Lundi 25 novembre 2024

Culture

Retro Culture 2016 : le retour fracassant de Miss Burundi

07/01/2017 1

Il a été de loin l’évènement culturel qui a marqué les esprits cette année, après quatre ans d’absence.

 Ange Bernice Ingabire a, au grand dam du public, remporté la couronne
Ange Bernice Ingabire a, au grand dam du public, remporté la couronne

Le retour de Miss Burundi s’est murmuré en mai. Certains y croyaient, d’autres pas : la dernière édition remontait à 2012. Pourtant, le 14 août au Safari Gate Hôtel, Ange Bernice Ingabire, du haut de ses 21 ans, a remporté la couronne, devenant la cinquième Miss Burundi. Monna Walda Kaneza décroche le titre de première dauphine et Ornella Gahimbare, s’impose deuxième dauphine.

Ange Bernice Ingabire avait subtilement misé sur son point fort : son projet. Bernice, étudiante en deuxième année de médecine à l’Université du Burundi, a opté pour les enfants naissant avec des malformations.

Défilant sur de petits pas, moins rapides, un petit sourire aux lèvres, laissant même transparaître une pointe de timidité, dans un français irréprochable, Miss Bernice s’est lancée : «J’aimerais faire soigner et œuvrer pour la protection des enfants naissant avec des malformations et handicaps physiques. Des personnes se servent d’eux pour faire la mendicité. Il faut que cela cesse. » Ce projet a conquis le cœur du jury dans tout son ensemble.

Tout au début du show, Ange Muyubira, la présidente du jury, avait mis les points sur les i : «Il nous faut une ambassadrice des idées et causes de la femme et de la société burundaise. »


Le cinéma et le théâtre célébrés


Malgré une situation sécuritaire précaire, les initiateurs des festivals « Buja sans tabou » et « Festicab » n’ont pas déçu leurs publics…

Kidum en concert live au terrain Tempête
Kidum en concert live au terrain Tempête

En période de crise, le cinéma a aussi un rôle réconciliateur. C’est la mission que s’est donné le festival international du cinéma et de l’audiovisuel du Burundi (Festicab), avec sa 8ème édition.

«Le cinéma au service de la réconciliation est le thème de cette édition, afin que les jeunes talents puissent créer des scenarii pour promouvoir la réconciliation», a déclaré Léonce Ngabo, président du Festicab, le 17 juin, lors de l’ouverture. Le cinéma et la culture, a-t-il ajouté, sont des catalyseurs de la cohabitation et la réconciliation.

Cette 8ème édition s’est vue monopolisée par des réalisateurs africains, raflant presque tous les prix. Toutefois, le Prix d’encouragement à la production d’œuvre burundaise a été attribué au film La photo de ma famille du réalisateur burundais, Eric Nshimirimana.

Un Buja sans tabou « osé »

Fidèle à son nom, la deuxième édition de ce festival du théâtre a débuté, le 9 mars, avec des pièces abordant des thèmes diversifiés tels la femme, la religion, etc. Dans une ambiance détendue et festive, les actrices de la troupe Lampyre ont, lors du lancement, joué avec désinvolture « les monologues du vagin », une interprétation basée sur des interviews de plus de deux cents femmes dans le monde.

De la morphologie à la conception des cultures sur cette partie du corps, tout a été dit. «Ce n’est qu’un mot pour désigner une partie du corps comme main ou coude…», pouvait-on entendre dans cette pièce. Et les actrices d’ajouter : « Partout dans le monde les vagins subissent de mauvais traitements… cent millions de femmes ont subi des mutilations génitales… alors je dis vagin pour que toutes ces horreurs cessent… jamais elles ne cesseront tant qu’on n’admettra pas qu’elles existent.»

La créativité burundaise n’était pas en reste. Kebab de Gianina Carbunariu, une création de la troupe Lampyre, mettra sous les projecteurs le thème de l’exil et le mythe de l’Eldorado. Kivu, une pièce burundo-burkinabaise, sera rejouée par la troupe Les Enfoirés de Sanolandante.

Des acteurs ouest-africains ont aussi partagé leurs savoir-faire. Le Camerounais Kouam Tawa a dispensé ses connaissances en écriture dramatique au moment où le Burkinabé Léon Zongo renforçait le jeu d’acteur des comédiens et le Burkinabé Jean Baptiste Hamado Tiemtore enseignait la mise en scène.

Bobo fauché et le come-back de Kidum

La mort de Bobo a anéanti l’univers musical burundais
La mort de Bobo a anéanti l’univers musical burundais

La triste nouvelle de la mort d’un du binôme du groupe Peace and Love a fait l’effet d’une bombe. Bosco Niganze alias Bobo a été victime d’un accident de roulage, le 7 juillet, à Kigobe vers 23h, alors qu’il rentrait chez lui. Il n’aura pas eu le temps de savourer le succès de Ntabundi Buhinga, un tube que venait de sortir le groupe.

«Je n’ai pas de mots, nous étions ensemble hier à jouer de la musique et à blaguer. Nous sommes inséparables, depuis la Maison Shalom. On ne m’a réveillé que pour m’annoncer cette triste nouvelle. Quand Dieu a décidé, rien à faire», lâchait Vianney Nzigamasabo. Amis, fans et famille ont rendu un dernier hommage à leur idole, le 15 juillet, dans une cérémonie d’enterrement pleine d’émotions.

Dans l’entre-temps, la star régionale, Jean-Pierre Nimbona alias Kidumu, était de retour. Il a honoré sa parole en offrant, le 3 septembre, au terrain Tempête, un concert live devant un millier de Bujumburiens.

Quoique déchaînés sur le beat des anciens succès de Kidumu, des Bujumburiens n’ont pas trop apprécié un message que l’enfant du pays a lancé entre deux chansons : «Tout Burundais qui dit du mal de son pays à l’étranger ne s’attire que malédiction.» Bien avant, la star avait déclaré: «Ce message, ce n’est pas l’Etat qui me l’a soufflé. »
Une déclaration qui a créé la polémique, certains jugeant la star de pro parti au pouvoir. «Je ne suis ni du pouvoir ni de l’opposition», a rétorqué Kidumu.

La scène musicale s’est également pris une gifle. Le vice-président et porte-parole du CNC, Gabriel Bihumugani, a annoncé, lundi 5 décembre, que les médias burundais ne pourront plus diffuser des chansons produites localement sans l’aval de l’Amicale des Musiciens du Burundi. Et ce à compter du 1er mars 2017. «C’est dans le cadre de protéger les droits d’auteur». Les chanteurs burundais sont partagés.

«Il est grand temps pour nous de travailler dur et de produire une musique de qualité», estime Vichou du groupe Peace and Love. Il espère que le gouvernement les encouragera en rémunérant leur travail.

Bien que Kidumu espère que cette mesure favorisera la production des chansons de qualité, « qui ont vraiment un message », il juge l’Amicale des Musiciens du Burundi mal indiquée pour censurer des chansons. « C’est une association de musiciens. Est-elle devenue la police des musiciens ? »

D’autres manifestations culturelles ont également égayé cette année. Pour rappel, le récent concert du duo rwandais Charly & Nina, le 25 décembre, le Pamoja Festival, le 31 juillet, le Kigingi Summer Comedy, le 14 août et bien d’autres.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. @Biyago

    Abarundi barantangaza, kubera iki ku nkuru mwene izi zerekeye imico kama canke iyo zerekeye ibindi bisata vy’ubuzima bw’igihugu, atari politique, tudakunda kubona abantu batanga ivyiyumviro vyabo, intererano zabo kugira bashigikire canke batere intege ibikorwa muri ivyo bisata.

    Ariko iyo hagize ikivugwa kibaha akanya ko gutyoza bamwe n’abandi, ntumenya iyo abantu bavundurutse batukana bagirizanya ibi na biriya.
    Uburundi ntibugizwe na politique gusa, hari abarundi benshi bakora ibindi bikorwa biteza imbere igihugu bakwiye gushigikirwa, muga kubera batamba birorera ata kinini bashikako, kuko abarundi bihatira kubibatandukanya bitagira manaake!!

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