J’ai lu avec intérêt le billet d’Antoine Kaburahele billet d’Antoine Kaburahe publié dans le journal Iwacu. Je voudrais brièvement réagir en trois points.
1. Je suis opposé à toute violence et ce qui est arrivé aux lycéens de Kibimba m’a choqué. Je profite de cette occasion pour exprimer encore ma sympathie à toutes les personnes qui ont perdu les leurs à Kibimba, mais aussi à toutes les victimes, sans distinction aucune, de nos luttes fratricides.
2. Pour revenir à cet article, il faut le restituer dans le contexte d’alors, après le coup d’Etat d’octobre 1993 et les massacres qui ont suivi. A cette époque, la société était terriblement polarisée, les Hutus et les Tutsi, très divisés. Je pourrais moi aussi exhumer des articles très virulents, mais ce n’est pas le but de ma réaction.
3. Dans cet article, je m’insurgeais contre le président d’alors , M. Ntibantunganya qui était parti à Kibimba. J’estimais que le président devait également se rendre vers des sites où des Hutus avaient été massacrés. Il y en avait beaucoup. Encore une fois, il faut se replacer dans le contexte du moment.
Conclusion
J’assume avoir voulu l’égalité de tous. Je n’ai jamais lutté contre l’ethnie tutsi dans son ensemble, mais contre une clique de dirigeants qui tenaient le pouvoir d’une main de fer « au nom des Tutsi« . Je n’ai jamais prôné la violence. A Kamenge, j’ai vu naître la rébellion armée. J’ai vu des amis prendre les armes et rejoindre le maquis. Je n’ai jamais été tenté. J’ai toujours cru , et j’y crois encore, dans une lutte pacifique, démocratique.
Quand le CNDD-FDD (dont j’ai soutenu la gestation) a pris le pouvoir et adopté un comportement proche des pouvoirs que j’ai combattus, je me suis retrouvé à l’opposition contre mes anciens amis de lutte et je suis resté en exil à cause de mes convictions incompatibles avec celles du nouveau pouvoir.
Je pense que nous pouvons avancer ensemble sur le chemin de la réconciliation et du développement. On ne peut pas en effet me « réduire à un article » qui date de 1993. Oui, j’ai changé, j’ai évolué, j’ai mûri.
Comme disait le Prince Rwagasore, je vous demande de me juger sur mes actes et « votre fierté sera notre satisfaction »
Anicet Niyonkuru,
Président du Parti CDP.