Région Sud/Rumonge : Les commerçantes de poisson dans la tourmente

Du 15 mai au 15 août 2023, les activités de pêche sur le lac Tanganyika seront suspendues dans tous les 4 pays qui partagent le lac Tanganyika, c’est-à-dire le Burundi, la Tanzanie, la République démocratique du Congo et la Zambie. L’annonce a été faite par Sanctus Niragira lors de sa rencontre avec la population de la province de Rumonge.

Différents intervenants ont voulu savoir ce que le gouvernement prévoit pour les familles qui ne vivaient que de la pêche et des activités qui en sont issues durant cette période de suspension.

Aujourd’hui les femmes commerçantes de poisson sont dans la tourmente et ne voient pas comment elles vont continuer à faire vivre leurs familles surtout que certaines commerçantes sont des veuves, des divorcées, des mères-célibataires ou des femmes chefs de ménage.

Amida Nahimana une mère-célibataire commerçante de poisson rencontrée au port de pêche demande que des mesures d’accompagnement dans la mise en œuvre de cette décision soient prises par le gouvernement et l’Autorité du lac Tanganyika en vue d’appuyer tous les intervenants dans le secteur de la pêche regroupés en associations.

Elle demande la multiplication des chambres froides afin de conserver le poisson tant sec que frais pour être vendu et consommé durant la période de suspension. « Le renforcement de la pisciculture serait une autre alternative à la présence du poisson pour les consommateurs,» a-t-elle indiqué.

Nécessité des stratégies pour promouvoir la pêche

Nadine Vyizigiro, une autre commerçante divorcée qui loue une maison dans la ville de Rumonge où elle vit avec ses 4 enfants suggère que des micro-crédits soient donnés aux femmes commerçantes de poisson afin qu’elles puissent exercer un autre commerce durant cette période. Elle regrette que cette annonce ait été faite tardivement sinon elles auraient déjà pris des dispositions qui s’imposent pour faire face à cela.

Les pêcheurs et certains patrons pêcheurs ne savent pas à quel saint se vouer dans la mesure où ils ne vivent que de la pêche. Ces pêcheurs, commerçantes de poisson et patrons-pêcheurs ont demandé au ministre de les rencontrer à Rumonge pour discuter des problèmes qui minent le secteur de la pêche au Burundi.

Le ministre Sanctus Niragira a promis à tous les intervenants dans le secteur de la pêche de les rencontrer. Les femmes commerçantes attendent impatiemment cette réunion pour que leurs préoccupations trouvent des solutions durables.

Elles suggèrent que le ministre ayant la pêche dans ses attributions vienne à Rumonge avec quelqu’un de l’Autorité du lac Tanganyika afin de trouver des stratégies pour promouvoir les intervenants dans le secteur de la pêche d’une manière générale et des femmes commerçantes de poisson en particulier.

Selon Gabriel Toyi, président de la fédération des pêcheurs du Burundi, beaucoup de femmes rurales sont présentes dans la commercialisation du poisson.

Le directeur du département de la pêche a indiqué au cours de la réunion que des mesures ont été prises pour accompagner les commerçantes et les commerçants du poisson durant cette période de suspension. Les consommateurs de poisson demandent que la pisciculture soit renforcée, la multiplication des chambres froides et l’exportation des poissons soient facilitées afin de rendre disponible et accessible le poisson sur le marché.