Suite à la mesure du BBN de retrait des emballages de récupération depuis ce 14 avril, les commerçants dans différents marchés commencent à utiliser des bouteilles en plastique neuves et à usage unique. Cependant, les prix de certains produits comme l’huile de palme montent en fonction du prix de l’emballage.
A 11 heures ce 17 avril, au marché Bujumbura City Market comme à celui de Cotebu au nord de la ville de Bujumbura, certains commerçants continuent de vendre l’huile de palme et de coton emballés dans des bouteilles en plastique de récupération.
Certains essaient de les cacher de peur d’être attrapés et sanctionnés. De l’autre côté, d’autres commerçants se sont approvisionnés en bouteilles en plastique neuves et à usage unique pour respecter la mesure du bureau burundais de normalisation et du contrôle de la qualité (BBN).
« Nous sommes en train de nous adapter en utilisant des nouvelles bouteilles en plastique à usage unique. Une bouteille coûte entre 500 et 800 BIF », indique un commerçant de l’huile de palme au marché Bujumbura City Market, montrant des bouteilles neuves dont il vient d’acheter dans une société de fabrication des bouteilles en plastique à usage unique.
Selon lui, le prix de l’huile de palme doit nécessairement monter en fonction du prix de l’emballage : « Avec les bouteilles de récupération, 1,5 litre d’huile de palme coûtait 7 000 BIF, mais avec ces bouteilles en plastique neuves, le prix a monté jusqu’à 7 800 BIF ».
Son voisin, utilisant encore des emballages de récupération, confie qu’il est en train d’écouler les produits emballés dans ces bouteilles pour bientôt commencer à utiliser celles en plastique neuves et à usage unique.
Pourtant, ces commerçants disent avoir des difficultés à trouver ces bouteilles en plastique à usage unique. Pour eux, cela justifie le fait que certains continuent d’utiliser des emballages de récupération.
« Dans l’entreprise, on y trouve de petites bouteilles de 1,5 litre qui ne sont pas même disponibles en suffisance. Je les ai cherchés aujourd’hui, en vain. Pire encore, il n’y a pas de bouteilles de 5 ou 6 litres », déplore un autre commerçant de l’huile de palme et de coton au marché Bujumbura City Market.
Au marché de Cotebu, le prix de 1,5 litre de l’huile de palme est passé de 7 500 à 8 000 BIF suite à l’usage des bouteilles en plastique neuves et à usage unique. Malgré cette hausse des prix, des consommateurs apprécient la mesure de BBN de retirer du marché les emballages de récupération.
Pour les commerçants des jus emballés dans des bouteilles en verre de récupération, certains semblent encore ignorer la mesure de BBN. D’autres ne savent pas que ces bouteilles sont aussi concernées par cette mesure.
Ces commerçants et consommateurs tous demandent le gouvernement d’investir dans la fabrication des bouteilles en plastique et en verre aux prix abordables pour combler le vide laissé par les emballages de récupération.
« Présentement, on ne peut pas satisfaire la demande »
L’usine Clean Bottles, qui fabrique des bouteilles en plastique à usage unique non loin du marché Bujumbura City Market, confie avoir eu une grande demande des bouteilles en plastique d’un litre et demi depuis ces derniers jours.
« Pour le moment, nous n’avons pas la capacité de satisfaire toute la demande. Avec cette mesure du BBN, nous nous préparons en conséquence pour que bientôt, nous puissions produire beaucoup plus pour satisfaire la population », indique Denis Ndikumana, propriétaire de cette usine. Il explique que ses machines sont spécifiques pour la fabrication des bouteilles ne dépassant pas un litre et demi.
Son usine fait face à la cherté et au manque de la matière première : « Elle nous coûte cher. Les importateurs nous disent qu’ils n’ont pas des devises pour l’importer. Ainsi, les prix des bouteilles montent du jour au jour ». Et de dénoncer des coupures intempestives d’électricité qui perturbent les activités.
Dans une conférence de presse animée ce 14 avril, le directeur général de BBN, Séverin Sindayikengera, a lancé une campagne de retrait des emballages de récupération dans les marchés. Il a déploré que la majorité des commerçants continuent de les utiliser malgré leur interdiction depuis août dernier : « Ces emballages de récupération sont néfastes à la santé. Pendant leur retrait, des amendes seront aussi infligées aux commerçants récalcitrants ».