La disqualification de toutes les compétitions internationales des Intamba, le feuilleton de Saido Ntibazonkiza qui ternit l’image du pays, etc. Seule Francine Niyonsaba a porté haut les couleurs nationales.
La semi-fondeuse de 800 m devait avoir les épaules larges pour porter loin le rêve de tout un peuple. Le titre de championne du monde en salle en poche, à Portland en août dernier, elle n’était plus cette ancienne outsider d’il y a quatre ans à Londres qui avait échoué loin derrière le podium.
En véritable guerrière, le 21 août lors d’une finale épique, elle pousse dans les derniers retranchements son éternelle rivale la Sud africaine Castel Semenya pour finalement s’adjuger le précieux sésame olympique en argent.
Du stade olympique de Rio où l’hymne national retentit, elle dédiera sa médaille à tous les Burundais, les exhortant surtout à dépasser ce qui les divise.
Sur le plan personnel, un rêve qui devenait réalité. Surtout que c’est une consécration qui venait vingt ans après l’or de Vénuste Niyongabo à Atlanta.
Aussi, faut-il ajouter les beaux habits traditionnels (Imbega et Imvutano) de la délégation burundaise qui ont fait sensation lors de la cérémonie d’ouverture de cette 31ème olympiade. Un accoutrement qui a charmé tous les spectateurs au point d’être classé dans le top 15 des délégations qui étaient les mieux habillées.
Autre fait à soulever, l’indolence dont a fait preuve le gouvernement dans la préparation de ce rendez-vous. Une situation qui a révolté plus d’un parmi les athlètes.
Les Intamba, un bilan calamiteux…
Eliminée de la CHAN sur le fil alors que tout le monde pensait à une ballade paisible en Ethiopie (le match retour), la sélection nationale de football a souvent péché par excès de confiance sinon à cause du manque d’un bon management. Le bouc émissaire : le coach tant décrié, l’Algérien Abdelmalek Ait Ahcene. Taxé d’ « incapable » et surtout d’entretenir le feu en divisant le vestiaire au lieu de constituer un groupe solide capable de se qualifier pour la phase des poules du mondial russe de 2018. L’exemple étant le match perdu sur le fil à cause « d’un mauvais coaching » contre la RDC alors que les Intamba étaient largement en mesure de le remporter.
Et comme si cela ne suffisait, l’élimination de la CAN. Evoluant dans un groupe G où la sélection nationale pouvait aisément terminer 2ème et se qualifier directement pour le Gabon grâce au meilleur ratio de points, elle laissera filer sa chance contre la Namibie, pourtant largement à sa portée.
Cette défaite fera resurgir la pertinente question de la réintégration de l’ancien capitaine Saido Ntibanzokiza et de la légitimité d’Abdelmalek Ait Ahcene.
Nombreux sont les supporteurs qui vont monter au créneau réclamant la tête du coach et du retour de Saido au sein de la sélection.
La déroute des clubs burundais dans les compétitions continentales est l’autre fait marquant de cette année. Incapables de dépasser le 2ème tour. Vital’o et Athletico Olympic sont toutes tombées respectivement en Champions league et en Coupe de la confédération alors que l’objectif était de franchir la phase des poules.
La Primus league en quête de nouveaux repères
Dépouillée de ses meilleurs joueurs, notamment Laudit Mavugo (meilleur buteur de la saison passée), Shassir Nahimana (meilleur joueur), la Primus league de cette saison peine à donner le spectacle qui a toujours fait son aura dans la sous-région.
Tous les cadors de la ligue, hormis Athletico Olympic, ont mal entamé la saison. Vital’o, champion en titre sortant, ne pointant qu’à une piteuse 12ème place après six journées. Francis Haringingo alias Mbaya, coach adjoint, saura remettre l’équipe sur de bons rails.
Autre constat, les équipes nouvellement promues, enclines à une relégation directe, ont démenti les pronostics cette saison au point de faire figure de sérieux outsiders difficilement jouables. Parmi ces dernières, Musongati FC de Gitega est la révélation de cette phase-aller.
Pointant à une honorable 5ème place, la formation de Gitega est la 2ème meilleure attaque de la ligue. Son mérite est de ne quasiment pas perdre à domicile. Et ceci grâce à une bonne organisation entre le staff de l’équipe, l’administration provinciale et le club des supporteurs. La Coupe de l’Unité est l’autre nouvelle innovation de cette année. Elle devra se jouer chaque saison pour aider à la mise en jambe des joueurs à la veille des compétitions africaines.
« Le chaos » dans les autres sports
Alors que 2016 devait d’être l’année de reprise des activités dans différentes fédérations, elle a été caractérisée par le désordre et une désorganisation patente. Parmi les fédérations mal en point, celle de basketball vient en tête de liste. Depuis bientôt trois mois, elle est plongée dans une guéguerre interminable l’opposant à l’association de basketball de Bujumbura (ACBAB). Le transfert des joueurs est en cause. Une question qui ne devrait pas paralyser la reprise effective du championnat, surtout que c’est un sport qui jusqu’ici a toujours porté haut les couleurs du pays.
Situation identique dans le handball. Exception faite de la récente participation des juniors à Kampala, bientôt deux ans qu’aucune compétition à l’échelle nationale n’a été organisée par la fédération. La cause : des conflits d’intérêts personnels empiétant sur la reprise du championnat. Cela entraîne l’expatriation de nombre joueurs dans les pays voisins.
Le karaté est l’autre discipline qui a pâti de la crise. Hormis la compétition organisée par la Fédération burundaise de karaté (FEBUKA) en mai dernier, aucun autre tournoi d’envergure nationale ne s’est tenu au cours de 2016. Alors que c’est un sport pourvoyeur de médailles dans les compétitions internationales.
Seul le judo a semblé sortir la tête de l’eau cette année. Les judokas burundais ont raté de peu la qualification pour les JO de Rio. Durant le tournoi qualificatif d’Almaty (Kazakhstan), ils ont frôlé la qualification. Egalement le dernier East African Cadet & Junior Championship, tenu en novembre dans le Dojo national, a encore une fois montré que bien qu’en manque de compétitions, les judokas burundais étaient les meilleurs de la région est africaine. Ils ont raflé tous les trophées.
Cette année, la course automobile fut à l’honneur avec les circuits des compétitions régionales : Gorilla Mountain Rallye (Rwanda) ou Pearl of Africa Rallye (Ouganda). Chaque fois, Valery Bukera et Mohamed Roshanali se sont bien classés.