Les boutures de manioc sont rares et coûtent cher en province de Rumonge. Celles qui sont disponibles sont atteintes de maladies. Les agriculteurs ne savent plus à quel saint se vouer alors que l’on est en pleine saison culturale.
Fâchés, déboussolés, les agriculteurs du manioc à Rumonge sont dans des difficultés face au manque de boutures à planter dans leurs champs déjà labourés. N.A, un agriculteur rencontré à Kigwena en commune Rumonge dans son champ indique que le peu de boutures disponibles coûtent très cher et certaines boutures de manioc sont atteintes de maladies. Il dit qu’un petit fagot de boutures de manioc s’achète à 5.000 Fbu et ces boutures ne sont pas suffisantes.
Plusieurs agriculteurs n’ont pas encore eu de boutures alors que la saison culturale a déjà commencé. Ils demandent au ministère ayant l’Agriculture dans ses attributions de tout faire pour rendre disponibles des boutures de manioc aussi longtemps que la majorité des personnes résidant dans les régions naturelles de l’Imbo et du Mumirwa consomment principalement la farine de manioc.
H.P., une femme veuve rencontrée sur la colline Mutambara en commune de Rumonge est découragée face à cette pénurie de boutures de manioc. Elle affirme qu’elle ne voit pas comment elle va nourrir ses 4 enfants sans manioc. Elle indique pourtant qu’avant, le centre semencier se trouvant à Buzimba en collaboration avec l’Isabu, multipliaient les nouvelles variétés de boutures plus résistantes à la maladie de « mosaïque ». Les agriculteurs s’approvisionnaient en boutures à partir de ce centre semencier de Buzimba.
Elle précise que certains agriculteurs sont en train de planter les anciennes variétés de manioc dont certaines boutures sont déjà atteintes de maladie faute d’avoir une nouvelle variété plus résistante à la maladie de mosaïque.
« Une nouvelle variété de manioc est disponible à l’ISABU »
Jean-Marie Congera, directeur du bureau pour l’environnement, agriculture et élevage, tranquillise les agriculteurs de la province de Rumonge. Il affirme qu’une nouvelle variété est pour le moment disponible à l’Isabu. « Cette variété est résistante aux maladies du manioc », a-t-il indiqué. Il lance un appel aux multiplicateurs de semences pour aller s’approvisionner en boutures de manioc à l’Isabu afin que les agriculteurs puissent les posséder. Il précise qu’une bouture de manioc s’achète à 5 Fbu et avec 120.000 Fbu vous pouvez acheter des boutures à planter sur un terrain d’une superficie d’1 hectare. Il encourage les multiplicateurs de semences à passer à son bureau afin de les mettre en contact avec l’Isabu.
Certains agriculteurs demandent que le bureau provincial pour l’environnement, l’agriculture et l’élevage ou les opérateurs économiques puissent louer des camions afin d’apporter ces boutures vers Rumonge pour permettre qu’elles soient directement plantées sinon il y aura un retard car la saison culturale presse.
Signalons que la récente variété qui résistait à la mosaïque est connue comme « Myezi sita », c’est-à-dire une variété qui est à maturité au bout de 6 mois ne résiste plus à la mosaïque.
Des recherches sur le marché devraient s’amplifier pour rendre disponible cette denrée alimentaire préférée par la population des régions naturelles de l’Imbo et Mumirwa martèlent certains agriculteurs.
Des consommateurs indiquent que les conséquences de cette pénurie des boutures de manioc commencent à se manifester car aujourd’hui le prix de la farine de manioc a déjà grimpé sur le marché.