Ils viennent d’être transférés à la prison de Rumonge accusés d’atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale après avoir passé deux semaines au cachot du commissariat de la police.
Il y a deux semaines 9 cambistes ont été arrêtés par la police dans la ville de Rumonge et le lendemain un procès de flagrance a été organisé contre eux. Le ministère public les a accusés de travailler dans l’illégalité car ne disposant pas de bureau de change comme c’est recommandé par la banque de la République du Burundi.
Il a indiqué que même le chef de l’Etat a instruit ces cambistes à travailler dans la légalité. Ces 9 cambistes ont reconnu la faute et ont plaidé coupables tout en indiquant qu’ils ne savaient pas la loi qu’ils ont violée. Ils ont annoncé au tribunal qu’ils sont en train de s’organiser pour ouvrir un bureau de change au port de Rumonge. Ils ont indiqué que la BRB exige que pour ouvrir un bureau de change il faut déposer une garantie de 500 millions de francs.
L’officier du ministère public a indiqué que ces cambistes sont poursuivis d’une infraction d’atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale et qu’ils ont fait fi aux recommandations de la Banque centrale en matière d’échange de monnaie étrangère au Burundi. Le tribunal a mis l’affaire en délibéré et après il a rendu le jugement en exigeant à chaque cambiste un montant de cent mille francs burundais comme amende avant d’être libéré.
Nécessité d’un bureau de change au port de Rumonge
Au moment où ces cambistes s’apprêtaient à verser cette amende le ministère public a interjeté appel contre le jugement rendu par le tribunal de grande instance. Ils sont restés dans le cachot du commissariat de police jusque ce lundi 12 juin où ils ont été transférés à la prison de Rumonge.
Leurs familles demandent au tribunal de grande instance de Bururi de les libérer car ils n’ont violé aucune disposition du code pénal burundais. Ils indiquent que sauf certaines recommandations et décisions prises par certaines institutions du Burundi, il n’y a pas de loi qui régit le travail de cambiste au Burundi.
Certaines familles disent que les leurs n’ont pas les capacités techniques et financières à mobiliser 500 millions de francs et 50 mille dollars US chaque semaine comme garantie tel qu’il a été recommandé. Elles demandent leur libération.
Sachez que ces cambistes opéraient surtout au port de Rumonge où ils exerçaient l’échange en clandestinité. Des commerçants et des voyageurs se rabattaient sur eux pour échanger leur monnaie en monnaie locale ou étrangère.
Les voyageurs et les commerçants demandent à la Banque de la République du Burundi d’installer un bureau de change au port de Rumonge afin de promouvoir le commerce transfrontalier sinon les activités commerciales risquent d’être paralysées.
La responsable du port de Rumonge indique que les échanges commerciaux ont diminué d’intensité au niveau de ce port suite au manque de bureau de change car aujourd’hui même les cambistes qui opéraient dans la clandestinité ne sont plus visibles à ce port.