Une délégation de deux ministères a annoncé sur la colline de Mutambara en commune Rumonge que les terres des paysannats de Rumonge sont domaniales et doivent revenir à l’Etat. Leurs anciens exploitants disent que le code foncier de 2011 les a octroyées définitivement aux anciens exploitants.
La délégation était composée des cades du ministère de la Justice et ceux du ministère ayant l’Environnement dans ses attributions ainsi qu’un avocat du gouvernement. Ils ont animé une réunion sur la colline Mutambara en compagnie du gouverneur de la province Rumonge à l’intention des propriétaires des terres des paysannats.
Ildéphonse Matovu en charge de l’opération de restitution à l’Etat des terres occupées illégalement par des particuliers a indiqué vendredi 3 novembre que les paysannats de Mutambara sont domaniaux qui doivent revenir à l’Etat.
Selon lui, l’opération de restituer les terres occupées par des privés est en train de se faire au niveau national. Il a souligné qu’il est interdit de vendre, de construire ou de cultiver des cultures pérennes dans ces terres des paysannats. « Cette mesure doit être respectée dès son annonce, celui qui passera outre s’exposera aux sanctions prévues par la loi. » Cette mesure concerne des terres des paysannats qui couvrent une superficie de 910 hectares. Il a enfin affirmé qu’il y a une ordonnance ministérielle conjointe qui a été signée en 2009 par deux ministres qui placent ces terres des paysannats de Rumonge dans les terres domaniales.
Mettre en place une commission neutre d’enquête
M.F. un ancien exploitant, sexagénaire, parle d’une mesure injuste qui a été prise à leur égard car son père a eu sa terre de paysannat en 1955 sous la colonisation belge. Depuis cette date, elle est exploitée par sa famille. « C’est incompréhensible que ce soit aujourd’hui qu’on veut lui dépouiller de sa terre. Le code foncier de 2011 stipule dans certaines dispositions que les terres des paysannats sont octroyées définitivement aux anciens exploitants de ses terres des paysannats. » Il demande le respect de la loi.
Cet ancien exploitant lance un appel aux parlementaires élus dans la circonscription de Rumonge pour se pencher sur ce cas afin que la vérité éclate et que les terres de la population soient protégées.
R.D., un autre exploitant des terres des paysannats rencontré sur la colline Mutambara indique que ce qui est incompréhensible est que ces terres des paysannats vont après être remises aux coopératives et aux agriculteurs qui vont y pratiquer une agriculture moderne et intensive.
Il suggère qu’une commission neutre d’enquête soit mise en place pour enquêter sur les circonstances dans lesquelles chaque propriétaire d’une terre des paysannats en a bénéficiée. Cet exploitant lance un appel afin que la hiérarchie des normes juridiques soit respectée car le code foncier de 2011 octroie définitivement ces terres des paysannats aux anciens exploitants.
Signalons qu’aujourd’hui ces terres des paysannats sont occupées par des champs de palmiers à huile, des champs de manioc, de riz, de patates douces, etc.