Le bureau de l’ombudsman burundais a tenté de « recadrer » le débat sur la réunion de Nairobi. Dans un communiqué, M. Nduwimana tente de minimiser ce qui a été considéré comme un grand pas vers un accord pour un retour au pays des opposants en exil.
On dirait une réponse à une demande d’explication. Un justificatif. Le malaise est ressenti tout au long du communiqué.
Il faut dire que la toile s’était enflammée à l’annonce d’un imminent « retour négocié » de l’opposition en exil avec une délégation gouvernementale. L’annonce rendait publiques les tractations secrètes du 30 août au 2 septembre à Nairobi au Kenya où une délégation du Cnared a rencontré celle de Gitega. Au programme : organiser le retour de l’opposition en exil.
Une réunion qui aurait abouti à un « certain consensus sur les thématiques abordées. » Il s’agit notamment du rapatriement en un seul groupe de tous les opposants politiques, de la levée des mandats judicaires émis contre certains d’entre eux et d’une disposition d’une unité propre de sécurité.
Selon les révélations de certains participants, une rencontre a été prévue à Bujumbura 18 septembre 2019. Sous la demande de l’opposition externe, un membre du gouvernement aurait été présent pour la signature d’un accord.
« Alors que la délégation de l’opposition était en standby, elle reçoit un coup de fil vendredi 13 septembre de l’ONG finlandaise annonçant le report de la réunion de Bujumbura sine die, sans plus de précision,» apprend-t-on d’un participant.
En ce moment, le Cnared comprend qu’il se passe quelque chose à Bujumbura…
L’ombudsman assume….presque
En début de semaine, les tractations de Nairobi sont révélées, d’abord par Iwacu. Le bureau de l’ombudsman est assailli par des demandes de réactions. Finalement, il décide de sortir un communiqué pour ‘clarifier la situation’. Il dit avoir rencontré « les gentils ». Il décrit la délégation du Cnared comme étant « l’opposition pacifique vivant en exil ». Loin de lui l’idée de rencontrer « les parias de Gitega, ceux qui font l’objet de poursuite judiciaire ».
Nduwimana tient également à préciser que la rencontre de Nairobi n’était en aucun cas un « processus de dialogue » encore moins de « négociation ». Pourtant, le communiqué parle d’échanges de deux jours avec des protagonistes du pouvoir en place au cours de laquelle le bureau de l’ombudsman les a laissés poser leurs conditions au retour. Exiger des garanties.
L’ombudsman dit n’avoir pas été mandaté par Pierre Nkurunziza ni par son gouvernement. Il aurait agi seul dans le cadre de la loi qui l’autorise à faire ce genre de missions au quotidien.
L’ancien ministre de l’Intérieur affirme les avoir prévenus que cette séance était la dernière avant les élections de 2020. Il leur aurait indiqué que le gouvernement était occupé, notamment dans la préparation du prochain scrutin.