Le gouverneur de la province de Rumonge vient d’instruire la police et les autorités administratives au niveau des communes à ré arrêter les personnes qui avaient été emprisonnées et relâchées pour avoir incendié des boisements et des aires protégées. C’est pour que le Parquet puisse approfondir les enquêtes car, au total, 439 hectares sont partis en fumée au cours de la saison sèche passée. Les présumés auteurs demandent que la loi soit respectée.
Le mardi 5 novembre 2024, le gouverneur de la province de Rumonge, Léonard Niyonsaba a tenu une réunion à l’intention des chefs de service, des forces de l’ordre, des représentants de l’appareil judiciaire et du représentant de l’Office burundais pour la protection de l’Environnement en province de Rumonge.
Il a indiqué qu’il y a eu légèreté dans les enquêtes sur les présumés auteurs des feux de brousse qui ont ravagé 439 hectares de boisement et des aires protégées.
Il a fait observer que les présumés auteurs ont été arrêtés puis vite relâchés au niveau des commissariats communaux de la police ou au niveau du Parquet de Rumonge. Et de demander que ces présumés auteurs soient ré arrêtés pour approfondir les enquêtes. Il juge la situation de catastrophique, d’incompréhensible et d’inacceptable avec plus de 439 hectares partis en fumée sans que personne ne soit condamnée.
Obède Ntineshwa, représentant de l’Office burundais pour la protection de l’Environnement, OBPE, en province de Rumonge a demandé que toutes les personnes qui ont trempé, de près ou de loin, dans ces feux de brousse soient arrêtées et déferlées devant les juridictions pour répondre de leurs actes.
Il précise que l’aire protégée de Monge en commune Bugarama, les boisements domaniaux d’eucalyptus de Rutongo en commune Muhuta et les boisements domaniaux de Burambi ont été les plus touchés par ces feux de brousse.
Il demande aussi aux services chargés de mener les investigations d’enquêter sur ce phénomène de feux de brousse qui réapparaît après une longue période afin d’en comprendre les raisons.
Après les échanges, le gouverneur Niyonsaba a décidé que les présumés auteurs des feux de brousse qui avaient été arrêtés puis relâchés soient vite ré arrêtés et présentés devant le tribunal afin que le juge se prononce sur leur condamnation ou leur libération.
Il a également instruit les administrateurs communaux de faire payer des amendes aux éleveurs qui font paître leur bétail dans les brûlis des boisements domaniaux car ils violent la loi sur la stabulation permanente ainsi que la loi qui interdit de faire paitre les animaux domestiques dans les lieux qui ont été incendiés.
Respect des procédures et de la loi
Certaines familles dont les leurs ont été relâchés après être arrêtés pour leur rôle présumé dans les feux de brousse survenus dans les boisements et les aires protégées de la province de Rumonge demandent que la loi soit respectée car ils avaient été relâchés pour manque d’indice de culpabilité.
D’autres personnes demandent que l’instruction de ces dossiers se fasse à charge et à décharge car certains garde-forestiers seraient cités comme complices dans la destruction des boisements et aires protégées. Pour l’une ou l’autre raison, ils ne dénonceraient pas par exemple ceux qui détruisent les aires protégées ou ceux qui s’adonnent aux feux de brousse.
Le substitut du procureur de la République à Rumonge qui participait dans la réunion a indiqué que certains garde-forestiers ont été convoqués afin de mieux approfondir les enquêtes et que toute la lumière sear faite sur cette affaire de feux de brousse qui prend une ampleur inquiétante.
Certains présumés auteurs demandent d’être assistés par des avocats afin que le procès soient équitables.
Signalons qu’une dizaine de personnes avaient été arrêtées pour leur rôle présumé dans les feux de brousse et avaient été vite relâchées.