récemment fait preuve d’une unité rare en se rencontrant à Garowe, capitale du Puntland, l’un des États membres fédéraux de la Somalie, écrit The East African.
Malgré leurs divergences lors des élections présidentielles de 2022, ils ont convergé vers la nécessité de débattre de la rédaction de la nouvelle constitution du pays.
À la suite de leur rencontre, Farmaajo et Ahmed ont émis une déclaration commune exprimant leur opposition à l’actuel président somalien Hassan Sheikh Mohamud, reprochant à son administration d’initier des modifications à la constitution provisoire sans consultation.
Ils ont souligné l’importance de maintenir l’unité nationale et ont critiqué le processus de révision constitutionnelle qu’ils estiment être manipulé par le gouvernement actuel.
En outre, les deux anciens présidents ont appelé à une attention accrue sur les questions de sécurité en Somalie, mettant en avant la nécessité de renforcer les forces armées pour lutter contre le terrorisme.
Ils ont averti que la poursuite des modifications constitutionnelles ne ferait qu’accentuer les divisions au sein du pays, préconisant plutôt une concentration sur l’unité nationale et la sécurité.
Soudan du Sud : reprise des cours malgré la chaleur extrême
Selon Africanews, les autorités du Soudan du Sud ont annoncé la réouverture des écoles à partir du 2 avril, suite à une fermeture de deux semaines en raison des températures extrêmement élevées à travers le pays.
Les ministères de la santé et de l’éducation ont souligné que les températures devraient progressivement diminuer avec le début de la saison des pluies dans les prochains jours. Durant la récente période de canicule, le thermomètre a atteint jusqu’à 45 degrés Celsius.
Dans le cadre des mesures prises, les enseignants sont encouragés à limiter les activités en extérieur tôt le matin ou à l’intérieur des locaux, à assurer une ventilation adéquate des salles de classe, à fournir de l’eau pendant les heures de cours et à surveiller les élèves pour détecter tout signe d’épuisement dû à la chaleur ou de coup de chaleur.
La ministre de la Santé, Yolanda Awel Deng, a identifié les États du Nord Bahr El-Ghazel, de Warrap, de l’Unité et du Haut-Nil comme les zones les plus touchées.
Les établissements d’enseignement supérieur sont demeurés ouverts, tandis que certaines écoles des zones rurales ont continué leurs activités malgré les avertissements des autorités.
Celles-ci ont annoncé que toute école ouverte pendant cette période risquerait de se voir retirer son autorisation d’inscription.
Le Soudan du Sud subit depuis plusieurs années les effets néfastes de la crise climatique, marquée par des chaleurs extrêmes, des sécheresses et des précipitations et inondations record.