Deux présumés voleurs ont subi la colère de la population dans les quartiers Rukinga et Birimba de la ville de Rumonge dans une période de deux semaines. L’un a été amputé d’un bras et a succombé à ses blessures. L’autre a été amputé de son poignet. Le phénomène devient inquiétant. L’administrateur communal demande que des enquêtes soient menées pour que les présumés auteurs soient arrêtés et punis.
Selon Phocas Nimubona, chef du quartier Rukinga de la ville de Rumonge une personne qui serait un présumé voleur a été retrouvée agonisante dans un caniveau après avoir été amputée de son bras, il y a plus d’une semaine.
Elle avait beaucoup saigné. Elle a été évacuée vers l’hôpital de Rumonge mais, malheureusement, elle a succombé à ses blessures à l’hôpital.
Les auteurs du crime n’ont pas été identifiés. La police indique avoir ouvert une enquête pour pouvoir identifier les circonstances de cette mort.
Une semaine après, une autre personne qui s’appellerait Désiré Ndikuriyo, âgée de 36 ans et originaire de la province de Gitega a été retrouvée très tôt le matin dans un champ de manioc dans le quartier de Birimba de la ville de Rumonge. Elle était amputée de son poignet.
Il a fait savoir que des personnes non identifiées l’ont kidnappé de chez lui vers 2 h du matin. Elles ont coupé son poignet avec une machette sans toutefois évoquer les raisons du kidnapping. La victime reçoit des soins à l’hôpital de Rumonge.
Une certaine opinion dans la ville de Rumonge félicite ceux qui châtient les présumés voleurs de la sorte. Et pour cause, une fois arrêtés et mis au cachot de la police, ils sont vite relâchés et récidivent. Ils menacent même les victimes de ces cas de vol. Ils estiment alors que ce châtiment va décourager les cambrioleurs de continuer à commettre des forfaits dans une impunité totale.
Une autre opinion interprète plutôt ce comportement de justice populaire comme une absence de l’autorité. Ce qui peut conduire à la dérive pouvant déboucher sur des scènes de règlement de compte.
Elle demande que l’autorité soit vite rétablie afin de mettre fin à ce phénomène en poursuivant en justice les présumés auteurs. Sinon, les gens peuvent s’entretuer pour des mobiles politiques, des conflits fonciers et familiaux et bien d’autres prétextes. Dans ce combat, l’administration et à la police doivent prendre les devants.
Aucune justification
Augustin Minani, administrateur de la commune Rumonge trouve que rien ne peut justifier que le phénomène de justice populaire s’installe. Partant, il doit être combattu avec la dernière énergie.
Il précise que pour le deuxième cas, le présumé auteur a été identifié. La police est à sa recherche. Il demande à la population de fournir des informations qu’elle détient sur les probables instigateurs et de dénoncer les auteurs.
Il demande aux autorités administratives de son ressort de tenir des réunions de sensibilisation à l’endroit de la population de ne plus se faire justice et de ne plus infliger des coups et blessures aux présumés auteurs de vols.
Il demande aussi à la police de procéder à l’arrestation des présumés auteurs des cas de justice populaire afin qu’ils puissent répondre des actes posés devant la justice.
Les défenseurs des droits de l’Homme indiquent que personne n’a le droit d’ôter la vie à une autre personne même si cette dernière est poursuivie pour une quelconque infraction.
Ils rappellent que la peine de mort a été abolie au Burundi avant de mettre en garde les personnes qui font la promotion de la justice populaire arguant que les auteurs d’infractions sont souvent libérés avant le travail de la justice.
Ils font remarquer que ce phénomène s’amplifie dans la période pré-électorale. Ce qui peut conduire à des règlements de compte d’ordre politique.
Ces activistes des droits humains demandent aux autorités judiciaires de punir les auteurs des actes de justice populaire pour décourager le phénomène.
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