Après le communiqué de ce 27 octobre appelant les bénéficiaires du prêt-bourse à le rembourser, certains lauréats de l’Université du Burundi appellent l’Etat à consacrer plutôt ses efforts à la création de l’emploi. Pour eux, il serait difficile de rembourser ce prêt-bourse étant en chômage.
« Le ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique porte à la connaissance du public en général et des étudiants ayant bénéficié du prêt-bourse en particulier, qu’un compte de remboursement du prêt-bourse est ouvert à la Banque de la République du Burundi (BRB) au nom de l’Office burundais des recettes (OBR) », lit-on dans un communiqué signé par le ministre de l’Education nationale, François Havyarimana. Le remboursement sera versé sur le compte CC1350.
Le ministre de l’Education demande aux concernés de faire le remboursement conformément à l’ordonnance conjointe n° 610.540/360/2018 du 22/03/2018 portant conditions et modalités d’octroi, de retrait, de reconduction et de remboursement du prêt-bourse : « Une copie du bordereau de versement devra être déposée au Bureau des bourses d’études et de stages ».
Pour D.K., lauréat de l’Université du Burundi, le remboursement du prêt-bourse ne concerne que des salariés : « Je suis chômeur depuis presque une année. La plupart de mes camarades sont aussi chômeurs. Je pense que ce communiqué ne nous concerne pas ». Pour lui, le gouvernement devrait d’abord se focaliser sur la création de l’emploi pour réduire le taux de chômage.
Philippe, vendeur des unités de recharge au centre-ville en mairie de Bujumbura, abonde dans le même sens. Il se demande comment il pourra rembourser le prêt-bourse avec ses petits revenus gagnés dans la vente des unités : « Pour les lauréats du premier cycle (3 ans de baccalauréat), nous devons rembourser 2.160.000 BIF. Comment puis-je payer cet argent alors qu’il m’est difficile même de subvenir aux besoins fondamentaux ?». Pour lui, le remboursement est possible aux employés pour qui on pourra retirer l’argent à la source.
A.N., lauréate du deuxième cycle à l’Université du Burundi, appelle l’Etat de surseoir à l’exigence de remboursement du prêt-bourse. Pour elle, l’Etat ne devrait pas demander le remboursement comme si le prêt-bourse a été octroyé aux étrangers : « L’Etat a investi dans les enfants du pays avec les moyens venus des impôts et des taxes payés par la population. Après les études, nous allons travailler, apporter la pierre à l’édifice pour développer notre chère patrie ».
Quid des modalités du remboursement du prêt-bourse ?
Signée par le ministre de l’Education nationale et celui des Finances, l’ordonnance n° 610.540/360/2018 du 22/03/2018 portant entre autres modalités de remboursement du prêt-bourse précise que tout étudiant ayant bénéficié du prêt-bourse doit le rembourser dès qu’il exerce un emploi et/ou une activité génératrice de revenu. Le remboursement minimal est de 10 % du revenu mensuel.
Cette ordonnance demande à tout employeur public ou privé d’exiger comme élément constitutif du dossier « une attestation de redevabilité ou de non-redevabilité vis-à-vis du prêt-bourse » avant de signer un contrat avec son employé détenteur d’un titre universitaire. « L’employeur qui constate que son employé a bénéficié du prêt-bourse doit opérer une retenue à la source pour son remboursement ».
Selon cette ordonnance, le bénéficiaire du prêt-bourse peut également le rembourser soit par versement en espèces ou par virement bancaire.
Ayo mahera Leta Mvyeyi nkozi mbona yoyaduhebera tout simplement kuko n’akayeri tukanywa bakatuguriye !!Noneho n’abapoilicims bakera bize kuri bourses pas question de prêt kandi nibo bariko bararya igihugu natwe dukubititse
@Ngorane
1. vous écrivez:« Ayo mahera Leta Mvyeyi nkozi mbona yoyaduhebera tout simplement kuko n’akayeri tukanywa bakatuguriye !! »
2. Mon commentaire
a). Waremeye ukagirana amasezerano na université canke ibanki yoyose kubiraba ideni hanyuma ukanka kuriha, uba uriko uragira bimwe vya APRES MOI LE DELUGE (UBA URIKO URONONERA URWARUKA/ABAJEUNE RUZA INYUMA YAWE KUKO NTAWUZOBIZERA NGO ABAHE AKADENI KOBAFASHIJE KWIGA).
b). Kandi iryo deni utaririshe, harinaho atayindi kaminuza ari mu Burundi canke hanze yokwemerera kubandanya amashuri, harinaho ata banki yosubira kukwemerera ngo uronke ideni.
c). Dans le monde d’aujourd’hui, même s’il y avait des bourses pour les études universitaires, en théorie, elles n’iraient qu’aux étudiants les plus doués. Et nous savons tous que l’Etat burundais ne dispose pas de beaucoup de moyens financiers.
d). Par le système prêt-bourse, RETA MVEYI permet à plusieurs jeunes burundais (issus de familles modestes ou pauvres?) d’avoir accès à l’université.
e). Le système de prêt-bourse existe dans beaucoup de pays comme le Rwanda, la Tanzanie, le Caméroun (ou la Côte d’Ivoire?), le Canada, les Etats-Unis,…
f). Le prêt-bourse est un moyen de D’ACCEPTER DE SE PRENDRE EN CHARGE ET D’INVESTIR DANS SON PROPRE AVENIR.
« Le ministre de l’Éducation demande aux concernés de faire le remboursement conformément à l’ordonnance conjointe n° 610.540/360/2018 du 22/03/2018 portant conditions et modalités d’octroi, de retrait, de reconduction et de remboursement du prêt-bourse ».
Se le ministre souhaite se conformer à l’ordonnance n° 610.540/360/2018 du 22/03/2018 et que celle-ci indique que « tout étudiant ayant bénéficié du prêt-bourse doit le rembourser dès qu’il exerce un emploi et/ou une activité génératrice de revenu », il est dès lors clair que celui qui n’exerce pas une activité génératrice de revenu n’est pas concerné par l’appel du ministre.
Le communiqué du ministre reste néanmoins ambigu dans la mesure où il parle d’étudiants ayant bénéficié du prêt-bourse et non pas à ceux qui ont terminé leurs études, ceux-là n’étant plus étudiants à moins que ce ne soit ceux qui exercent un job d’étudiant. Ils ne devraient pas être nombreux.
@Arsène
» il est dès lors clair que celui qui n’exerce pas une activité génératrice de revenu n’est pas concerné par l’appel du ministre. »
Cela semble évident car « ntawurondera amata mu matako y’igihori » (Il est vain de tenter d’obtenir du lait chez un criquet).