Catholic Relief Services (CRS), en partenariat avec Caritas Burundi, a lancé officiellement son nouveau projet de Réduction des Risques de Catastrophes en zone Buterere de la mairie de Bujumbura Bujumbura. L’objectif du projet est le renforcement de la résilience de la population de la zone Buterere face aux risques de catastrophes. Plus de 560 ménages vulnérables seront touchés par le projet. La population pousse un ouf de soulagement après les inondations d’avril dernier.
« Œuvrant dans le contexte où les populations de certaines localités du pays sont hantées par les conséquences des aléas climatiques comme les inondations et les glissements de terrain, CRS n’a pas fait la sourde oreille face à cette situation. Elle a cherché les voies par lesquelles il faut passer pour contribuer à alléger les souffrances de certaines populations affectées », a indiqué la responsable des programmes de CRS Burundi, Dieynaba Diallo, lors du lancement officiel du projet, le 31 juillet 2024, dans la zone Buterere.
En juin 2024, poursuit-elle, CRS Burundi a reçu un financement pour mettre en œuvre, en partenariat avec Caritas Burundi, un projet de Réduction des Risques de Catastrophes en zone Buterere de la mairie de Bujumbura. « C’est un projet qui vise à renforcer la résilience des ménages à risques des catastrophes en général et les inondations en particulier.
569 ménages plus vulnérables ciblés
Les inondations survenues les 9 et 10 avril 2024, à la suite des fortes pluies, ont provoqué le débordement de la rivière Kinyankonge située dans la zone Buterere de la commune Ntahangwa en mairie de Bujumbura surtout dans les quartiers de Buterere I et Buterere IIA, Buterere II B, Kabusa, et Mugaruro. Cela a poussé CRS Burundi et Caritas Burundi à intervenir dans cette partie de la mairie de Bujumbura.
Selon les deux organisations, plusieurs raisons ont milité au choix de ces 5 quartiers : C’est une zone soumise à des inondations cycliques ayant des conséquences dévastatrices pour la population locale, la proximité de ces quartiers avec la rivière Kinyankonge, le non-aménagement de cette rivière qui constitue une source permanente de catastrophes, le mauvais dimensionnement des caniveaux et la pauvreté des ménages.
Des actions anticipatives, une priorité
L’objectif global du projet étant que la communauté dans la zone de Buterere de la mairie de Bujumbura renforce leur résilience face aux inondations récurrentes, les communautés devraient élaborer et mettre en œuvre des plans et actions anticipatoires fonctionnelles, en collaboration avec le gouvernement, à travers un processus participatif impliquant les ménages les plus vulnérables.
Les ménages et les communautés vulnérables devraient aussi adopter des mesures de préparation clé pour protéger leur vie et leurs moyens de subsistance grâce à l’assistance directe du projet.
Pour arriver à ces objectifs, les ménages vulnérables de la communauté auront accès à une assistance en espèces. « Une assistance aux ménages à risques sera faite à travers un transfert du cash inconditionnel en deux tranches (novembre 2024 et Janvier 2025) afin de leur permettre de mettre en place des actions anticipatoires en vue de développer une résilience face aux différentes catastrophes. »
Le projet compte utiliser une approche participative qui impliquera les membres de la communauté de la zone d’intervention à savoir les administratifs, leaders communautaires, etc.
Des comités de Réduction des Risques de Catastrophes (RRC) seront mis en place ou redynamisés et leur rôle sera de sensibiliser et d’accompagner les ménages sur la mise en place des actions anticipatives.
Pour plus d’efficacité, le projet mettra en place des comités de recevabilité communautaires qui seront chargés d’assurer la liaison entre les ménages et le projet, c’est-à-dire relayer le feedback de la communauté et ménages bénéficiaires.
Une synergie s’impose
Afin d’assurer la réussite du projet, CRS Burundi et Caritas Burundi comptent collaborer avec divers acteurs. Premièrement, elles vont se coordonner avec la direction générale de prévention et de la gestion des risques de catastrophes, qui sera sollicitée pour fournir les personnes ressources dans l’élaboration, la validation et la mise en œuvre des plans d’action et pour faciliter la collaboration et l’implication de la plateforme au niveau communal.
L’administration locale, les leaders communautaires seront aussi des partenaires privilégiés.
Quant à la plateforme nationale pour la prévention et la gestion des risques de catastrophes, elle participera dans la mise en place d’un système d’alerte précoce dans la zone ciblée.
Elle aidera à trouver, en collaboration avec les concepteurs du projet, des solutions aux problèmes identifiés au cours de la mise en œuvre du projet.
CRS Burundi et Caritas Burundi comptent aussi collaborer et renforcer la communication avec les autres acteurs humanitaires sur les interventions dans la même zone d’intervention en vue d’éviter le chevauchement, mais aussi de compenser les gaps et pour le partage des données et informations.
Mais plus important encore, travailler en synergie surtout en matière de plaidoyer auprès du gouvernement et de participer dans l’accompagnement de la communauté cible pour une pérennisation des actions.
Un projet salué par les bénéficiaires
« Nous avons bien accueilli ce nouveau projet de réduction des risques de catastrophes. La population de la zone Buterere avait besoin de ce projet, car elle a beaucoup souffert à cause des inondations cycliques dues au débordement de la rivière Kinyankonge. Nous espérons que ce projet va perdurer pendant des années. Nous disons merci à CRS Burundi et Caritas Burundi », souligne Adrien Sibomana, un habitant de la zone Buterere.
« Nous remercions CRS Burundi et Caritas Burundi pour cette initiative de s’associer avec l’administration locale jusqu’au ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et la Sécurité publique ainsi que d’autres acteurs humanitaires dans le but de prévenir et réduire les risques de catastrophes », a indiqué Théophile Ndarufatiye, secrétaire permanent chargé du domaine de l’Intérieur.
Selon lui, les effets liés aux aléas climatiques constituent aujourd’hui un grand problème pour le monde en général et pour le Burundi en particulier. « Le gouvernement et ses partenaires ont tout fait pour venir en aide aux populations affectées, mais le chemin reste long. Nous devons tous soutenir ce projet de réduction des risques de catastrophes de CRS Burundi et Caritas Burundi. »
Il a alors demandé aux administratifs à la base de travail ardemment avec les deux organisations pour la réussite du projet. « Le gouvernement promet de vous appuyer, chaque fois que nécessaire, à travers la Plateforme nationale pour la prévention et la gestion des risques de catastrophes. »
La représentante de CRS Burundi a remercié le gouvernement du Burundi qui appuie les intentions de CRS Burundi et qui s’implique activement dans leurs actions et ceci dans toutes les sphères.
Le projet s’étendra sur 16 mois à compter du 1 Juillet 2024 avec un budget global de 200. 000 dollars américains.
Quid du CRS?
Catholic Relief Services a été fondée par le Conseil des Evêques catholiques des Etats-Unis d’Amérique. Il est au service des vulnérables dans plus de 100 pays à travers le monde.Depuis 1961, Catholic Relief Services opère au Burundi et s’engage à aider les pauvres et les vulnérables en organisant des programmes complexes et multisectoriels d’urgence et de développement.
En plaçant le partenariat au centre de ses activités, le programme national a travaillé en étroite collaboration avec des ministères gouvernementaux ainsi qu’avec d’autres ONG locales et internationales et acteurs humanitaires.
CRS met en œuvre, en collaboration avec ses partenaires, des programmes dans les secteurs comme le renforcement des capacités des partenaires et leadership local, l’éducation et alimentation scolaire, la cohésion Sociale et consolidation de la paix, l’intégration des approches transformatives genre et l’autonomisation économique des communautés.