Alors que la rentrée scolaire se passe en pleine pandémie de la covid-19, les mesures barrières ne sont pas respectées dans certaines écoles en mairie de Bujumbura. Pour cause : insuffisance des bancs pupitre et le nombre élevé d’élèves et d’écoliers.
10h à l’école fondamentale Kamenge III au nord de la ville de Bujumbura. Les cours n’ont pas encore commencé. Les élèves jouent dans la cour. Des retrouvailles après deux mois de grandes vacances.
Certains vont même jusqu’à s’embrasser. D’autres consultent leurs noms sur les listes au tableau d’affichage. Personne ne se soucie de la covid-19. Les kits de lavage sont là mais il n’y a pas de savon, la distanciation physique est quasiment inexistante, le port de masques également. Il y a des risques de contamination.
« La situation est préoccupante. Au moment où l’on parle de recrudescence des cas positifs, aucune mesure n’a été prise pour protéger nos enfants », déplore un parent rencontré sur place. Il demande à la direction de l’école et le gouvernement de prendre toutes les mesures possibles pour protéger les élèves contre la covid-19.
La direction de l’école dit avoir rappelé aux élèves le strict respect des mesures barrières pour prévenir la covid-19. Néanmoins, elle ne nie pas un relâchement dans l’application des gestes barrières.
« C’est difficile de respecter la distanciation physique avec tous ces enfants », dit Hildegarde Banyankindagiye, directrice de l’école fondamentale (ECOFO) Kamenge III.
Elle évoque un problème de manque de bancs pupitre : « Trois élèves partagent un banc pupitre. Normalement, ça devrait être aux plus deux élèves sur un banc pour respecter la distanciation physique mais c’est impossible ».
11 h au lycée municipal Buyenzi en commune Mukaza. Quelques élèves sont dans les classes et d’autres rentrent. Personne ne porte un masque. Dans les salles de classe, ils s’assoient à deux ou trois sur de petits bancs pupitre. Difficile de garder une distance entre deux élèves. Il n’y a pas de kits de lavages. Même sur les deux robinets installés, les élèves se lavent les mains sans savon.
« Je me lave les mains avant d’entrer en classe. Mais dans les classes la situation est dangereuse. On est trop serré, sans masque. Il y a des risques de contamination », déplore un élève de la 8ème année à la même école.
Selon Olive Habonimana, directrice du lycée municipale Buyenzi, c’est difficile de contrôler les élèves sur le respect des mesures barrières : « Nous essayons de les sensibiliser mais parfois ils oublient les consignes, s’embrassent ou encore se serrent la main ». Elle explique que le port de masque n’est pas obligatoire.
La situation était la même au Lycée municipal Rohero. En ce jour de la rentrée scolaire, les activités n’avaient pas encore démarré. Les élèves formaient de petits groupes en classe pour discuter, partager comment ils ont passé leurs vacances.
Constat : ils ne portent pas de masque et ne respectent pas la distanciation physique. Pourtant, ils sont vénus de différents quartiers de la ville, où la covid-19 est signalé.
« C’est difficile de prévenir de probable contaminations alors que les élèves sont externes. Nous les avons rappelés de porter des masques dans les bus et se laver les mains quand ils arrivent à l’école », précise Gertrude Simbananiye, directrice du lycée municipal Rohero.
Elle explique que son école a un nombre élevé d’élèves, raison pour laquelle il est impossible de garder la distanciation physique en classe. « Quelques classes ont plus de 80 élèves. Donc, trois élèves doivent partager un banc pupitre », regrette la directrice, ajoutant que même les salles de classe sont étroites et ne peuvent pas contenir beaucoup de bancs pupitre.