Un appel lancé par le vice-président de la République du Burundi aux officiers de la police judiciaire et aux magistrats afin de désengorger les maisons de détention. C’était ce mardi 29 août à la prison de Rumonge, en marge de la célébration de la journée internationale des détenus dit « Mandela Day ».
Prosper Bazombanza, vice-président de la République, a indiqué qu’il s’observe une surpopulation carcérale dans les 11 prisons et 3 centres de rééducation des mineurs en conflit avec la loi que le pays compte. 12 mille détenus se trouvent dans les maisons de détention dont des personnes âgées de 16 ans à 36, c’est-à-dire 53,83% qui représente une population active qui devrait être au service de leurs familles et de la nation.
Il a ensuite annoncé qu’un budget de plus de 14 milliards francs est destiné à entretenir les détenus au Burundi pour cette année budgétaire, ce qui constitue une perte pour le développement du pays. Le vice-président a instruit les magistrats de privilégier la liberté pour les personnes qui sont poursuivies pour des infractions mineures en leur permettant de comparaître libres afin de désengorger les maisons de détention.
Il a indiqué que très prochainement un magistrat pourra instruire un dossier à distance grâce à la nouvelle technologie de « télé-vidéo » qui va être initiée. « Les magistrats ne seront plus obligés de se rendre dans les établissements pénitentiaires pour l’instruction des dossiers mais pourront instruire ce dossier à distance en communiquant avec le présumé auteur d’infraction. Ce qui constitue une grande innovation dans le secteur de la justice. »
Les prisonniers, une grande charge pour le gouvernement
Domine Banyankimbona ministre de la Justice, a indiqué que c’est inadmissible qu’une personne accusée de voler un régime de banane, un drap, un coq ou une chèvre se retrouve en prison alors qu’il pouvait comparaître libre afin de payer ce qu’il a volé.
Elle a instruit les officiers de police judiciaire (OPJ) et les magistrats du parquet de ne plus détenir des personnes qui sont poursuivies pour des infractions mineures mais de les faire comparaître étant libres pour arriver au désengorgement des maisons de détention. « La population doit s’abstenir de commettre des infractions graves pour ne pas se retrouver en prison. Les prisonniers constituent une grande charge pour le gouvernement, vu les moyens qui y sont alloués ».
Le représentant des détenus de la prison de Rumonge a indiqué dans son discours qu’ils ont un problème de transfert des détenus malades vers les structures de soins spécialisées car la prison ne dispose pas d’un véhicule.
Il a demandé au ministre de la justice d’accorder une libération conditionnelle aux détenus condamnés qui ont déjà purgé le quart de leur peine.
Le procureur général de la République a octroyé une liberté provisoire à 31 détenus de cette prison de Rumonge en marge de la célébration de cette journée dédiée aux détenus. Il leur a demandé de mieux se comporter pour éviter de tomber dans la récidive et regagner de nouveau la prison.
Signalons que la célébration de cette journée a connu la participation du président de la cour suprême et autres hauts cadres du ministère de la justice, les représentants de certaines organisations internationales et des organisations nationales de défense et de promotion des droits des détenus ainsi que le président de la Cnidh. Notons que la prison de Rumonge héberge aujourd’hui 1 023 détenus alors que sa capacité d’accueil est de 800 personnes, soit un taux d’occupation de 127,87%.