Certains officiers de la Police judiciaire qui arrêtent des gens et qui n’informent pas le procureur ; l’insuffisance du personnel ; l’exiguïté des bâtiments ; le problème de transfert des détenus des communes vers le Parquet suite au manque de véhicules ; des justiciables qui se plaignent de la lenteur dans l’exécution des jugements ; … Tels sont les quelques défis qui hantent le secteur de la justice à Rumonge. Le gouverneur appelle à la collaboration entre les chefs de service pour pallier certains défis.
En début de la semaine du 13 janvier 2025, le gouverneur de la province de Rumonge a tenu une réunion à l’intention des responsables des corps de défense et de sécurité, des magistrats, des officiers de la police judiciaire et des administrateurs communaux. Les participants ont épinglé plusieurs défis qui minent le secteur de la justice à relever.
Thérèse Kanyange, procureure de la République à Rumonge a par exemple présenté certains défis auxquels le Parquet de Rumonge fait face. Elle a notamment cité le manque de véhicule qui fait que les magistrats ne puissent pas se déplacer sur le terrain pour mener des enquêtes.
Par ailleurs, certains officiers de la police judiciaire (OPJ) se permettent d’arrêter et d’emprisonner des gens sans daigner informer le procureur. Ce qui fait que des présumés auteurs d’infractions soient libérés illégalement ou que des arrestations arbitraires soient observées.
Un autre défi est que les victimes ou leurs familles sont obligées de payer le ticket pour déplacer les présumés auteurs d’infractions depuis les cachots des commissariats communaux vers le parquet de Rumonge à cause du manque de véhicule.
On observe aussi des personnes qui ne répondent pas aux convocations lancées par le parquet. Ainsi, de nombreux mandats sont lancés contre les présumés auteurs d’infraction.
A cette liste s’ajoute le fait que certaines autorités administratives à la base s’immiscent dans les affaires pénales.
Comme si cela ne suffisait pas, le président du tribunal de Grande instance de Rumonge ajoute quant à lui l’insuffisance du personnel et l’exiguïté des bâtiments qui abritent le tribunal tout en précisant que le tribunal et le parquet travaillent dans les locaux qui étaient destinés à une école des métiers.
Plus de trois magistrats se partagent un bureau. Les dossiers sont mal conservés avec toutes les conséquences que cela représente. Les biens saisis sont mal conservés, souligne-t-il.
Il a soulevé également le problème d’hygiène car les fosses septiques sont remplies. Comme explication, il indique qu’il y a quelques mois, les victimes de la montée des eaux du la Tanganyika étaient hébergées dans les locaux et utilisaient les mêmes latrines que le personnel du tribunal.
A cela s’ajoute le quota de carburant alloué à son véhicule de service qu’il juge insignifiant car il est de 75 l surtout qu’il doit se rendre à Bujumbura pour s’approvisionner en carburant à la station « Delta ».
Le président du tribunal de Grande instance de Rumonge demande que le gouvernement du Burundi puisse construire des bâtiments pour abriter le tribunal afin que le personnel puisse travailler dans de bonnes conditions.
De leur côté, certains justiciables se plaignent que plus de cinq mois viennent de se passer sans qu’il y ait exécution des jugements alors qu’ils ont gagné les procès. Comme explication, on leur parle du problème de manque de carburant pour arriver sur le terrain. D’autres justiciables parlent plutôt d’une lenteur observée dans les vérifications et constats sur le terrain de la part des tribunaux.
Respecter la loi
Léonard Niyonsaba, gouverneur de la province de Rumonge a demandé aux participants à la réunion de travailler en respectant la loi ainsi qu’en renforçant la communication et la collaboration.
En ce qui concerne le problème de déplacement sur le terrain ou le déplacement des présumés auteurs d’infraction, il a demandé qu’il y ait collaboration entre les chefs de service. Ainsi, il a instruit les administrateurs communaux de libérer leurs camionnettes de fonction pour assurer les descentes sur le terrain des juges ou des OPJ.
Pour d’autres défis, le gouverneur a promis de transmettre les rapports respectifs aux ministères concernés
Par rapport aux féticheurs qui seraient à la base de l’insécurité observée dans la zone Mudende de la commune Buyengero, il a rassuré que l’administration est en train d’identifier les personnes qui empoisonnent les gens avant de recommander que toutes les personnes impliquées dans ces affaires superstitieuses soient arrêtées.
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