23 partis politiques sur les 43 reconnus ont répondu à l’invitation du 1er vice-président de la République, ce 25 juillet, à Bujumbura. L’ADC-Ikibiri a brillé par son absence, annoncée la veille dans un communiqué de presse.
Térence Singuruza voulait «faire la lumière sur tous les dossiers intéressant l’opinion nationale, donner une information sur les réalisations en cours et les perspectives, mais aussi pour écouter et connaître les préoccupations des formations politiques actives sur le terrain.»
Dans un discours de 16 pages plein de réalisations du gouvernement sur tous les points de vue, Monsieur Sinunguruza affirme que les partis politiques sont libres de tenir des réunions partout dans le pays, tout en différenciant «réunion politique et subversion.»
Il annonce par ailleurs que «le Gouvernement va entreprendre une réforme du Code électoral pour corriger les insuffisances observées au cours des élections de 2010 et adopter un Code moderne qui régira les consultations électorales de 2015 et les suivantes.»
Dans le domaine de la bonne gouvernance, Monsieur Sinunguruza déclare que «le Conseil des Ministres vient d’analyser le document de Stratégie Nationale de Bonne Gouvernance et de lutte contre la corruption 2011-2015. «Contrairement à l’opinion répandue, la politique de lutte contre la corruption sera traduite dans les faits et ne restera pas un vain mot», stipule-t-il.
Il qualifie la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays de «cas de criminalité et de banditisme à main armée, dus essentiellement à la détention illégale d’armes à feu par la population civile, à la persistance des conflits fonciers et à la consommation de stupéfiants et des boissons prohibées.»
En économie, le 1er vice-président se réjouit des réalisations de l’OBR. Au 30 juin, déclare-t-il, «l’Office Burundais des Recettes avait déjà collecté plus de 240 milliards de Fbu, soit 40% de plus que l’année passée, à la même date.» L’ambition serait de totaliser 500 milliards de Fbu au 31 décembre 2011, alors que les prévisions inscrites dans la loi budgétaire sont de 437 milliards de Fbu.
Le 1er vice-président annonce la création du Comité National de Dialogue Social. Celui-ci sera suivi par l’adoption de son statut et de la « Charte de Dialogue Social » par le Conseil des ministres, «dans quelques jours», estime-t-il.
Les doléances des partis politiques
Après son discours, il a été demandé aux médias de disposer. Mais après insistance de ces derniers, le protocole leur a permis de suivre les débats. Les interventions étaient centrées sur le renforcement du Forum permanent du dialogue des partis politiques, sur la sécurité, la bonne gouvernance, et les modalités de la mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR).
<doc615|left>Pour le représentant du parti Anade, «il faut que le Forum des partis politiques soit restructuré et repensé et qu’il marche sur des bases juridiques.» Pour le Kaze-Fdd, «si on n’est pas capable de combattre le banditisme déclaré, c’est qu’on n’est pas capable de combattre la rébellion.» Zedi Ferusi demande la révision de la politique de l’habitat et d’adopter une loi «adaptant les loyers aux revenus des populations.» Le président du Piebu, médecin vétérinaire, se désole qu’un médecin vétérinaire touche la moitié, voire le tiers du salaire d’un infirmier. Il souhaiterait que le gouvernement revoie ces salaires à la hausse.
A propos de la CVR, le président du Sonovi demande si le gouvernement serait prêt à revoir sa décision au cas où les inquiétudes sur la composition du comité technique seraient fondées. Cette question ne trouvera pas de réponse. Le Rades avait demandé «qu’on y mette des personnes requérant un consensus» puisque ce comité est contesté.
Une rencontre caractérisée par de simples échanges, sans aucune résolution. Un président d’un parti politique parle d’un objectif caché qui vise à redynamiser le forum des partis politiques qui n’est plus actif parce qu’anti-démocratique : «Le forum n’est plus capable de réunir ses membres et il n’atteint plus le quorum exigé», estime-t-il.