Samedi 23 novembre 2024

Environnement

Rétrospective 2018 : Des performances, mais aussi des échecs

10/01/2019 Commentaires fermés sur Rétrospective 2018 : Des performances, mais aussi des échecs
Rétrospective 2018 : Des performances, mais aussi des échecs
Déo-Guide Rurema

Des mesures salutaires dans la préservation de l’environnement et de la biodiversité, des effets du réchauffement climatique, des menaces persistantes des rivières traversant Bujumbura … ont marqué l’année 2018.

Au sortir de la 26è réunion du Conseil des ministres de l’Initiative du Bassin du Nil (IBN), tenue à Bujumbura, le 13 août, Déo-Guide Rurema, ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a été désigné pour occuper sa présidence. Et ce, pour un mandat d’une année. Il a remplacé Bekele Sileshi, le ministre éthiopien de la gestion de l’eau. Le secrétariat exécutif est revenu au Sud-Soudanais Alier Bullen Oka.

Hormis le Rwanda et le Kenya, les huit autres pays membres de l’IBN étaient présents à cette réunion. Il s’agit du Burundi, pays hôte, de l’Ouganda, de l’Ethiopie, de la RDC, de la Tanzanie, du Soudan du Sud, du Soudan et de l’Egypte. Le 22 février 2019, l’Initiative du Bassin du Nil fêtera ses 20 ans d’existence.

La guerre contre les emballages plastiques déclarée

Un décret interdisant la fabrication, la commercialisation et l’utilisation des sachets et autres emballages non biodégradables au Burundi a été signé le 8 août, et rendu public, le 13 août. « Etablir un cadre de contrôle et d’utilisation des sachets et d’autres emballages en plastique, promouvoir l’utilisation des matériels biodégradables, protéger l’environnement et prévenir toutes sortes de pollution causée par les sachets et les autres produits plastiques », peut-on lire comme principale motivation.

Dans son article 7, ce décret stipule que même les bouteilles et les flacons sont renvoyés chez les fournisseurs pour le stockage, le recyclage et la valorisation.

Pour trouver des substituants, les promoteurs économiques de projets de sacs de substitution et de recyclage sont encouragés à investir dans la fabrication des emballages biodégradables. « Des modalités d’encouragement seront établies par le ministère en charge de l’Environnement et d’autres ministères sectoriels », précise l’article 8 dudit décret.

Une dérogation spéciale a été accordée à certains produits tels que les sacs et sachets biodégradables, des matériels en plastique utilisés dans l’emballage industriel et pharmaceutique ou dans les services médicaux, les matériels de construction industrielle, y compris les tuyaux de canalisation ou utilisés dans la fabrication des tentes. Un délai de grâce de 18 mois a été donné aux commerçants pour écouler les stocks disponibles et les commandes passées.

Des animaux sauvages sauvés

Des éco-gardes transportant le crocodile sauvé du piège d’un braconnier.

Pour la première fois au Burundi, six éco-gardes du parc national de la Rusizi ont pu attraper, lundi 27 août, un crocodile géant tombé dans le piège d’un braconnier. Ils se sont servis de techniques artisanales pour le capturer vivant. Une opération qui a duré plus de deux heures. C’est à bord d’une pirogue munie d’un moteur qu’ils ont ramené cet animal, ligoté, à la surface pour le soigner.

C’est dans la cage métallique aménagée jadis pour la capture de « Gustave », le célèbre crocodile, qu’il a passé deux semaines sous traitement. Il a, par la suite, été remis dans l’eau. Une antilope avait été aussi sauvée des pièges de braconniers.

Avec l’intervention d’un engin mécanique de la société Sogea Satom, le 26 mars, l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OBPE) a pu sauver un hippopotame tombé dans un fossé boueux à Gakungwe en commune Kabezi de la province de Bujumbura.

Aujourd’hui, l’OBPE a déjà commandé un fusil hypodermique pour pouvoir maîtriser et capturer ces animaux sauvages. Et ce pour les soigner ou les amener dans des endroits encore disponibles pour un repeuplement. Un inventaire des hippopotames au niveau du lac Tanganyika et du parc de la Rusizi est également programmé. Ce qui permettra de faire un parallélisme entre le nombre de bêtes et le pâturage disponible.


Le Burundi décoré

Pour s’être distingué dans la protection, la conservation de la faune et de la flore sauvage, le Burundi a décroché, le 25 novembre, à Sharm El Cheikh (Egypte), la médaille d’or attribuée aux meilleurs CHM (Clearing House Mechanism). Grâce notamment aux efforts de feu Benoît Nzigidahera, chef de service recherche sur la biodiversité à l’OBPE, et son équipe dans la lutte contre les feux de brousse, en collaboration avec les populations riveraines.

Ce prix a été décerné par le secrétariat de la Convention sur la biodiversité Biologique (CBD), lors de la 14ème conférence des parties sur la biodiversité (COP14). Plusieurs pays membres de la Convention sur la biodiversité biologique ont leurs sites d’information. Le Burundi a été classé le premier.

Une coloration inquiétante sur le lac Tanganyika

Coloration verte des eaux du lac Tanganyika.

9 septembre, les eaux du lac Tanganyika ont pris une coloration verte. Une information s’est vite propagée et a inquiété les riverains. Ils y ont afflué pour assister à cette scène inhabituelle.

Craignant pour leur santé, et une baisse de la production du poisson, les pêcheurs et les riverains ont dénoncé un cas de pollution et ont indexé la station d’épuration des eaux usées de Buterere d’en être la cause. « Cela résulte des déchets de cette station déversés directement dans le lac. Ils ne sont plus traités», ont-ils avancé. Des usines rejetant leurs déchets dans le lac ont été également pointés du doigt.

Un phénomène normal et naturel, selon des experts environnementaux. « C’est un phénomène tout à fait naturel dû à la remontée des eaux profondes. Un phénomène qui s’observe depuis les années 1946 et le plus souvent à la fin de la saison sèche», a expliqué le professeur Gaspard Ntakimazi, expert en hydrobiologie. Et de préciser que le Lac Tanganyika, comme la plupart des eaux des régions tropicales, est stratifié. L’eau de surface reste en surface, tandis qu’une partie reste en profondeur. Mais, cela ne dure pas toute l’année. « Il y a des périodes de circulation. Ceci se passe sur le lac Tanganyika, notamment à la suite d’un alignement entre sa longueur et la direction des alizées du sud-est. Et cela correspond au début de la saison sèche ».

La Ntahangwa toujours virulente

Avec le début des travaux de stabilisation des berges de cette rivière, ses riverains, côté Mugoboka et Kigobe espéraient sauver leurs maisons. Ce qui n’épargne pas des écoles, des églises, … côté Nyakabiga. « Si rien n’est fait pour la protection des rives de la Ntahangwa, en plus d’écroulement des maisons, des écoles, … beaucoup d’autres dégâts vont être enregistrés », a déclaré Célestin Ndayizeye, alors ministre de l’Environnement, en juillet 2017, lors du lancement des travaux. Il s’agissait des travaux d’urgence à l’approche de la saison pluvieuse, avait-il précisé. Avec un coût des travaux estimé à 4 milliards BIF, la durée des travaux était de trois mois (juillet-septembre). La part gouvernementale s’élève à 1,5 milliards BIF, l’autre partie revient au GEF (Global environment facility) et au Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD). Le gouvernement, via le ministère de la Défense nationale et celui des Travaux publics, devait fournir des bulldozers, des camions ainsi qu’un appui technique. Ces activités consistaient à ériger des gabions, des murs de soutènement des bergers, des escaliers en bétons armés, pour diminuer la pression de l’eau. Plus d’une année après, les travaux se sont arrêtés, partie Kigobe. Ils n’ont pas débuté à Mugoboka. Aujourd’hui, c’est du côté Nyakabiga qu’on essaie de bloquer le grand ravin menaçant l’ECOFO du Jardin Public, l’église Pentecôte et des habitations. La rivière Kanyosha menace également plusieurs maisons riveraines. Certaines se sont déjà écroulées, contraignant leurs propriétaires à partir. Lors de lancement des travaux sur la Ntahangwa, M.Ndayizeye avait rappelé qu’en 1983, 1986,2006 et 2009, les crues de la Ntahangwa ont entraîné des pertes estimées à plus de 3 milliards Fbu.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Sénat et le CNS à la rescousse de la station d’épuration des eaux de Buterere

Le Conseil National de Sécurité(CNS), en sa session ordinaire du 20 juillet 2018, a donné un ultimatum aux propriétaires des maisons construites dans l’espace réservé à la seule station d’épuration des eaux usées de Buterere de dégager. 20 octobre était la date limite. Une recommandation a aussi été donnée au ministère de l’Environnement de faire feu de tout bois pour un fonctionnement optimal de cette station. A son tour, le Sénat a mis en place la commission permanente chargée des questions économiques, de l’environnement, des finances et du budget et celle chargée des questions institutionnelles, juridiques et des droits et libertés fondamentaux. Leur rapport présenté le 24 septembre, en présence de cinq ministres, a recommandé la restitution de près de 64 ha à cette station. Et cette dernière est subdivisée en espaces de bassins de traitement des eaux usées, de séchage de boue issue du curage de ces bassins et un périmètre de protection. On y trouve actuellement des maisons de particuliers. Les sénateurs ont estimé que ces constructions anarchiques perturbent le fonctionnement de la station d’épuration. Ils s’inquiètent de la santé des riverains. Des morts et des dégâts matériels Vendredi 16 avril, à Gasenyi, commune Mutimbuzi, province Bujumbura, un effondrement de terre a entraîné six morts et deux blessés. Un incident qui s’est produit sur la rivière de Gasenyi qui faisait l’objet des travaux de canalisation en bas de la RN 1. C’est à quelques encablures du site où se construit le nouveau palais présidentiel. Samedi 28 avril, les eaux de la rivière Mutimbuzi ont débordé et envahi certains quartiers de la zone Buterere, commune Ntahangwa, au nord de Bujumbura. Le quartier dit ‘’Miroir de la ville de Bujumbura’’ a été également touché. Bilan : 325 maisons ont été détruites et 2083 personnes se sont retrouvées sans abri. Dimanche 22 avril, à Carama, zone Kinama, commune Ntahangwa, des fortes pluies torrentielles ont fait 32 maisons détruites et six autres inondées. Mardi 11 décembre, à Kirungwe, dans le quartier Ruziba I, zone Kanyosha, au sud de Bujumbura, treize maisons ont été totalement détruites par des pluies, plusieurs autres ont été inondées. Il faut ajouter des ustensiles, des objets ménagers emportés par les eaux et des champs de maïs, de manioc et de haricot déracinés. Gatumba 2 avril, plus de 250 maisons ont été détruites et plus de 450 autres inondées, à Gatumba, commune Mutimbuzi. Plusieurs personnes ont été également blessées. Ces fortes pluies se sont abattues sur les neuf collines de cette zone.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 3 025 users online