Au cours de l’année 2023, le gouvernement a annoncé que les habitants de Gatumba seront réinstallés ailleurs. Et l’IGEBU a indiqué que le territoire national connaîtra de fortes précipitations. Et la nature n’a pas été clémente. Des ravinements ont continué.
Alors que le gouvernement avait promis la construction des digues de protection, la donne a changé. Lors de la dernière émission publique des membres du gouvernement, à Gitega, la capitale politique, Gervais Ndirakobuca, 1er ministre a été très clair : « La mesure qui doit être prise pour Gatumba, est que tous les habitants de la partie inondable doivent être délocalisés vers un endroit non inondable. Je sais que c’est difficile à entendre mais c’est la solution et elle est exécutoire sans délais. »
A cette occasion, il a signalé que l’Etat a beaucoup de terres pour installer ses populations. « Dire qu’on ne peut pas vivre en dehors de Gatumba, je pense que ces gens doivent le comprendre, même tout cet argent qu’ils collectent des associations pour se protéger, ce n’est pas durable. La seule réponse durable est que tous ceux qui se trouvent où l’eau du lac Tanganyika arrive doivent être installés ailleurs », a-t-il souligné.
Et d’ailleurs, le site des déplacés de Kinyinya II qui hébergeait les victimes des inondations a été démoli au début de décembre. Tous les occupants sont partis après avoir reçu de l’argent. 818 familles occupant le site recevront chacun 495 000 BIF de la part de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) pour commencer la vie ailleurs.
Au début du mois de septembre, l’Institut géographique du Burundi (IGEBU) a annoncé qu’une forte pluviosité et une température supérieure à la moyenne climatologique va toucher le Burundi. Et ce, de septembre à décembre.
Des mouvements de terrain
Durant l’année 2023, le phénomène de ravinement a continué et s’est amplifiée dans certaines régions. A côté des montagnes qui surplombent Bujumbura, comme à Mugoboka, à Gikungu-rural dans Mutanga-Nord, …la province Cibitoke n’a pas été épargnée par ce phénomène.
Cas des grands mouvements de terrain qui menacent des habitations, des champs agricoles en commune Rugombo. C’est sur les collines Rusiga et Murambi. Plusieurs hectares riverains de la rivière Rusizi sont déjà partis.
Certaines familles ont déjà vidé les lieux, d’autres vivent la peur au ventre. Et l’administration provinciale demande aux ménages déjà menacés de ne pas attendre que la catastrophe se produise.
Et la montée des eaux du lac Tanganyika
En 2023, alors qu’on s’attendait au recul des eaux du lac Tanganyika, un mouvement contraire s’est observé. La montée des eaux a continué. Et des dégâts ont été enregistrés. A Rumonge, par exemple, plusieurs étendues de palmiers à l’huile ont été inondées. De nouveaux déplacés environnementaux aussi.
Si le mouvement continue, les autorités provinciales craignent que même ceux qui avaient été jusqu’ici épargnés risquent de subir le même sort.