Certains propriétaires d’engins roulants dans les provinces du Sud du pays s’approvisionnent frauduleusement en carburants dans les localités de Manyovu et Kagunga se trouvant près de la frontière burundo-tanzanienne. L’autorité provinciale appelle à mener un combat sans merci contre les fraudeurs.
Des propriétaires d’engins roulants franchissent la frontière burundo-tanzanienne pour faire le plein des réservoirs de leurs voitures à Manyovu, une localité tanzanienne se trouvant près de la frontière de Mugina en commune Mabanda de la province de Makamba selon des informations recueillies sur place.
Des Burundais et des Tanzaniens vendent aussi frauduleusement des carburants contenus dans des bidons ou des bouteilles en provenance de la localité de Manyovu en contournant la frontière officielle.
Ceux qui sont attrapés avec ces carburants sont arrêtés par la Police car il est strictement interdit de s’adonner à la fraude, a-t-on appris de la part de certains propriétaires d’engins roulants.
Le même scénario s’observe à la frontière burundo-tanzanienne du côté de la commune Nyanza-lac de la province de Makamba où des gens achètent des carburants en provenance de l’autre côté de la frontière à Kagunga.
Là aussi, des policiers surveillent les mouvements sur la frontière et fouillent ce que les voyageurs transportent, selon des sources sur place.
Ces fraudeurs essaient de contourner les postes-frontières connus et passent dans la brousse pour ne pas être arrêtés par la Police
Aujourd’hui, des Tanzaniens s’adonnent à ce genre de commerce et font des affaires car les carburants sont vendus en shilling tanzanien qui s’échange aujourd’hui à plus de deux fois le franc burundais.
Combattre et juguler la fraude à la frontière
Tantine Ncutinamagara, gouverneure de la province de Makamba a instruit les autorités administratives à la base, la Police et la population de travailler en synergie pour combattre la fraude sur les frontières. C’était lors d’une réunion tenue en commune Nyanza-lac. A la demande d’autoriser les commerçants à aller s’approvisionner en carburants en Tanzanie, elle leur a répondu que l’autorisation d’importer des carburants est uniquement accordée par le gouvernement.
Elle les a exhortés à abandonner la fraude sur la frontière en leur indiquant que des sanctions sévères seront prises à l’encontre des commerçants qui s’adonnent à la fraude.
Des sources administratives à Kabonga en commune Nyanza-lac indiquent qu’effectivement certains propriétaires d’engins utilisant les carburants sont déjà arrêtés pour fraude.
D’autres personnes ont demandé que le gouvernement prenne des mesures et des stratégies appropriées pour que les carburants soient disponibles afin de mettre fin à leur rareté qui s’observe aujourd’hui
Le transport et la conservation des carburants vendus et achetés se font dans des conditions de non-respect des normes à tel point que certaines personnes craignent des accidents surtout que ces carburants sont contenus dans des bidons et bouteilles en plastique facilement inflammables. Ce qui comporte en effet des risques.
Plusieurs services frappés
La pénurie des carburants qui s’observe aujourd’hui a déjà produit des effets négatifs et les conséquences sont nombreuses. Les prix de transport ont flambé. Les hôpitaux ont de la peine pour fonctionner au niveau de certains services comme le service Laboratoire, le service Néonatologie, le Bloc opératoire, selon les médecins responsables des hôpitaux.
Le transport de presque tous les produits devient difficile ou trop coûteux.
Les activités de pêche dans le lac Tanganyika sont complétement ou presque paralysées. Il en est de même pour le transport lacustre. Ce qui limite ainsi les exportations et les importations de certains produits.
Certains métiers comme celui des soudeurs, des coiffeurs, de ceux qui tiennent des cafétérias et des unités de transformation nécessitant du gasoil à mettre dans leurs groupes électrogènes ont suspendu leurs activités.
La population demande au gouvernement de prendre des mesures urgentes afin que les carburants redeviennent disponibles. Sinon, presque toutes les activités risquent d’être paralysées.
J’aimerais rappeler à nos gouvernants une notion que peut-être ils ignorent, qu’on appelle « l’état de nécessité : une notion juridique qui consiste à autoriser une action illégale pour empêcher la réalisation d’un dommage plus grave. »
Affamer la population est plus grave; le mal est moindre s’il faut la laisser se débrouiller clandestinement pour chercher l’approvisionnement chez les voisins.
Cet état de nécessité aurait aussi dicté à nos dirigeants de prendre contact avec les voisins et négocier la facilité des échanges commerciaux de certains produits durant cette période particulière de pénuries.
Expliquez moi pour quelle st….e raison le gouvernement burundais empêche le citoyen à aller en Tanzanie pour s’approvisionmer en carburant.
Bagenda guko atayiriho mu Burundi.
Ils payent le carburant. La Tanzanie aussi ne perd rien.
Le citoyen burundais l’achète au même prix qu’un tanzanien
Ca rappelle un peu ce qui se passe entre la Colombie et le Venezuela en Amerique latine.
« Au Venezuela, le carburant est historiquement subventionné. Bien avant le chavisme, l’essence bon marché offrait déjà l’illusion d’une redistribution de la manne pétrolière. Avec l’hyperinflation qui ravage à présent le pays, la situation est devenue burlesque : une bouteille d’eau coûte trois mille fois un plein d’essence de 40 litres. Si bien que, depuis 2013 et le début de l’effondrement du Venezuela, les pimpineros colombiens ont vu surgir une caste de désespérés et d’opportunistes analogue chez les frères bolivariens : les bachaqueros, qui s’adonnent au détournement et à la revente avec bénéfices en Colombie de tous les produits subventionnés par la révolution chaviste : œufs, farine, huile, sucre et… carburant…
On dit que les militaires y prennent une bonne part. On dit que les taxis vénézuéliens, en échange d’un bakchich, acceptent de multiplier les pleins au profit des pimpineros, car désormais les passages à la pompe sont surveillés côté vénézuélien… »
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/03/28/entre-la-colombie-et-le-venezuela-l-essence-du-desespoir_5442555_4500055.html