A la suite du retour, ce mercredi 18 mars, de plus de 1600 adeptes de la prophétesse Eusébie venant de la RD Congo, Human Rights Watch a exprimé ses craintes quant au sort de ces rapatriés. « On considère que leur vie est en danger », a avancé Lewis Mudge, directeur de HRW pour l’Afrique centrale, sur RFI.
Ce haut-responsable de HRW a expliqué qu’au regard de la tuerie de Businde en 2013, les conditions d’une réinstallation paisible dans leur pays n’étaient point réunies pour ces ’’disciples’’ d’Eusébie. « Leur sécurité ne peut pas être assurée. Depuis 2013, Human Rights Watch a documenté des abus commis contre ce groupe religieux, particulièrement des cas de tueries en mars 2013 à Businde, dans la province de Kayanza, où la police a tiré à balles réelles sur ce groupe de fidèles… »
Et d’affirmer que la crise de 2015 n’a fait que renforcer la vulnérabilité de ’’ce groupe religieux’’. « En 2015, il y a eu plusieurs adeptes qui ont été forcés de déclarer leur préférence pour le président Nkurunziza. Pour des raisons religieuses, ils ont déclaré qu’ils ne pouvaient pas avoir d’avis politique et ils ont refusé de déclarer leur soutien au président du parti au pouvoir. Par la suite, ils ont été menacés fortement, particulièrement par les agents des Imbonerakure ».
Signalons que dès leur arrivée au poste-frontière de Gatumba, ces adeptes de la ’’prophétesse’’ Eusébie ont été enregistrés. Ils ont eu un peu de nourriture avant d’être conduits le lendemain, vers le camp de transit des réfugiés de Makombe pour une mise en quarantaine. C’est sur la colline de Mutambara dans la commune et province de Rumonge au sud-ouest du pays.