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Remous dans le Syndicat libre des enseignants du Burundi, où il est question de détournements

05/05/2013 Commentaires fermés sur Remous dans le Syndicat libre des enseignants du Burundi, où il est question de détournements

Après avoir accusé la présidente du syndicat SLEB de détournements, le secrétaire exécutif a été limogé par le congrès extraordinaire, tenu le 9 novembre 2012. Le « lésé » compte saisir la justice.

<doc6092|right>« Trop c’est trop! On ne va pas fermer les yeux, une fois de plus, sur les vols que commet la présidente de SLEB », s’emporte Frédérique Nzeyimana, ex-secrétaire exécutif du syndicat libre des enseignants du Burundi (SLEB). Ce dernier a été démis de ces fonctions, le 9 novembre, lors du congrès extraordinaire du syndicat, en raison des accusations radiodiffusées à l’encontre de Chantal Nahishubije, présidente de SLEB.

Cette décision ne semble pas le décourager : « Elle a détourné plus de 16 millions. On ne peut pas passer sous silence une telle chose.  Je suis prêt à saisir la justice.» Selon lui, cela n’est pas nouveau, c’était devenu une habitude. Il parle de trois trésoriers du syndicat limogés, sans aucune forme de procès, sous le mandat de Chantal Nahishubije. Car ils étaient devenus trop curieux en demandant des comptes à la présidente concernant l’utilisation de l’argent retiré sur le compte bancaire du syndicat.

Frédérique Nzeyimana affirme que Mme Nahishubije a été maligne puisque pour tout retrait, trois personnes devaient apposer leur signature à savoir la présidente, le vice-président et le secrétaire exécutif. « Nous retirions de l’argent, puis nous le lui donnions. Pourtant, elle n’a jamais justifié comment elle l’a utilisé », affirme-t-il.

<doc6091|left>« Un complot pour destituer la présidente de SLEB »

Il soutient, en outre, qu’elle s’est empressée d’organiser un congrès extraordinaire qui donne du poids aux représentants provinciaux. « Elle les a corrompus, car elle avait tenu une réunion avec eux avant la tenue du congrès. C’est pourquoi je n’ai pas été surpris lorsqu’ils ont tranché en sa faveur, puis m’ont limogé. » En plus, dénonce-t-il, la présence de la police lors de ce congrès extraordinaire prouve qu’elle voulait museler ses accusateurs.

Chantal Nahishubije indique être dépassée par l’acharnement de M. Nzeyimana à son encontre. « Comment parler de détournement, alors qu’il était parmi ceux qui signent sur le chèque du compte bancaire du syndicat? C’est absurde ! » s’indigne-t-elle. C’est un complot, selon elle, d’un petit groupe de jaloux qui voulait la destituer de force pour prendre sa place. Car elle estime que l’ex-secrétaire exécutif du SLEB n’aurait pas raté l’occasion de brandir les preuves de sa culpabilité lors dudit congrès, s’il en avait.

« Je ne m’accuse de rien »

La présidente du SLEB rétorque qu’il a tout fait pour empêcher la tenue du congrès. Or, c’est l’organe suprême du syndicat ayant la compétence de trancher en cas de litige. En plus, déplore-t-elle, lui et ses complices ont même menacé les représentants provinciaux du syndicat pour qu’ils n’y participent pas.

Et d’ajouter qu’il a adressé une lettre d’opposition à ce congrès à la ministre de la Fonction publique et a demandé le blocage de notre compte bancaire. « Il a oublié que l’administration publique n’a pas le droit de s’ingérer dans les affaires internes d’un syndicat. C’était peine perdue », lance-t-elle. Pour ce qui est du limogeage des trésoriers, elle précise que c’est une histoire montée de toutes pièces par Nzeyimana. Néanmoins, elle reconnaît qu’une trésorière a été démise de ses fonctions car elle ne cotisait pas pour le syndicat.

La présidente du SLEB indique n’éprouver aucune crainte si les « lésés » portent plainte contre elle : « Je suis prête à répondre devant la justice  puisque je ne m’accuse de rien. » Le syndicat SLEB compte plus de 12 mille membres. Chantal Nihishubije est présidente, depuis 2005. Elle a été reconduite à la tête du syndicat en 2010.

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