Au mois de mai, les eaux de la rivière Rusizi se sont invitées dans une centaine d’habitations des quartiers Mushasha I et II, de la zone Gatumba, commune Mutimbuzi, province Bujumbura. 755 maisons ont été touchées par ces inondations, selon le bilan fourni par Salvator Ntakiyiruta, directeur du département de l’action humanitaire au sein du ministère de la Solidarité nationale.
4179 personnes, dont 1488 écoliers, et 990 enfants de moins de 5 ans en sont victimes, selon le bilan de la Croix-Rouge. Et ils se sont réfugiés dans une des églises de Gatumba, chez les voisins et dans les bâtiments de la zone Gatumba. Après identification des besoins, le 18 mai, des volontaires de la Croix-Rouge avaient déjà construit 40 abris de fortune pour 40 ménages. Et une autre action urgente était de délocaliser les personnes regroupées dans une église à Mashasha I, l’intérieur étant destinée à la protection des enfants. Les adultes ont été rassemblés dans la cour de cette église, à la belle étoile, avant que toutes les victimes soient installées sur la colline Warubondo.
Signalons qu’il n’y a pas eu de dégâts humains occasionnés par ces inondations.
Plusieurs ha de la Kibira partis en fumée
Au moins 25 ha ont été ravagés par le feu qui s’est déclaré dans la réserve naturelle de la Kibira, fin août 2016. Raymond Imitimigamba, administrateur de la commune Bukeye, province Muramvya, a indiqué que le feu se localisait en pleine forêt et sur les hauteurs, difficiles d’accès. Ce qui a compliqué les interventions de l’armée et la police soutenues par la population. Les collines les plus touchées sont Rwantinda et Gasheshema, toutes de la commune Bukeye.
De son côté, Gérard Nduwayezu, directeur des forêts au ministère de l’Environnement, a signalé qu’il est difficile de dire avec exactitude le nombre d’hectares ravagés par le feu. Il a ajouté que même les causes de cet incendie sont difficiles à déterminer. Mais des populations riveraines de la Kibira suspectent des apiculteurs qui s’introduisent dans cette forêt à la recherche du miel.
Selon Albert Mbonerane, ancien ministre de l’Environnement, la Kibira couvrait auparavant plus de 47 mille ha sur une superficie forestière de 100 mille ha. Mais au cours de ces dix dernières années, près de 16 mille ha de la forêt ont été détruits, soit par des feux de brousse, soit par des cultivateurs qui y installent des champs de pomme de terre, de petits pois, des habitations, etc.
La COP22 : le rendez-vous environnemental planétaire
Après la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21) du 7 au 18 novembre 2016, s’est tenue à Marrakech, au Maroc, la COP22. Une conférence pour mettre en œuvre les promesses de la COP21, selon Emmanuel Niyonkuru, ministre de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme. Il donne l’exemple de la mise en application du principe Grand Pollueur/Grand Payeur. Les pays industrialisés, explique-t-il, ont accepté de payer plus pour compenser les pertes que subissent les pays pauvres sur le plan climatique à cause de l’industrialisation.
Lors de cette grande rencontre, la délégation burundaise est partie avec cinq projet : la mise en place des mécanismes de protection des ressources en eau et de la stabilisation de la dynamique pluviale de la région Mirwa, la protection du lac Rwihinda, l’assainissement du littoral du lac Tanganyika, le suivi de la qualité des cours d’eau et des lacs du Burundi ainsi que la promotion de la gestion des déchets solides dans les centres urbains.
17 décembre : plus de 80 mille nouveaux arbres
84.115 plants ont été plantés sur le territoire national pour la seule journée du 17 décembre, journée nationale de l’arbre. D’après Gérard Nduwayezu, directeur des forêts, l’objectif est de reboiser 10 mille ha en collaboration avec l’administration locale. La journée a marqué également le lancement d’une vaste campagne de reboisement du pays, à raison de 8.000 ha /an, pendant 15 ans, à partir de 2016.
Poursuite de l’occupation des réserves naturelles au sud
Dans la réserve forestière de Vyanda, commune Vyanda, province Bururi, plus de 300 ménages s’y sont déjà installés illégalement depuis 2004. D’après Melchior Munama, responsable des réserves naturelles de Rumonge et Vyanda à l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OBPE), concernant la réserve de Rumonge, ce sont surtout les rapatriés qui veulent s’approprier des terres. « Ils avancent que ces dernières leur appartenaient avant leur départ en exil en 1972.» Néanmoins, il fait savoir que ces gens avaient eu des propriétés en échange, en 1983, avant que les réserves naturelles du Burundi soient délimitées.