Les agriculteurs de la province de Rumonge peinent à avoir des boutures de manioc à planter. Le directeur du bureau provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage en province de Rumonge demande aux agriculteurs de se rabattre aux anciennes variétés de manioc en attendant que les recherches à l’Institut des sciences agronomiques du Burundi, Isabu, aboutissent.
Avec le début de la saison culturale A, les agricultures de la province de Rumonge ne savent plus à quel saint se vouer face au manque criant de boutures de manioc qui s’observe aujourd’hui.
Ils font savoir que les années antérieures, le bureau provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (BPAE) rendait disponibles ces boutures de manioc à travers son champ semencier de Buzimba situé en commune Rumonge.
Aujourd’hui, les agriculteurs se débrouillent pour trouver ces boutures de manioc en les achetant à ceux qui en disposent. Un fagot s’achète alors entre 7 000 et 10 000 FBu avec le risque d’y trouver des boutures atteintes de maladies comme la mosaïque.
Un risque de famine
Nadine Nahimana, une femme de la colline Busebwa en commune Rumonge indique qu’elle a déjà labouré mais qu’elle n’a pas de moyens financiers pour se procurer des boutures de manioc. Elle demande à la BPAE Rumonge de rendre disponibles des boutures de manioc adaptées aux régions naturelles de l’Imbo et de Mumirwa.
Elle indique qu’il y a risque de famine car l’aliment de base pour bon nombre de familles de Rumonge est le manioc avant d’interpeller les multiplicateurs des semences à s’investir davantage pour leur apporter des boutures à un prix abordable et de bonne qualité.
Régine Ntihabose, une sexagénaire qui habite à Kigwena, toujours en commune Rumonge, indique qu’elle a planté des boutures de diverses variétés mais qu’elle craint que la production ne soit pas bonne car ces boutures ne sont pas des semences sélectionnées.
L’autre inquiétude évoquée par cette sexagénaire est que certaines de ces boutures peuvent avoir été déjà atteintes de maladies. Ce qui serait grave pour les agriculteurs.
Elle demande au ministère ayant l’agriculture dans ses attributions, à travers l’Isabu, de mener beaucoup de recherches sur le manioc car cette culture constitue l’un des aliments de base pour de nombreuses familles du Burundi.
L’Isabu est à l’œuvre
Contacté, Jean-Marie Congera, directeur du bureau provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, confirme cette information livrée par certains agriculteurs de la province de Rumonge. Il demande aux agriculteurs de se rabattre pour le moment sur les variétés déjà existantes.
Il indique que les anciennes variétés donnent aussi de bons rendements. Il leur demande également de fumer leurs champs avec de l’engrais organique ou chimique.
Il propose aux agronomes communaux, aux agronomes des zones et aux moniteurs agricoles de renforcer l’encadrement agricole et la vulgarisation agricole. Ce qui pourra éviter aux agriculteurs de planter des boutures de manioc déjà infectées de maladies telle que la mosaïque.
Il tranquillise par ailleurs les agriculteurs que l’Isabu est en train de mener des recherches sur une nouvelle variété de manioc qui sera plantée dans les régions naturelles de l’Imbo et du Kumoso.
Cette variété sera disponible la saison culturale A prochaine car des essais ont déjà commencé dans la région naturelle du Kumosso, précise-t-il avant d’espérer qu’elle pourra aussi s’adapter à la région naturelle de l’imbo.
Soulignons que la culture de manioc est souvent confrontée à plusieurs maladies des plantes surtout dans les régions naturelles de l’Imbo et de Mumirwa où le manioc est très consommé sous forme de pâte.