Difficulté d’accès aux hôpitaux, manque d’assistance judiciaire aux femmes, non libération des détenus condamnés ayant déjà purgé le quart de leur peine, manque de frais de transport pour les témoins à décharge, non accès à une alimentation appropriée aux nourrissons… La direction de la prison indique que des solutions à certains défis sont en voie d’être trouvées.
La prison de Rumonge est située à 6 km de la ville de Rumonge et ne dispose pas de véhicule. Selon les organisations de défense et de promotion des droits des détenus, les malades sont transportés sur une civière jusqu’à l’hôpital de Rumonge. Cette préoccupation a été présentée au ministre de la Justice par le représentant des détenus lors de la célébration de la journée dédiée aux détenus dite « Mandela day ».
Des femmes détenues disent qu’elles n’ont pas accès à une assistance judiciaire alors que la majorité sont poursuivies pour des infractions passibles des peines supérieures à 20 ans selon le code pénal burundais. Ce qui engendre des procès qui ne sont pas équitables.
Certaines femmes sont poursuivies pour les infractions d’infanticide, d’assassinat, d’empoisonnement, d’association aux groupes de malfaiteurs, de vol qualifié etc.
Les détenus condamnés qui ont déjà purgé le quart de leur peine et qui se sont bien comportés en prison ne sont pas libérés, indiquent les mêmes sources, qui précisent que la prison de Rumonge héberge des détenus condamnés transférés à partir d’autres établissements pénitentiaires pour y purger leur peine. Les détenus se plaignent des remises intempestives des procès suite à l’absence des témoins à décharge au cours des procès dues essentiellement au manque de frais de transport pour les témoins à décharge.
Il en est de même pour les détenus qui doivent se déplacer pour aller comparaître dans les juridictions lointaines et qui n’arrivent pas à se déplacer. Leurs familles demandent à la direction générale des affaires pénitentiaires d’organiser et de déplacer ces détenus afin qu’ils comparaissent et se présentent aux tribunaux.
Les nourrissons qui sont avec leurs mères partagent le repas avec leurs parents. Ce qui ne favorise pas leur développement.
« Des solutions sont en cours »
Face à tous ces défis relevés par les organisations qui militent pour la protection et la promotion des droits des détenus, la direction de cette prison indique que certaines solutions sont en cours de réalisation. Elle indique que la prison de Rumonge fait partie du système de référence et contre référence du district sanitaire de Rumonge.
Elle précise qu’une ambulance de l’hôpital de Rumonge transportant les détenus malades nécessitant un transfert vers l’hôpital de Rumonge est disponible. La direction souligne que pour les détenus condamnés éligibles, la liste a été transmise au ministère de la Justice pour que le service habilité prenne la décision. Il les invite à la patience.
Quant aux femmes qui se plaignent du non accès à une assistance judiciaire et du manque de frais de transport des témoins à des décharge des détenus, la direction de la prison appelle les organisations de défense et de promotion des droits des détenus à prendre en charge les témoins à décharge et payer les honoraires aux avocats pour leur assistance judiciaire aux femmes détenues.
En ce qui concerne les nourrissons, cette catégorie de personnes est prise en charge par l’ONG « Terre des hommes » qui a même aménagé et construit un lieu pour ces nourrissons. Signalons que la prison de Rumonge qui a une capacité de 800 détenus héberge aujourd’hui 910 détenus dont 51 femmes et 6 nourrissons.