Vendredi 22 novembre 2024

Politique

Rétro Politique : Une année électorale

04/01/2021 Commentaires fermés sur Rétro Politique : Une année électorale
Rétro Politique : Une année électorale
Evariste Ndayishimiye, président élu à la présidentielle du 20 mai

2020 aura été l’année d’un processus électoral aboutissant à une transition politique. Sans oublier les disparitions inopinées d’un chef d’Etat en exercice et d’un de ses prédécesseurs.

« C’est un dimanche spécial pour moi. Dieu vient de se manifester encore une fois dans ma vie. Il vient de me montrer qu’il avait un projet pour moi. Dans mon parcours, j’ai appris à être téméraire, patient », a déclaré M. Ndayishimiye, juste après son élection comme candidat du Cndd-Fdd aux présidentielles de mai prochain. C’était le 26 janvier 2020, à Gitega, lors d’un congrès extraordinaire du parti présidentiel.

Dans son discours de circonstance, le président Nkurunziza est revenu sur le parcours du CNDD-FDD depuis le maquis. Il a évoqué les sacrifices de tous ceux qui ont participé à la lutte et une minute de silence a été observée, sur sa demande, pour ceux qui ont laissé la vie sur le champ de bataille.
Le président sortant a promis tout son soutien à son successeur à qui il a souhaité une « bonne victoire aux prochaines élections ».

L’ancien premier vice-président de la République, Gaston Sindimwo, est devenu candidat du parti fondé par le Prince Louis Rwagasore, à l’élection présidentielle.
Il a été présenté le 1er février 2020 aux représentants des cellules provinciales réunis en congrès national extraordinaire au terrain communément appelé ’’Cecinga’’ à Ngagara en mairie de Bujumbura.
Abel Gashatsi, président du parti Uprona, a indiqué que Gaston Sindimwo, a été choisi par le bureau exécutif, à l’unanimité, la veille de ce congrès.

Le 2 février, le FNL a présenté Jacques Bigirimana, président de ce parti, comme candidat aux présidentielles. Le Directeur Général de l’OTB s’est tout de suite dit prêt à des alliances. « Dans le communiqué sanctionnant ce congrès, il est stipulé que nous sommes prêts à cheminer ensemble avec tout parti ou toute personne partageant nos idéaux et notre vision du développement du pays »

Le 19 février, quatre partis politiques ont annoncé officiellement la formation de la coalition Kira-Burundi. « Conscients que l’union fait la force, plus que tout, partageant les mêmes idéaux, nous avons compris qu’à plusieurs, nous pouvons accomplir beaucoup de choses », a déclaré Aloys Baricako, président de cette coalition.

Une déclaration faite juste après la formalisation des procédures d’enregistrement au ministère de l’Intérieur. Cette alliance est faite des partis Ranac, Fedes-Sangira, Pajude et CDP.

Pressenti pour représenter cette coalition aux présidentielles, Jérémie Ngendakumana, ancien président du Cndd-Fdd, sera bloqué avec sa délégation à Kampala lors d’un voyage-retour au Burundi. L’ambassade du Burundi en Ouganda a refusé de leur octroyer des laissez-passer.

A l’issue d’une conférence du 2 mars, c’est finalement l’ancien président de la République, Domitien Ndayizeye, qui sera désigné candidat de la coalition Kira-Burundi aux présidentielles.

Le 16 février, Agathon Rwasa, le leader du Cnl, a été choisi par sa formation politique pour la représenter aux présidentielles de mai. Dans son discours de circonstance, le candidat fraîchement élu a fustigé les dirigeants « qui confondent la démocratie avec la victoire électorale », ce qui, pour le leader du CNL, conduit à une instabilité politique mettant en danger la démocratie.

Agathon Rwasa, après son dépôt de recours auprès de la Cour constitutionnelle

Le candidat élu du CNL a exhorté les dirigeants du pays à cesser « les agissements malveillants consistant à malmener les citoyens par des décisions administratives arbitraires » et en a profité pour cibler l’indifférence dont feraient souvent preuve « les gouvernants en fonctions » eu égard au vandalisme des permanences du CNL à travers le pays.

Vers la fin, le président candidat du CNL a pointé du doigt une justice qui, face aux actes d’intolérance politique dont se dit régulièrement victime son parti, aurait tendance à condamner les victimes à la place des criminels.

A l’issue d’une conférence de presse du 27 février, le conseil des patriotes, CDP, a annoncé son retrait de la coalition Kira-Burundi et a présenté Anicet Niyonkuru, son leader, comme candidat à la présidentielle de mai 2020.

Le CDP a dit s’opposer à la ’’violation du principe démocratique’’ dans la désignation du candidat commun. « Le CDP s’insurge contre l’imposition d’un candidat contrairement au principe de désignation convenu qui devrait passer par des élections. Certains membres de la coalition ont voulu nous imposer le nom d’un candidat », a déclaré Sébastien Ntahongendera, secrétaire général de ce parti.

Mardi 10 mars, la Ceni a annoncé la réception favorable de six dossiers de candidature : celle d’Agathon Rwasa (Cnl), Evariste Ndayishimiye (Cndd-Fdd), Gaston Sindimwo (Uprona), Léonce Ngendakumana (Sahwanya-Frodebu) et les indépendants Francis Rohero et Dieudonné Nahimana. La commission présidée par Pierre-Claver Kazihise a par la suite proclamé le rejet de quatre dossiers de candidature à la présidentielle : celui de l’ancien président Domitien Ndayizeye, celui d’Anicet Niyonkuru, président du CDP, celui de Jacques Bigirimana, président du FNL et celui de Valentin Kavakure présenté par le FPN-Imboneza.

Domitien Ndayizeye, Anicet Niyonkuru et Valentin Kavakure ont ensuite lancé des recours auprès de la Cour constitutionnelle.

Le 19 mars, la Cour constitutionnelle a rendu son verdict : la candidature de Domitien Ndayizeye, pour le compte de Kira-Burundi, a été acceptée. Celles d’Anicet Niyonkuru et Valentin Kavakure ont été rejetées. A deux mois des présidentielles, les candidats définitifs pour le fauteuil présidentiel étaient au nombre de sept : Agathon Rwasa (Cnl), Evariste Ndayishimiye (Cndd-Fdd), Gaston Sindimwo (Uprona), Léonce Ngendakumana (Sahwanya-Frodebu), Domitien Ndayizeye (Kira-Burundi), Francis Rohero (Indépendant) et Dieudonné Nahimana (Indépendant).

Les moments forts de la campagne électorale

Le 27 avril, s’ouvrait la campagne électorale pour les élections du 20 mai. Pour le Cndd-Fdd, la propagande va démarrer à Bugendana. Dans son discours, le président Pierre Nkurunziza va expliquer le choix de la commune Bugendana. « C’est dans cette commune que nous avons commencé la campagne pour la nouvelle constitution de 2018. Cette dernière est spéciale, car elle a été organisée et financée par les Burundais eux-mêmes ».

D’après le candidat Ndayishimiye, ‘’le visionnaire permanent’’, Pierre Nkurunziza, est comme Moïse. « Dieu lui a parlé et il nous a guidés. Ceux qui se sont opposés à lui sont maintenant très loin. Nous le respecterons éternellement ».

Evariste va indiquer qu’il est temps de travailler dur en se basant sur les programmes déjà fixés par le gouvernement. « Je connais les défis qui hantent la société burundaise. Nous allons nous atteler à trouver une solution à ces problèmes. Je ne m’arrêterai pas tant qu’il y aura des Burundais qui ne mangent pas à leur faim ou qui vivent dans des habitats indécents. Moins encore des enfants qui manquent des frais de scolarité ». Il a mis en garde ceux qui veulent manger sans avoir travaillé.

De son côté, le candidat du Cnl, Agathon Rwasa, a battu campagne dans la ville de Ngozi.

Devant un parterre de militants, Agathon Rwasa, a ouvert sa campagne électorale en insistant sur l’éradication de l’intolérance politique : « Il est temps que le Burundi redore son blason. Les Burundais doivent renouer avec le sens de l’humanité. »

Dans un discours ponctué par un tonnerre d’applaudissements, le candidat du Cnl aux présidentielles du 20 mai est revenu sur les événements qui ont terni l’image du pays. Il a évoqué les montages politiques qui, d’après lui, n’ont rien apporté au pays : « Les autorités administratives utilisent leurs positions pour violer les lois et piétiner la liberté des Burundais »

Il a dénoncé ce qu’il appelle des adhésions fictives. Allusion faite à de prétendus ressortissants de la province Ngozi qui déclareraient avoir quitté le Cnl pour le Cndd-Fdd. « Je connais ces gens. Personne n’est, ni membre du Cnl, ni ressortissant de la province Ngozi. Ce sont des montages ». Et de s’interroger : « Si quatre mille personnes ont déserté le parti, d’où est venue cette foule rassemblée ici ? »

Décès de Terence Sinunguruza

Terence Sinunguruza

La mort de Térence Sinunguruza, ancien premier vice-président de la République, disparu dans la nuit du 8 mai, a été officiellement annoncée dans l’avant midi de samedi 9 mai.

Pour rappel, Thérence Sinunguruza a été Premier vice-président de la République de 2010 à 2013. Il a également été nommé plusieurs fois ministre avec différents portefeuilles (ministères des Réformes institutionnelles et des relations avec l’Assemblée nationale, de la Justice, des Affaires étrangères). Président de la Commission électorale nationale qui a piloté les élections de 1993, Térence Sinunguruza a laissé un témoignage important sur ces élections dans son ouvrage intitulé Les élections au Burundi : tout savoir et tirer des leçons de juin 1993. Il est mort à 61 ans.

Un scrutin émaillé d’irrégularités

A Gahahe, les élections ont été entachées de « fraude et magouilles»

20 Mai. Evariste Ndayishimiye, le candidat du Cndd-Fdd, a voté en compagnie de sa femme et de quelques membres du Cndd-Fdd au centre de vote de l’Ecofo Bubu, en commune Giheta (sa commune natale) de la Province Gitega. Le dauphin de Pierre Nkurunziza a déclaré que « les élections se déroulent dans la sécurité. Quiconque voudra les perturber le payera cher ».

Pour sa part, Agathon Rwasa, candidat du CNL à la présidentielle s’est présenté vers 10h au centre de vote de Ciri, en commune Kiremba de la province Ngozi. Il y avait de nombreux journalistes sur place, on leur a d’abord interdit de prendre des images du vote de celui que l’on considère comme le principal challenger du dauphin du président Nkurunziza. Après une dizaine de minutes de palabres, autorisation leur a finalement été donnée de filmer et photographier.

Dans son interview aux médias, Agathon Rwasa a déploré la coupure des réseaux sociaux dans tout le pays, dénonçant une « fraude planifiée ». D’après lui, « ce n’est pas WhatsApp qui vote, ce sont les Burundais. Ça ne sert à rien de couper les communications » Agathon Rwasa s’est dit convaincu que « ce n’est pas cela qui va empêcher le changement que nous attendons ce soir ». Avant d’ajouter : « Si nous ne sommes pas satisfaits, nous allons saisir les juridictions compétentes »

Un certain nombre d’irrégularités ont pu être relevées dans plusieurs endroits. Au sud du pays à Rumonge, il y a eu non-respect du vote secret dans les isoloirs. Dans certains centres de vote, il n’y a pas de mandataires de partis d’opposition.

Des électeurs votant plusieurs fois, des présidents des bureaux de vote accompagnant les électeurs dans l’isoloir, etc. Jeanne (pseudonyme), une mandataire du parti Cnl à l’école ‘’Horizon’’ a dénoncé auprès d’Iwacu les magouilles dont elle a été témoin dans un centre de vote à Gahahe, commune Mutimbuzi. Selon elle, le président de ce bureau en serait l’instigateur. « Quand les mandataires arrivent à ce centre qui compte 10 bureaux de vote, les membres des bureaux de vote nous interdisent d’entrer. Les élections commencent en notre absence. C’est après une heure qu’ils nous ont fait entrer », a raconté Jeanne, les larmes aux yeux.

Le 25 mai, cinq jours après la tenue du scrutin présidentiel, législatif et communal, la Ceni a procédé à une proclamation provisoire des résultats. Le candidat du CNDD-FDD a été déclaré vainqueur avec 68,72% des voix, suivi par l’opposant Agathon Rwasa, candidat du parti Congrès national pour la liberté (CNL) avec 24,19% des voix.

Pour l’Assemblée nationale, la Ceni a déclaré que le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD) venait en tête avec 68,02% des voix, suivi du Conseil national pour la liberté (CNL) avec 22,43%.

Seuls les trois partis politiques ayant totalisé au moins 2% des suffrages pourront siéger à l’Assemblée nationale. Il s’agit du Cndd-Fdd, du CNL et de l’Uprona.

Pierre-claver Kazihise en train de proclamer les résultats provisoires des élections

Avec les différentes cooptations, Kazihise a signalé que le nombre de sièges serait de 124 députés.

Des résultats vite réfutés par Agathon Rwasa, le candidat malheureux du Cnl. Dans une interview accordée à la BBC dans la soirée de ce lundi 25 mai, Agathon Rwasa a soutenu que les résultats annoncés par la CENI sont aux antipodes du vote de la population. « Nous avons collecté des preuves irréfutables nous transmises par nos mandataires présents aux différents bureaux de vote et attestant la victoire de notre parti lors des élections du 20 mai ! » Il a annoncé qu’il allait déposer un recours auprès de la Cour Constitutionnelle avant 48 heures.

Le 4 juin, la Cour constitutionnelle a rendu son verdict. Le candidat du CNDD-FDD, Evariste Ndayishimiye, a été déclaré président de la République. La Cour a proclamé qu’il a recueilli 68,70% des voix. A cette même occasion, les recours du candidat du parti CNL ont été déclarés par la Cour constitutionnelle “nuls et de nul effet”. Dès lors, Agathon Rwasa a été crédité de 24,18% et Gaston Sindimwo, de 1,63% des suffrages. Agathon Rwasa, président du CNL a annoncé le 5 juin que le CNL a pris acte de la décision de la Cour constitutionnelle, même s’il réfute les raisons avancées par cette cour.

« Nous rejetons en bloc les raisons que cet organe a avancées, car nous leur avions fourni toutes les preuves nécessaires. Mais nous gardons espoir qu’elle pourra se ressaisir », a déclaré le président du CNL.

Le président Nkurunziza s’est éteint

Le président Pierre Nkurunziza (article décès)

La nouvelle est sortie dans l’après-midi du 9 juin 2020, le Gouvernement de la République du Burundi a annoncé « avec une très grande tristesse le décès inopiné de Son Excellence Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi, survenu à l’Hôpital du Cinquantenaire de Karusi suite à un arrêt cardiaque ce lundi 8 juin 2020 ».

Comme de coutume dans pareilles circonstances, le gouvernement avait annoncé un deuil national de sept jours. Le président Nkurunziza avait 55 ans.
Dans la décision qu’elle a rendue publique ce vendredi 12 juin, la Cour constitutionnelle a constaté la vacance du poste de président de la République et a autorisé la prestation de serment anticipée du président élu Evariste Ndayishimiye. Selon cette juridiction, l’intérim n’était pas nécessaire et dès lors, le Général-Major élu président de la République à la présidentielle du 20 mai devait prêter serment pour succéder au président Pierre Nkurunziza.

Cette prestation s’est tenue le 18 juin à Gitega. Dans un discours fleuve, le président élu a longuement évoqué son prédécesseur qui venait de rendre l’âme. « Nous nous souviendrons toujours de lui. Il nous laisse un pays qui se suffit, qui ne tend plus les mains à ceux qui se moquent de nous ».
Et d’inviter l’assemblée présente à applaudir fortement et longuement feu Nkurunziza.

Le 26 juin, a eu lieu l’inhumation du ‘’Guide suprême du patriotisme’’ dans la province Gitega. Sa veuve, Denise Nkurunziza, a tenu un discours très remarqué. Il y a des gens que nous avons perdus et que nous n’avons pas enterré, il y en a qui ont perdu les leurs mais qui n’ont pas pu les enterrer, ils savent à quel point ça fait mal. Nous avons eu la grâce, je voudrais exprimer ma reconnaissance avant l’enterrement ».

Un nouveau gouvernement

Le nouveau gouvernement

Approuvés par l’Assemblée nationale le 23 juin, le vice-président de la République Prosper Bazombanza et le Premier ministre Alain-Guillaume Bunyoni ont prêté serment le 24 juin au Palais des congrès de Kigobe devant le président de la République.

Le 28 juin, la nouvelle équipe gouvernementale a été rendue publique par le porte-parole du président de la République, Jean-Claude Ndenzako. Elle est composée de 15 membres. De l’ancien gouvernement composé de 21 membres, seuls cinq ministres ont été reconduits. Parmi eux, Thaddée Ndikumana, ministre de la Santé. Quant à l’ambassadeur Ezéchiel Nibigira, jusque-là chef de la diplomatie, il a été nommé à la tête du ministère des Affaires Est-africaine, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. L’ancien chef des Imbonerakure a cédé sa place à l’ambassadeur Albert Shingiro, jusqu’alors représentant permanent du Burundi auprès des Nations Unies. Le Général Gervais Ndirakobuca a hérité du ministère de l’Intérieur, du développement communautaire et de la Sécurité publique. Une ministre Twa a aussi fait son apparition : il s’agit d’Imelde Sabushimike, nommée au poste de ministre de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre.

Ce nouveau gouvernement est loin d’avoir fait l’unanimité et s’est assez vite retrouvé sous les feux critiques de l’Opposition qui a dénoncé un gouvernement « monolithique ».

La mise en place du nouveau Parlement

A l’occasion de la Session parlementaire du 7 Août, Gélase Ndabirabe a été président de la chambre basse, Sabine Ntakarutimana première vice-présidente et Abel Gashatsi, président de l’Uprona, deuxième vice-présidente de l’Assemblée nationale.

Au Sénat, c’est le Révérend pasteur Emmanuel Sinzohagera qui a été élu président de la chambre haute. Au poste de la première vice-présidence du sénat, Spés Caritas Njebarikanuye, a été reconduite. Le deuxième vice-président du sénat, Cyriaque Nshimirimana a été élu dans la circonscription de Ruyigi. C’est un ancien gouverneur de cette province de l’est du pays.

Voyage présidentiel à Malabo

« L’Afrique n’a jamais été pauvre, elle a été distraite par d’autres civilisations », a déclaré le président burundais Evariste Ndayishimiye dans son discours prononcé lors de la rencontre bilatérale avec son homologue de la Guinée équatoriale, le 2 novembre 2020, à Malabo.

Pour lui, le malheur que les Africains ont connu est d’avoir été victimes de la destruction de leurs modes ou systèmes de gouvernance. « L’occident impose aux Africains son mode de gouvernance alors que nous les Africains n’avons pas la même civilisation ou le même mode de vie »

S’adressant à son homologue, Teodoro Obiang Nguema Mbassogo, il a soutenu que jusqu’à ce jour, l’Afrique n’a pas de problème de vie socio-économique. Et de se demander : « Pourquoi ne pas vendre en Afrique, pourquoi ne pas acheter en Afrique ? » Le président burundais a proposé de relier les pays et les peuples d’Afrique par des vols directs et par des routes pour le transport.

Pour le numéro un Equato-Guinéen, 41 ans au pouvoir, Gitega et Malabo ont de nombreux points communs dans l’arène internationale à savoir la défense de la paix et de la sécurité internationale, la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États et la défense de la souveraineté. « Il est également important de maintenir le même esprit lors de la défense de nos intérêts africains communs comme la réforme du Conseil de Sécurité afin de mettre fin à l’injustice historique que notre continent continue de souffrir. »

Selon le site officiel du Gouvernement de la République de la Guinée Equatoriale, quatre accords de coopération ont été signés entre le ministre des Affaires Etrangères de la Guinée équatoriale, Siméon Oyono Esono Angue et son homologue burundais, Albert Shingiro. Il s’agit de l’accord d’exemption réciproque de visa pour les titulaires de passeport diplomatique et de service, un accord sur la promotion et la protection réciproque des investissements entre les deux gouvernements, un accord commercial ainsi qu’un accord dans le domaine maritime.
Ce voyage qui a débuté le 2 novembre, aura duré cinq jours.

Vers un dégel des relations entre Kigali et Gitega ?

Les liens entre Kigali et Gitega prennent un virage positif

Le 24 novembre, la présidence de la République du Burundi a sorti un communiqué faisant état d’une rencontre entre le président Ndayishimiye et Huang Xi, l’envoyé spécial de l’ONU dans la région des Grands Lacs.

Selon ce communiqué, Kigali a la ferme volonté de remettre les présumés putschistes aux autorités burundaises. D’après ce même communiqué, Kigali voudrait le faire par l’entremise d’un mécanisme ou d’un pays médiateur.

Le même communiqué a indiqué que le président Ndayishimiye fait savoir qu’entre le Burundi et le Rwanda, il n’y a nul besoin de médiateur étranger. D’après le numéro Un burundais, les deux peuples sont très proches et peuvent s’entendre de par leurs langues presque similaires. D’après lui, le plus grand point de discorde entre le Burundi et le Rwanda étant que ce dernier héberge ces présumés putschistes.

Par ailleurs, a ajouté le communiqué, les contacts visant la normalisation des relations bilatérales sont déjà en cours entre les autorités rwandaises et burundaises.

A ce titre, a précisé le même communiqué, le président Ndayishimiye a annoncé qu’il est prévu une rencontre des ministres respectifs en charge de la Justice, pour parler des modalités pratiques en rapport avec ces présumés putschistes.

Retrait du Burundi de l’agenda du Conseil de Sécurité

Dans une note publiée le 4 décembre, le Conseil de Sécurité a demandé au Secrétaire Général des Nations Unies de mettre fin aux rapports périodiques sur le Burundi.

Le Communiqué du Conseil de Sécurité est formel. « Le Conseil prie le Secrétaire général de cesser de faire rapport périodiquement sur la situation au Burundi et attend avec intérêt qu’il couvre le Burundi dans le cadre de ses rapports réguliers sur la région des Grands Lacs et l’Afrique centrale »
L’organe de l’ONU a dit également prendre note d’un léger mieux sécuritaire et se félicite « des mesures prises pour lutter contre l’impunité ainsi que des progrès réalisés concernant certains aspects de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes et encourage le Gouvernement burundais à redoubler d’efforts dans ces domaines ».

Cependant, le Conseil de Sécurité a dit observer toujours des défaillances notamment en ce qui est des violations des droits humains et des atteintes à ces droits « qui continuent de soulever des préoccupations ». Et de demander au Gouvernement burundais « de faire qu’il soit mis fin à ces violations et atteintes et de tenir les auteurs responsables de leurs actes. ». Le Conseil de Sécurité a exhorté le Gouvernement burundais à coopérer avec l’ONU « pour surmonter ces problèmes. »

L’ancien président Pierre Buyoya n’est plus

Le major Pierre Buyoya

La triste nouvelle est tombée le 17 décembre. Atteint de la Covid-19, l’ancien chef d’Etat est décédé lors de son évacuation vers Paris.
Le major Pierre Buyoya a dirigé le Burundi pendant 13 ans (1987-1993 et 1996-2003). Auteur des livres, ’’Mission possible’’ et ’’Les négociations inter-burundaises : une longue marche pour la paix’’, Pierre Buyoya remettra le pouvoir à Domitien Ndayizeye le 30 avril 2003.
Le gouvernement n’a, jusqu’ici, pas réagi face à la disparition de l’ancien président de la République.

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