Du 19 au 20 décembre 2024, il s’est tenu un atelier de deux jours sur la revue annuelle conjointe du programme de coopération 2024-2027 entre la république du Burundi et le programme des Nations-Unies pour le de développement PNUD. Une occasion pour évaluer les avancées et les défis afin d’apporter des améliorations.
L’évènement qui s’est tenu à Bujumbura a vu la participation des cadres du PNUD, des cadres des ministères sectoriels impliqués, des représentants des agences du système des Nations-Unies et des partenaires de mise en œuvre. Des présentations pour différents portefeuilles et composantes par différents partenaires de mise en œuvre et les institutions ont permis d’éclairer sur les progrès et certains défis. Des débats et des réflexions pour améliorer les activités et les initiatives s’en sont suivis.
Le programme actuel de coopération s’entend sur quatre ans 2024-2027, 2024 étant la première année. Le programme est sous l’approche de portefeuilles. C’est une démarche intégrée et non une démarche individuelle en termes de projets spécifiques. Cette démarche intégrée permet de voir les corrélations et les renforcements mutuels des synergies des différents secteurs qui, parfois, contribuent aux mêmes résultats.
Dans son discours, Mathieu Ciowela, représentant résident du PNUD au Burundi a détaillé les objectifs de cette revue annuelle. Il s’agit notamment d’évaluer les progrès accomplis dans le cadre du Plan de Travail Conjoint 2024, fruit des lettres d’accords entre le PNUD et les partenaires d’exécution; apprécier les résultats atteints et leur contribution aux priorités nationales; contribuer à l’identification des défis et les risques pour proposer des solutions concrètes et assurer l’adaptabilité de leurs actions.
Ensuite, il s’agissait de tirer les leçons de cette première année afin de capitaliser les acquis et renforcer l’impact des interventions. Cet évènement permettait également de partager les enseignements issus des évaluations, des visites programmatiques et des missions conjointes ainsi que de fixer les priorités stratégiques pour 2025, en consolidant le Plan de Travail.
« La revue annuelle que nous lançons aujourd’hui est bien plus qu’un exercice technique; c’est un espace de redevabilité, d’introspection et de projection. Elle repose sur un impératif de redevabilité mutuelle et d’efficacité dans la mise en œuvre de notre programme », a-t-il insisté Mathieu Ciowela.
Il a indiqué que les défis auxquels le Burundi fait face sont réels et complexes. Il s’agit notamment des vulnérabilités économiques, de la résilience climatique, du développement inclusif et de l’équité sociale. « Mais, comme nous l’avons démontré ensemble, ils ne sont pas insurmontables. Le PNUD reste résolument engagé à accompagner le gouvernement et les partenaires pour relever ces défis par des solutions innovantes, inclusives et adaptées aux réalités nationales », a-t-il rassuré.
Dans son mot d’ouverture, Ferdinand Bashikako secrétaire permanent du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération au développement s’est félicité de ce programme de coopération. « Nous le savons tous, le Programme Pays 2024-2027 qui va bientôt fêter son anniversaire, sa mise en œuvre est faite à travers les trois portefeuilles, à savoir Justice, Etat de droit et cohésion sociale; efficacité des institutions, et appui à l’entrepreneuriat innovant pour l’autonomisation des jeunes et des femmes. Il est aligné aux priorités définies dans le Plan national de développement du Burundi 2018-2027 révisé ainsi qu’à la vision « Burundi, pays émergent en 2040 et Burundi, pays développé en 2060 ».
D’après lui, cette revue annuelle est une occasion d’échanger sur les leçons apprises et les bonnes pratiques à cette nouvelle approche holistique axée sur plusieurs domaines d’intervention complémentaires. « Le temps qui reste pour arriver en 2027 nous oppose une rigueur sans précédent, d’où la participation active de tout le monde est de rigueur pour définir ensemble les priorités qui nous occuperont au cours de l’année 2025 ».
Un programme salutaire
Les domaines dans lesquels le PNUD collabore avec le gouvernement du Burundi tirent leur sens dans le Plan national de développement, PND qui vise la transformation du capital humain et la gestion de tout ce qui est environnement. Le programme de coopération 2024-2027 entre le PNUD et le gouvernement du Burundi comprend trois axes.
Le premier axe de collaboration porte sur comment soutenir la croissance pour qu’elle soit durable et s’accélérer. Cela se fait à travers une série d’activités, entre autres, le renforcement de l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes. Il contribue également également à tout ce qui est études stratégiques qui iront dans le sens de la facilitation.
Le deuxième axe qui est très important, c’est la gouvernance d’une manière générale, la gouvernance transformative. Selon le représentant résident du PNUD, il se passe par quatre éléments très importants. Il cite l’Etat de droit et de la justice. « Pour le renforcement de l’Etat de droit nous travaillons avec la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme, CNIDH».
Le deuxième élément important est le renforcement de l’efficacité institutionnelle. Ici, le PNUD travaille dans le renforcement des capacités des institutions des ministères, des départements même au niveau des communes. Il leur dote également d’outils et de matériels.
Pour le troisième élément, il s’agit de tout ce qui concerne la gouvernance locale. Le programme accompagne le processus de décentralisation avec le nouveau découpage administratif qui sera effectif dès 2025.
Le quatrième élément consiste en la redevabilité et contrôle. Le PNUD collabore avec les institutions comme la Cour des comptes, l’Inspection générale de l’Etat pour aider ces institutions à bien remplir leurs missions.
Le troisième axe qui attire l’attention du PNUD dans son programme de coopération est la gestion des ressources naturelles, de l’environnement et des catastrophes. « Le Burundi n’est pas épargné des changements climatiques et les inondations. Nous avons contribué à soutenir la réponse d’urgence et les études stratégiques », a indiqué Mathieu Ciowela.
Les travaux de deux jours de la revue annuelle ont montré que le programme de Coopération entre le Burundi et le PNUD a enregistré des progrès notamment dans le soutien de l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes à travers la banque des jeunes, la banque d’investissement des femmes et le PAEJ. Des services de l’Etat-civil ont été améliorés. Le programme a appuyé des réflexions au ministère des Finances et soutenu des études comme l’indice de pauvreté multidimensionnelle qui a été élaboré et conçu par le ministère en collaboration avec les partenaires. « Nous avons contribué à la réflexion préparatoire avec toutes les agences des Nations-Unies sur la participation du Burundi au sommet du futur; la participation à la COP 29 pour le changement climatique et la COP 26 sur la biodiversité ».
Les grandes recommandations
De grandes recommandations ont été données. Il s’agit de la signature des PTA, LoA, FACE et ICE au 15 janvier 2025; l’implication des autorités locales à toutes les étapes pour renforcer l’appropriation, renforcement des capacités des points focaux sur les règles et procédures du PNUD. Il a été exprimé une nécessité de renforcer le travail en synergie pour arriver à des changements : Appuyer la mise en place de cadres ou d’espaces de réflexion/discussion thématiques ou sectorielles (redevabilité, statistiques, documents stratégiques, etc.)
Les participants à la revue annuelle ont trouvé qu’il faut renforcer le plaidoyer conjoint pour la mise en œuvre des réformes dans différents domaines ; mettre à la disposition des partenaires l’aide-mémoire sur les règles et procédures de gestion et renforcer les capacités des points focaux sur les procédures des marchés publics et de gestion financière.
Ils ont également appelé à appuyer l’Agence de régulation des marchés publics, ARMP, dans l’élaboration d’outils standards de passation des marchés; renforcer la communication et la visibilité des interventions : dans les rapports des ministères, les discours des autorités, etc. Enfin, il faut mettre à la disposition des partenaires le document sur les normes de communication au sein du PNUD.
Pour le représentant résident du PNUD au Burundi, le succès de ce programme repose sur un partenariat fort, stratégique et inclusif. « Je tiens donc à réitérer notre engagement indéfectible à travailler main dans la main avec le gouvernement du Burundi, les partenaires techniques et financiers, la société civile et l’ensemble des parties prenantes. Ensemble, nous pouvons transformer les aspirations en réalités tangibles et bâtir un Burundi plus résilient, prospère et inclusif », a insisté Mathieu Ciowela, représentant résident du PNUD au Burundi.
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