Après la proposition du Président du Sénat de laisser les taxi-motos circuler au centre-ville pour palier le problème de déplacement des citadins suite au manque de bus consécutif à la pénurie de carburant, l’Association des transporteurs du Burundi ne demande que ce retour.
Pour Charles Ntirampeba, secrétaire général de l’Atrabu, si cette mesure interdisant aux taxi-motos et aux Tuk-tuk de circuler au centre-ville et de ne plus franchir le périmètre fixé par le ministère de l’Intérieur, venait à être levée, ce serait certes une solution aux longues files de gens dans les parkings attendant des bus, au moment où d’autres se retrouvent obligés à marcher pour regagner leur service ou rentrer à la maison.
Au lieu d’interdire les taxi-motos à circuler en ville, argumente-t-il, il faut plutôt les laisser apporter leur service comme cela se fait à Gitega ou à Ngozi et même pendant la nuit.
Selon lui, cette solution permettrait aux propriétaires de ces taxi-motos à ne pas travailler à perte et cela serait une alternative salutaire pour le problème de transport qui se pose avec acuité suite au manque de carburant. « Les motos et les tuk-tuk consomment moins de carburant que les bus », fait savoir le secrétaire général de l’Atrabu.
Signalons que ce mardi, le 18 juin lors d’une séance au Sénat, son président, Emmanuel Sinzohagera a exprimé son souhait de revoir les taxi-motos déplacer les gens jusqu’en plein centre-ville suite aux problèmes de manque de bus souvent occupés plutôt à aller chercher du carburant.
Il a fait part de ces inquiétudes au ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme face au problème du transport en commun aujourd’hui paralysé avec des prix variant selon les humeurs des conducteurs de bus.
Selon lui, ce ministère devrait collaborer avec le ministère de l’Intérieur pour introduire une mesure facilitant la population à utiliser tous les moyens de déplacement afin de pouvoir vaquer à leurs occupations.
« J’ai été choqué d’entendre qu’il y a des élèves qui se présentent en retard pour les examens. Peut-être qu’il fallait réintroduire la circulation des motos au centre-ville pour déplacer ces élèves. Mais, c’est comme si vous êtes absents, vous ne dites rien. Alors, qui va répondre à tout cela ? »
Nous avons essayé de contacter le porte-parole du ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique sans succès. Il n’a pas encore voulu décrocher son téléphone.
« Les motos et les tuk-tuk consomment moins de carburant que les bus », fait savoir le secrétaire général de l’Atrabu.
Il a sans doute raison: les motos et tuk-tuk consomment moins de carburant que les bus. Il oublie cependant qu’une moto ne transporte qu’un seul client à la fois.
Rêver d’un pays émergent dans 15 ans et développé dans 35 ans ne rime pas avec l’encouragement de ce type de transport. Le guide suprême éternel avait présenté la maquette de ce que serait la ville de Bujumbura sauf erreur en 2035. On y voyait des tramways entre autres.
Dans notre rêve d’un Burundi émergent en 2040, il faudra peut-être développer des pistes cyclables et des places de parking pour les deux-roues. Ensuite, encourager la population à se déplacer sur leurs propres vélos. Pareil pour le motos. Sinon, il faudra surtout un système de transport en commun à proprement parler.
Voilà une recommandation réaliste, en adéquation avec des pénuries que nous vivons. Comme il a fallu beaucoup de temps à ce haut responsable pour se rendre compte que les petits gens avaient besoin de se déplacer avec des moyens à leur portée.
J’ajoute que beaucoup de pays riches, par souci de protection de l’environnement et de bonne santé des populations, encouragent maintenant l’usage du vélo pour les trajets journaliers. L’état accorde une petite subvention à toute personne qui achète un vélo. Le vélo électrique est maintenant à la mode. Les pistes cyclables se développent parfois au dépens des voies pour véhicules.
Et dans les pays pauvres comme le notre, on prend le chemin inverse: on prend des mesures pour chasser de la ville le vélo et les petits moyens de déplacement écologiques et bon marché. C’est paradoxal, n’est-ce pas? Bujumbura, par exemple, est une ville plate; on peut pédaler sans beaucoup d’effort, sauf si on doit monter jusqu’à Kiriri, là il faudrait un vélo électrique. C’est vrai qu’il fait des fois très chaud, qu’on peut beaucoup transpirer en pédalant. Mais on peut prévoir dans les bureaux au moins un lavabo pour permettre au fonctionnaire de se débarbouiller et se mettre tranquillement au travail.
Les mesures et les décisions sont prises par un minorité ayant à sa disposition des véhicules pour leur déplacement. C’est un privilège qui ne doit pas faire oublier que la majorité de la population a aussi le droit de se déplacer avec des moyens disponibles.
On approche aux élections et tout est permis.
Une crise qui paralyse les services aurait dû provoquer l’organisation des réunions dans les différents services de l’administration burundaise pour échange et formulation de recommandations.
Maintenant qu’une recommandation émane d’un niveau aussi élevé que la Chambre Haute du parlement, le Gouvernement devait considérer que c’est le peuple qui a parlé.
Par ailleurs, la raison qui avait poussé à interdire les motos et bagages à entrer en ville n’était pas tout à fait convaincante : ils causeraient du désordre !
Mais, le code de la route sert principalement à sanctionner les mauvais conducteurs, non?
RABA DUTERE INTAMBWE TUJE IMBERE BAGENZI!