Le marché rénové de la zone Musaga en commune Muha a été ouvert ce jeudi 28 juin. Les bénéficiaires de stands saluent cette réouverture. Ils critiquent tout de même l’étroitesse des stands.
Marché de Musaga. 10h30. Les commerçants installent leurs articles. Des chuchotements dans de petits groupes s’entendent. Plus loin, une foule suit un homme, c’est le commissaire du marché. Celui-ci doit répartir les stands dans les hangars.
Les commerçants ne cachent pas leur joie. «Il était vraiment temps», entend-t-on par-ci. Par-là, d’autres sont désemparés. Le mécontentement se lit sur leurs visages. Certains d’entre eux n’ont pas encore eu de stands. D’autres se plaignent que la surface de leurs stands ait été diminuée.
«Je suis très heureuse de notre retour au marché. Nous l’attendions impatiemment. Je n’en pouvais plus avec la boue et les saletés du marché provisoire», affirme une vendeuse de pagnes. Selon elle, le marché provisoire où ils étaient installés était devenu impraticable : «Surtout pendant la saison des pluies».
B.N, vendeur de bananes, ne l’entend pas de cette oreille. Elle évoque une mauvaise organisation : «J’ai un petit stand. Et nous sommes entremêlés avec ceux qui vendent de fruits et légumes».
Tout près d’elle, une autre vendeuse d’habits abonde dans le même sens. «Avant la réhabilitation du marché, j’avais un emplacement plus grand. J’avais un grand espace pour mes marchandises».
Désormais, la place d’une personne a été subdivisée en 3 parties pour 3 personnes. «Où est-ce que je vais étaler mes marchandises dans un espace de 1m2 », s’interroge-t-elle.
Même constat pour les commerçants journaliers qui paient leur quittance chaque jour. Ils n’ont pas de fiches d’identification et par conséquent, pas de places respectives. «Faute de places, nous sommes obligés d’étaler nos marchandises dans les ruelles», indique une vendeuse des amarantes.
Elle demande au commissaire du marché de trouver une solution favorable. «Nous payons une quittance de 200Fbu chaque jour, nous devons avoir un endroit où nous installer».
Le commissaire tranquillise
J.B., vendeuse des tomates, déplore l’emplacement qui leur a été réservé : «Nous sommes en plein air et la plupart d’entre nous sont des femmes qui portent des enfants à longueur de journée». Elles craignent de voir leurs enfants tomber malade à cause du soleil.
Elle témoigne que son enfant était hospitalisé deux semaines plus tôt. Il souffrait de la malaria : «Si je reste encore sous ce soleil, il risque de tomber régulièrement malade». Elle demande que leur emplacement soit couvert.
Magnus Niyokindi, commissaire du marché de Musaga rassure. Tout commerçant aura un stand. «Mais la priorité, c’est les plus anciens».
Il assure que la taille des stands a été diminuée avec l’accord des commerçants. «Avec l’introduction de nouvelles infrastructures dans les marchés, le périmètre s’était rétréci».
Au sujet des commerçants installés à l’extérieur du marché, le commissaire dit ne pas avoir le pouvoir de les en empêcher. Il demande à l’administration locale de faire régner l’ordre.
M. Niyokindi assure que le marché présente une plus-value. Il évoque entre autres une bâche de 5 mètres alimentée en eau, des latrines, des bureaux administratifs et un lieu de stockage des ordures. En outre, ce marché a été doté d’un équipement de protection contre l’incendie, d’un cachot et d’une infirmerie.
Pour rappel, six marchés ont été rénovés et un autre construit. Respectivement le marché de Kinama, de Jabe, de Kanyosha, de Ngagara, de Musaga, de Kinindo, et celui de Ruziba.