Des cultivateurs de manioc de la province de Rumonge réclament une nouvelle variété de manioc plus résistante aux maladies et dont la récolte peut durer longtemps afin de faire face à la famine. Le directeur du Bureau provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage de Rumonge tranquillise. il indique que les recherches se poursuivent à l’Isabu afin d’avoir la nouvelle variété demandée.
Considéré comme un aliment de base pour la grande majorité de la population de la province de Rumonge, le manioc est aujourd’hui rare et cher dans cette province qui s’étend principalement sur les régions naturelles de l’Imbo et de Mumirwa.
La farine de manioc est aujourd’hui plus chère que la farine de maïs sur le marché, indiquent plusieurs consommateurs rencontrés au marché central de Rumonge. En effet, 1 kg de farine de manioc s’achète à 2 400 FBu tandis qu’1 kg de farine de maïs s’achète à 2 000 FBu.
Un vendeur de farine indique que c’est le principe de l’offre et de la demande qui est en train de s’exercer car la quantité de farine de maïs qui se trouve maintenant au marché est loin supérieure à celle de la farine de manioc.
Un cultivateur de manioc rencontré à Kigwena en commune Rumonge indique que la variété de manioc qu’il cultive est connue sous le nom en kiswahili de « Myezi sita ». Ce qui signifie que cette variété arrive à maturité au bout de six mois. Et de faire remarquer que cette variété est aujourd’hui attaquée par plusieurs maladies. Ainsi, sa productivité diminue d’année en année.
En plus, la récolte ne se conserve pas longtemps. Car, après trois mois, le manioc sec se détériore. Raison pour laquelle il n’y a plus de stock de manioc pour le moment.
Une variété plus résistante et pérenne
Delphine Nahishakiye est une cultivatrice de manioc qui habite à Kizuka en commune Rumonge. Elle demande à la Direction du Bureau provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage de rendre disponible une autre variété plus résistante aux maladies, une variété plus pérenne qui peut rester dans le sol pendant deux à trois ans.
Elle fait remarquer que ses enfants qui étaient habitués à manger la pâte de manioc ont de la peine à manger la pâte de maïs.
Cette situation a occasionné une famine dans plusieurs ménages qui ne cultivent que du manioc. Aujourd’hui, ils n’arrivent pas en effet à acheter d’autres denrées alimentaires faute de moyens financiers.
Nahishakiye estime aussi que, pour combattre la famine, il faut introduire et rendre disponible une nouvelle variété de manioc dès le début de la saison culturale pour être plantée avec le début de la saison des pluies.
B.A, un commerçant grossiste de farine de manioc, indique que pour avoir de la farine de manioc de bonne qualité, il est obligé d’aller l’acheter dans les provinces qui ne cultivent pas la variété de Rumonge mais qui cultivent une variété de manioc plus pérenne.
A défaut, il se rabat vers le sud Kivu où il achète du manioc à moudre au Burundi afin de satisfaire sa clientèle.
Il demande avec insistance à l’Institut des Sciences agronomiques du Burundi ( Isabu) d’accélérer les recherches afin d’augmenter la production du manioc au Burundi.
Des recherches sont en cours à l’Isabu
Jean-Marie Congera, le directeur du Bureau provincial de l’Environnement de l’Agriculture et de l’Elevage de Rumonge est d’avis qu’il faut une autre variété pour augmenter la production. Il tranquillise les cultivateurs que les recherches sont en cours à l’Isabu. Il demande aux cultivateurs de faire preuve de patience.
Il faut signaler que les familles à moyens revenus dans les centres urbains et semi urbains consomment souvent la pâte de manioc comme repas principal.
Entre temps, l’importation du manioc en provenance de la province du sud Kivu en République démocratique du Congo a augmenté depuis le mois de janvier 2024 selon le responsable du port de Rumonge.