Après deux mois des vacances, les élèves reprennent le chemin de l’école. Une rentrée pas comme les autres, marquée par la lutte contre le coronavirus et des règles importantes à connaître pour sa prévention et sa lutte. Ces jeunes doivent connaître des informations sur la maladie : ses symptômes, ses complications, les modes de transmission de l’infection et les mesures permettant de l’éviter. Mais la réalité est tout autre.
« Si réellement se laver les mains protégeait contre le coronavirus, les Blancs ne seraient pas malades. Je ne crois pas beaucoup à ce qu’on nous raconte ». Ces propos d’un lycéen d’une école de Gitega, capitale politique, laissent penser qu’il y a des lacunes au niveau de l’information et de la sensibilisation sur cette pandémie. Les mesures de protection et les gestes barrière négligés, le dépistage ignoré. « Nous avons entendu qu’on fait entrer un tuyau dans la bouche jusqu’à l’œsophage, que c’est douloureux. Même si on me forçait d’y aller, je n’irais pas quitte à être puni » lance un lycéen déterminé.
Selon les reporters d’Iwacu aux quatre coins du pays, des dispositifs de lavage des mains sont globalement mis en place. Mais certains manquent de savons. La distanciation physique entre les élèves n’est pas respectée suite surtout aux effectifs pléthoriques. Certes, chez les enfants, l’infection est généralement moins répandue. Mais lorsqu’ils présentent des symptômes, il est prouvé qu’ils excrètent la même quantité de virus que les adultes. Ils sont donc eux aussi contaminants.
Deux mois de la campagne de dépistage de masse initiée par le gouvernement viennent de se terminer. Le ministère de la Santé publique a annoncé les résultats de l’évaluation à mi-parcours. Ils sont encourageants, selon le ministre qui précise aussi qu’un accent particulier sera accordé aux rapatriés. Bonne nouvelle. Toutefois, des efforts doivent aussi être consentis dans le système éducatif afin de lutter contre la pandémie. Les enfants et les jeunes doivent avoir des informations adaptées à leur âge. Les informations fournies aux élèves permettront d’atténuer leurs craintes et leurs angoisses concernant la maladie et renforceront leur capacité à y faire face. Mais pour qu’il y ait un suivi rigoureux, une synergie d’actions entre les parents et les enseignants est nécessaire. Les élèves seront ainsi conscients qu’ils ont un rôle important à jouer pour se protéger et protéger les autres.