Les pêcheurs de la province de Rumonge demandent que des états généraux sur la pêche se tiennent pour relever les différents défis qui minent le secteur. Ils citent notamment les techniques de pêche qui sont rudimentaires ; l’assurance des pêcheurs qui n’existe pas pour le moment ; la sécurité des pêcheurs et de leurs biens dans le lac ; les taxes jugées exorbitantes ainsi que la pollution du lac Tanganyika.
Certains pêcheurs rencontrés au niveau des différents ports de pêche de la province de Rumonge demandent au ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage qui a la pêche dans ses attributions d’organiser les états généraux sur la pêche au Burundi. Cela permettrait que tous les intervenants dans le secteur puissent se rencontrer afin de discuter et de trouver ensemble des solutions appropriées aux différents défis qui hantent le secteur.
R .B, un pêcheur rencontré au port de pêche de Rumonge indique que les techniques de pêche sont restées rudimentaires puisqu’elles n’ont pas du tout évolué. Raison pour laquelle ces dernières années, il y a une faible prise de poisson dans le lac Tanganyika.
Il trouve que l’urgence s’impose pour penser à moderniser les techniques de pêche au Burundi afin d’espérer avoir des quantités considérables de poisson pêchées dans le lac Tanganyika.
C’est à travers les états généraux sur la pêche que cela pourra se décider afin de moderniser les équipements et les techniques de pêche, insiste-t-il.
La biodiversité du lac affectée
N.A, un pêcheur du port de pêche de Karonda fait savoir que la pollution du lac Tanganyika affecte négativement la biodiversité du lac Tanganyika dont les poissons. Il fait savoir que différents déchets sont déversés dans le lac. Ce qui occasionne une grande pollution de ce milieu aquatique avec des conséquences négatives sur sa biodiversité qu’on peut imaginer.
Alors, au cours de ces états généraux, des décisions pourront être prises pour combattre la pollution du lac Tanganyika qui ne cesse d’augmenter, estime-t-il.
D’autres pêcheurs ont évoqué le problème d’assurance des pêcheurs qui n’est pas effective alors qu’ils sont souvent victimes d’accidents en exerçant leur métier dans le lac Tanganyika.
Un secteur laissé à lui-même
Ils ont également fait savoir que l’Institut national de sécurité sociale, INSS, avait commencé des sensibilisations auprès des pêcheurs pour s’y affilier afin de couvrir les risques professionnels mais que cela n’a pas continué sans pouvoir savoir les raisons.
Ils déplorent en outre que le secteur de la pêche a toujours été laissé à lui-même alors que la pêche contribue au développement du pays à travers les différentes taxes ainsi qu’à l’amélioration de l’état nutritionnel de la population.
Les pêcheurs demandent qu’à travers les états généraux, les pêcheurs et les autres intervenants dans le secteur puissent faire le contour de la question de l’assurance avec les sociétés d’assurance pour pouvoir couvrir les accidents des pêcheurs en milieu de travail.
La sécurité, une grande préoccupation
Les pêcheurs trouvent également assez préoccupante la question de leur sécurité et celle de leurs bien dans le lac. Ils demandent que ce problème soit aussi débattu lors des états généraux qu’ils souhaitent vivement.
Ils soulignent avec insistance que des pêcheurs perdent la vie dans le lac. D’autres sont dépouillés de leurs biens par des hommes en armes qui s’adonnent au vol du matériel de pêche et qui tuent quelques fois les pêcheurs.
En collaboration avec les responsables de la marine burundaise qui est chargée d’assurer la sécurité dans le lac Tanganyika, des stratégies pourront être prises au cours des états généraux de la pêche afin de juguler ce phénomène, espèrent-ils.
Cent cinquante mille francs par an
Des taxes qui sont jugées d’exorbitantes préoccupent aussi la majorité des pêcheurs et des patrons pêcheurs car, indiquent-ils, une pirogue paie cent cinquante mille francs burundais par an comme taxe. Une embarcation de deux pirogues paie, quant à elle, un montant de trois cent cinquante mille francs burundais par an.
Les patrons pêcheurs indiquent que ces taxes qu’on leur impose font qu’ils travaillent à perte et suggèrent que ce problème de sur taxation des embarcations de pêche soit aussi discuté lors des états généraux.
Un cadre au sein du Département de la pêche a indiqué que ce dernier compte organiser des réunions au niveau des différents ports de pêche pour discuter avec tous les intervenants afin de trouver des solutions aux défis qui minent le secteur de la pêche.
Ces réunions seront organisées en collaboration avec les autorités administratives et les responsables de la marine burundaise, a-t-il précisé.
Il faut noter que plus de 20 000 familles du Burundi ne vivent que de la pêche.
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