Des mesures salutaires dans la préservation de l’environnement et de la biodiversité, des effets du réchauffement climatique, des menaces persistantes des rivières traversant Bujumbura … ont marqué l’année 2018.
Au sortir de la 26è réunion du Conseil des ministres de l’Initiative du Bassin du Nil (IBN), tenue à Bujumbura, le 13 août, Déo-Guide Rurema, ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a été désigné pour occuper sa présidence. Et ce, pour un mandat d’une année. Il a remplacé Bekele Sileshi, le ministre éthiopien de la gestion de l’eau. Le secrétariat exécutif est revenu au Sud-Soudanais Alier Bullen Oka.
Hormis le Rwanda et le Kenya, les huit autres pays membres de l’IBN étaient présents à cette réunion. Il s’agit du Burundi, pays hôte, de l’Ouganda, de l’Ethiopie, de la RDC, de la Tanzanie, du Soudan du Sud, du Soudan et de l’Egypte. Le 22 février 2019, l’Initiative du Bassin du Nil fêtera ses 20 ans d’existence.
La guerre contre les emballages plastiques déclarée
Un décret interdisant la fabrication, la commercialisation et l’utilisation des sachets et autres emballages non biodégradables au Burundi a été signé le 8 août, et rendu public, le 13 août. « Etablir un cadre de contrôle et d’utilisation des sachets et d’autres emballages en plastique, promouvoir l’utilisation des matériels biodégradables, protéger l’environnement et prévenir toutes sortes de pollution causée par les sachets et les autres produits plastiques », peut-on lire comme principale motivation.
Dans son article 7, ce décret stipule que même les bouteilles et les flacons sont renvoyés chez les fournisseurs pour le stockage, le recyclage et la valorisation.
Pour trouver des substituants, les promoteurs économiques de projets de sacs de substitution et de recyclage sont encouragés à investir dans la fabrication des emballages biodégradables. « Des modalités d’encouragement seront établies par le ministère en charge de l’Environnement et d’autres ministères sectoriels », précise l’article 8 dudit décret.
Une dérogation spéciale a été accordée à certains produits tels que les sacs et sachets biodégradables, des matériels en plastique utilisés dans l’emballage industriel et pharmaceutique ou dans les services médicaux, les matériels de construction industrielle, y compris les tuyaux de canalisation ou utilisés dans la fabrication des tentes. Un délai de grâce de 18 mois a été donné aux commerçants pour écouler les stocks disponibles et les commandes passées.
Des animaux sauvages sauvés
Pour la première fois au Burundi, six éco-gardes du parc national de la Rusizi ont pu attraper, lundi 27 août, un crocodile géant tombé dans le piège d’un braconnier. Ils se sont servis de techniques artisanales pour le capturer vivant. Une opération qui a duré plus de deux heures. C’est à bord d’une pirogue munie d’un moteur qu’ils ont ramené cet animal, ligoté, à la surface pour le soigner.
C’est dans la cage métallique aménagée jadis pour la capture de « Gustave », le célèbre crocodile, qu’il a passé deux semaines sous traitement. Il a, par la suite, été remis dans l’eau. Une antilope avait été aussi sauvée des pièges de braconniers.
Avec l’intervention d’un engin mécanique de la société Sogea Satom, le 26 mars, l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OBPE) a pu sauver un hippopotame tombé dans un fossé boueux à Gakungwe en commune Kabezi de la province de Bujumbura.
Aujourd’hui, l’OBPE a déjà commandé un fusil hypodermique pour pouvoir maîtriser et capturer ces animaux sauvages. Et ce pour les soigner ou les amener dans des endroits encore disponibles pour un repeuplement. Un inventaire des hippopotames au niveau du lac Tanganyika et du parc de la Rusizi est également programmé. Ce qui permettra de faire un parallélisme entre le nombre de bêtes et le pâturage disponible.
Le Burundi décoré
Pour s’être distingué dans la protection, la conservation de la faune et de la flore sauvage, le Burundi a décroché, le 25 novembre, à Sharm El Cheikh (Egypte), la médaille d’or attribuée aux meilleurs CHM (Clearing House Mechanism). Grâce notamment aux efforts de feu Benoît Nzigidahera, chef de service recherche sur la biodiversité à l’OBPE, et son équipe dans la lutte contre les feux de brousse, en collaboration avec les populations riveraines.
Ce prix a été décerné par le secrétariat de la Convention sur la biodiversité Biologique (CBD), lors de la 14ème conférence des parties sur la biodiversité (COP14). Plusieurs pays membres de la Convention sur la biodiversité biologique ont leurs sites d’information. Le Burundi a été classé le premier.
Une coloration inquiétante sur le lac Tanganyika
9 septembre, les eaux du lac Tanganyika ont pris une coloration verte. Une information s’est vite propagée et a inquiété les riverains. Ils y ont afflué pour assister à cette scène inhabituelle.
Craignant pour leur santé, et une baisse de la production du poisson, les pêcheurs et les riverains ont dénoncé un cas de pollution et ont indexé la station d’épuration des eaux usées de Buterere d’en être la cause. « Cela résulte des déchets de cette station déversés directement dans le lac. Ils ne sont plus traités», ont-ils avancé. Des usines rejetant leurs déchets dans le lac ont été également pointés du doigt.
Un phénomène normal et naturel, selon des experts environnementaux. « C’est un phénomène tout à fait naturel dû à la remontée des eaux profondes. Un phénomène qui s’observe depuis les années 1946 et le plus souvent à la fin de la saison sèche», a expliqué le professeur Gaspard Ntakimazi, expert en hydrobiologie. Et de préciser que le Lac Tanganyika, comme la plupart des eaux des régions tropicales, est stratifié. L’eau de surface reste en surface, tandis qu’une partie reste en profondeur. Mais, cela ne dure pas toute l’année. « Il y a des périodes de circulation. Ceci se passe sur le lac Tanganyika, notamment à la suite d’un alignement entre sa longueur et la direction des alizées du sud-est. Et cela correspond au début de la saison sèche ».