Reprise des procès sur les massacres de Gatumba de 2011

Deux accusés  entendus pour la première fois par la cour d’appel de Bujumbura. Même pour les questions de fond, les exceptions liées aux vices de procédure ont été les arguments chocs des comparants devant la cour siégeant en matière d’affaires graves. C’était ce jeudi 21 novembre.
Etienne Bizabishaka, qui était chef de colline à Vugizo au moment des faits, Gaston Sibomana (alias DJ) ont tous plaidé non coupables arguant du fait que au cours de l’instruction, les aveux ont été obtenus par contrainte. Les avocats de la défense ont quant à eux soulevé le vice de procédure lié au fait que le code de procédure pénal ne prévoit pas de cas où policiers et magistrats collaborent dans une commission pour instruction d’un dossier. Mais le ministère public fonde son accusation beaucoup plus sur les aveux contenus dans les procès -verbaux des OPJ que sur ce qui a été dit devant le premier juge.

Signalons que Joseph Sahabo (alias Kabizi) et le policier Ernest Ndayisenga n’ont pas voulu plaider pour absence de témoins à décharge. Acquitté par le premier juge et en mission en Somalie, Lieutenant François s’est fait représenter par son avocat. Emmanuel Habonimana n’était pas présent à l’audience tandis que Innocent Ngendakuriyo (alias Nzarabu) est signalé « évadé » parle directeur de la prison de Rumonge. Pourtant, c’est lui qui avoue détenir toute la vérité sur la préparation et l’exécution de ces massacres.

Tous les accusés ont comparu assistés d’avocats. De l’avis des membres des familles des prisonniers, le siège s’est montré impartial. Ils espèrent que les prisonniers seront bientôt libérés. Ce vendredi, la cours continuera à entendre les 14 autres accusés. 39 personnes ont perdu la vie dans les massacres de Gatumba du 18 septembre 2011. Les familles de la partie civile ne se sont pas données la peine de se présenter à la cours. Il n’y avait pas beaucoup de monde dans la salle d’audience.