Regroupées dans le site de Makombe sur la colline Mutambara en commune Rumonge, les victimes de la montée des eaux du lac Tanganyika ont peur des inondations qui peuvent de nouveau envahir leur site, des vols récurrents qui s’observent aux abords du site ainsi que de leurs abris construits en bâches. Les autorités administratives indiquent être au courant de ces problèmes.
Située à 6 km au sud de la ville de Rumonge, le village des victimes de la montée des eaux du lac Tanganyika compte185 ménages et chaque ménage est hébergé dans une maisonnette couverte de tôles mais les murs sont montés avec des bâches.
Le village a été construit par le ministère ayant la solidarité dans ses attributions en 2020. Les occupants ont peur aujourd’hui car la moitié de ces maisons ont été inondées par l’eau de ruissellement. Certains parmi eux ont dû déménager pour être hébergés par leurs voisins dans le même site.
C’est l’exemple de Zacharie Nahimana. Ce père de trois enfants est l’une des victimes qui habite en effet une zone inondable dans le site. Il a déjà déménagé pour se mettre à l’abri avec la nouvelle saison des pluies qui s’annonce pour bientôt.
Il demande qu’une rigole soit tracée tout autour du site afin de le protéger. Sinon, le pire peut arriver. Il demande également que des travaux d’aménagement et d’assainissement du site soient effectués.
Une femme sous couvert d’anonymat indique que c’est très regrettable que les victimes de la montée des eaux du lac Tanganyika soient installées sur un site inondable. Elle précise que certaines victimes souffrent de la dépression car, après avoir presque tout perdu dans les inondations, elles se retrouvent de nouveau sur un site inondable.
Elle lance un appel au ministère ayant la solidarité dans ses attributions et aux autorités administratives de la province de Rumonge de déployer plus d’efforts pour protéger le site afin que les gens ne se retrouvent de nouveau dans la rue et sans-abris.
Une insécurité croissante aux abords du site
B.A, un autre habitant du site indique que la peur gagne de plus en plus les gens qui vivent dans le site. Et pour cause, des vols récurrents s’observent sur les sentiers qui mènent vers le site surtout pendant la nuit.
Des malfaiteurs se pointent en effet sur ces sentiers et prennent chez les passants des objets de valeur dont de l’argent et des téléphones portables. Ils volent aussi des provisions alimentaires et d’autres biens.
Il demande qu’une position policière soit placée près du site pour combattre ces malfaiteurs qui pillent et violent les gens sans être inquiétés ou alors d’utiliser les policiers qui assurent la sécurité d’un centre de transit des réfugiés se trouvant à 2 km du site pour qu’ils puissent mener des patrouilles tout autour du site.
D’autres occupants du site demandent que ce dernier soit doté d’un petit marché, d’un centre pour jeunes et des terrains de jeux pour que les jeunes puissent se divertir.
Le vœu le plus ardent des occupants du site est la construction de leurs abris en matériaux durables. Ils estiment que leurs abris actuels risquent de s’écrouler avec le début de la prochaine saison des pluies. Des problèmes de promiscuité et d’intimité se posent également dans leurs maisonnettes construites avec des bâches. Des fois mêmes, des bandits y opèrent des vols des biens en déchirant ces bâches.
Les autorités administratives indiquent que le risque d’inondation d’une partie du site est connu. Elles tranquillisent toutefois qu’elles sont en contact avec les services de l’Office burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction, Obuha, pour voir comment protéger le site contre d’éventuelles Nouvelles inondations.
Nous n’avons pas pu joindre le représentant du ministère ayant la solidarité dans ses attributions afin qu’il puisse réagir sur la demande des habitants du site relative à la construction des abris en matériaux durables.
La commune Rumonge compte un autre village des victimes des changements climatiques. Il se trouve sur la colline Mayengo en zone Kigwena. On y a installé les victimes des éboulements de terrain et des inondations des communes Bugarama et Muhuta en 2017.
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