Des chefs de collines ont été limogés ces trois derniers mois pour concubinage, insubordination et détournement. La population salue ces mesures qui, selon elle, visent le renforcement de la gouvernance sur leurs collines. Ces chefs limogés demandent que le principe de la présomption d’innocence soit garanti.
Le dernier chef de colline suspendu de ses fonctions est celui de la colline Minago en commune de Rumonge, Pascal Ntakirutimana. Selon Augustin Minani, administrateur communal de Rumonge, il est accusé de détournement en mettant sur la liste des bénéficiaires des maisons construites par la COPED destinées aux victimes de la montée des eaux du lac Tanganyika deux personnes non victimes.
L’administrateur indique que ce chef de colline a été suspendu de ses fonctions en attendant que le conseil communal se réunit pour approuver son limogeage. Pour le moment, la colline de Minago est dirigée par son adjoint Espérance Ndiwenumuryango.
Le chef de colline Nyakuguma en zone de Kigwena a été suspendu de ses fonctions pour insubordination envers ses chefs hiérarchiques. Ceux de collines de Mutambara en zone de Gatete et Muhanda en zone de Buruhukiro ont été limogés après une décision judiciaire.
D’après Marie-Fabiola Ndayikeza, administrateur de la commune de Burambi, deux chefs de colline viennent d’être suspendus de leurs fonctions pour s’être arrogés le droit de donner des parcelles dans les terres domaniales alors que ce n’est pas de leur compétence de le faire. Selon la même source, deux autres chefs de collines ont été limogés pour détournement du matériel de construction destiné à la construction des infrastructures publiques telles que les écoles, les sources d’eau aménagées.
Respect du principe de la présomption d’innocence
Jean-Marie Nduwimana, administrateur de Bugarama, deux chefs de colline ont été suspendus de leurs fonctions pour union libre et insubordination. Ils ont refusé d’aller régulariser leur mariage à l’Etat civil. Ils sont aussi accusés d’insubordination envers leurs chefs hiérarchiques. L’administrateur communal indique que ces personnes ne peuvent pas continuer à diriger alors qu’ils montrent de mauvais exemples aux citoyens.
La population de ces communes salue les mesures prises à l’encontre de ces chefs de colline car cela va renforcer la bonne gouvernance, le développement et la démocratie. Selon elle, certains chefs de colline disaient qu’ils ne pouvaient pas être bougés avant la fin de leur mandat.
Certains chefs de colline suspendus ou limogés demandent que le principe de la présomption d’innocence soit garanti car aucune démarche judiciaire n’est encore prise à leur endroit pour dire qu’ils sont responsables de ces manquements.
Certains observateurs avancent des règlements de compte liés aux convictions politiques, aux jeux d’intérêts, aux montages et affirmations gratuites. Signalons que quatre administrateurs communaux ont été limogés en province de Rumonge pour détournement du matériel de construction des écoles dans leurs communes.