Le PNUD organise, du 17 au 19 février à l’hôtel Club du Lac Tanganyika, un atelier régional sur le relèvement communautaire et le développement durable comme vecteurs de consolidation de la paix dans la région des Grands Lacs.
L’objectif de l’atelier, explique Rosine Sori-Coulibaly, coordonateur résident du système des Nations-Unies au Burundi, est d’engager des réflexions, sur base des recherches et expériences réussies dans différents pays.
Ces réflexions, confie-t-elle, vont porter sur les meilleures voies pour bâtir sur les acquis du relèvement communautaire et jeter les ponts vers le développement durable. Pour cela quatre thèmes relevant des politiques publiques et des enjeux dans la région des Grands Lacs seront au centre des discussions.
Il s’agit de la reconstruction et le développement post-crise, le développement économique au niveau local, la gouvernance locale et la décentralisation, et enfin le partenariat public-privé.
Concernant le 1er thème, le PNUD a déjà appuyé, à travers l’approche nationale de réintégration socio-économique des personnes affectées par le conflit, des projets dans les provinces Cibitoke et Bujumbura. Ces projets rentrent dans la catégorie du développement post-crise.
Relèvement communautaire en cours
Le premier concerne l’assainissement du chef-lieu de la province Cibitoke par la collecte, l’évacuation, le tri et la transformation des ordures et déchets ménagers en fémur organique. Ce projet est réalisé par l’association Action pour le Développement Intégrale du Burundi (ADIB).
Jovith Bayavuge, coordinatrice de l’association, indique que ce projet a permis de donner du travail à 60 personnes dont 48 femmes. « Elles sont composées de rapatriés, ex-combattantes et femmes vulnérables. »
Chaque membre, fait savoir Jovith Bayavuge, perçoit 3000 Fbu par jour depuis 2012, date à la quelle ce projet a débuté. Depuis, affirme-t-elle, les membres de cette association ont épargné 1000 Fbu par jour, montant qui leur a permis de s’acheter du petit bétail pour l’élevage. Aujourd’hui, ils ont crée une société appelée Soprobu pour la promotion des produits commercialisables. Entre temps, ils arrivent à écouler le fémur organique.
Une occasion de partage d’expériences
Le second projet est la construction des maisons sur le site des rapatriés dans la zone Maramvya en commune Mutimbuzi. Ce projet a commencé, il y a deux ans, et emploie plus de 80 personnes qui fabriquent des briques un peu spéciales : « Elles sont faites avec une terre rouge, du sable et du ciment », indique Gaston Singora, un ex-combattant et bénéficiaire du projet.
Après un mélange de ces trois substances, explique-t-il, l’ensemble est rempli dans un dispositif sur une machine et une brique sort par un autre dispositif en quelques secondes. Elle est ensuite rangée. Elle ne sera fonctionnelle que 15 jours après. L’avantage de ces briques, raconte-t-il, est qu’elles sont superposées sans l’utilisation du ciment pour la jonction lors de la construction d’une maison. Chaque membre perçoit aussi 3000 Fbu par jour. Douze maisons sont déjà érigées sur le site et la construction de 22 autres est sur le point de commencer.
Pour Rosine Sori-Coulibaly, cette rencontre est une occasion de partage d’expériences entre les pays de la sous-région (Rwanda, Tanzanie, RDC, Kenya, Ouganda, Burundi) et ceux qui, malgré qu’ils aient été frappés par le conflit, ont réussi en matière de développement local durable. Il s’agit des représentants de l’Afghanistan, du Liban et de la Bosnie-Herzégovine.
Dans leur voie developpement socio-economique, certains pays asiatiques suivent « Lewis model »ou « Dual-sector model ».
L’industrie manufacturiere y joue un grand role (valeur ajoutee, creation des emplois/labour-intensive sector).
(voir « Artur Lewis (economiste), http://www.wikipedia.org).
En 2011, dans ces pays asiatiques le salaire mensuel de base d’un ouvrier dans une usine manufacturiere/factory worker’s monthly base salary etait:
1. En Republique Populaire de Chine:
Beijing/Pekin (538 dollars americains (=$)), Shanghai ($439), Guangzhou ($352), Shenzhen ($317);
2. Indonesie:
Jakarta ($209);
3. Malaisie:
Kuala Lumpur ($344);
4. Philippines :
Manile ($325);
5. Vietnam:
Hanoi ($111), Ho Chi Minh ($130), Danang ($200).
(voir Japan External Trade Organization (JETRO): « The 22 nd survey of investment- related costs in Asia and Oceania (FY 2011 survey) », April 2012, http://www.jetro.go.jp).
Merci.
1. L’Etat du Burundi devrait travailler sur une politique salariale (avec un salaire minimum qui est mieux que 3.000 Fbu?) et sur une politique de l’emploi (encourager la creation de l’emploi).
2. Dernierement, Pravin Gordhan (=ministre des Finances de la Republique d’Afrique du Sud) a declare:
« L’on devrait se rejouir qu’on parle aujourd’hui de politique industrielle dans les rencontres internationales. Nous devons nous demander dans quels secteurs de l’economie qui emploient le plus de gens/labour-absorbing sectors nous devrions etre.
3. Quand le president sud-africain Jacob Zuma a presente son bilan, il a declare: « En 2009, nous avons identifie comme secteurs cles (en terme d’emploi)/job drivers. Ce sont les secteurs des mines, tourisme, agriculture, economie verte, developpement de l’infrastructure et l’industrie manufacturiere… »
(voir « Jacob Zuma’s State of the Nation Address 2014, 13 February 2014 », http://www.politicsweb.co.za).
4. Pour la periode 2003-2008, les secteurs qui emploient le plus de gens/labour-absorbing sectors sont: 1. Hotels et restaurants, 2. Textile et habillement, 3. Agriculture, 4. Commerce de detail, 5. Construction…
(voir David Faulkner et al, July 2013: « Achieving higher growth and employment: Policy options for South Africa », South African Reserve Bank Working paper WP/13/03).
5. La croissance du produit interieur brut (PIB) de l’Afrique du Sud etait de 2,5% en 2012.
-Si rien ne change/baseline, le PIB serait de 3,6% (2012-2016), 4,4% (2017-2022) et 5,3% (2023-2025).
L’economie sud-africaine serait en mesure de creer 4,1 millions d’emplois en 2023-2025.
-Dans une simulation ou l’on considere le meilleur des cas (emploi, epargne, competitivite, niveau de la main d’oeuvre/skill constraint, infrastructure et investissement direct etranger) le PIB serait de 4,9% en 2012-2016, 6,3% (2017-2022) et 8% (2023-2025).
En 2023-2025, l’economie sud-africaine creerait 1,8 millions d’emplois qui s’ajouteraient aux 4,1 millions d’emplois (crees si l’on maintient le status quo) (voir David Faulkner et al., July 2013).
6. Le parti Democratic Alliance (DA) (dirige par Helen Zille) a meme repris cette etude dans son document de politique economique: « Les recherches sur le potentiel de croissance de l’Afrique du Sud montrent que…la croissance du PIB peut atteindre les 8% en 2025. Dans ce scenario de croissance, l’economie sud-africaine pourrait creer 5,8 millions d’emplois et reduire le chomage de presque 26% a 11%… »
(voir The Democratic Alliance, December 2013: « The plan for growth and jobs. DA Policy on the economy », http://www.da.org.za).
Merci.