Dimanche 30 juin 2024

Société

Région Sud/Rumonge : le poisson Ndagala rare et cher

28/06/2024 0
Région Sud/Rumonge : le poisson Ndagala rare et cher
Vue des claies de séchage des poissons vides depuis plus de 5 mois au port de pêche de Rumonge.

Une flambée des prix du poisson Ndagala s’observe aujourd’hui sur le marché dans la province de Rumonge où 1 kg de Ndagala s’achète à 100 000 FBu conformément au principe de l’offre et de la demande. Les consommateurs se rabattent alors sur le poisson pêché dans le lac Victoria en Tanzanie qui est moins cher mais qui n’a pas la même saveur que le poisson pêché dans le lac Tanganyika.

Les consommateurs errent dans différents marchés de Rumonge à la recherche du poisson Ndagala mais ils n’en trouvent pas. S’ils ont la chance d’en trouver, le prix a grimpé passant de 70 000 FBu le kg de poisson sec il y a deux mois à 100 000 FBu aujourd’hui. N.A, un consommateur rencontré dans l’un des marchés de Minago, indique qu’il est prêt à acheter 1 kg de poisson Ndagala à 200 000 FBu. Il n’arrive malheureusement pas à le trouver.

Au marché de Rumonge, les stands où se vendait le poisson du lac Tanganyika sont aujourd’hui occupés par le poisson connu sous le sobriquet de « Mwanza », un poisson pêché dans la province de Mwanza en Tanzanie. Et même là, des informations recueillies auprès du responsable du port de Rumonge indiquent que cela fait plus de six mois que le poisson en provenance de la Tanzanie ne transite pas par le port de Rumonge comme cela se faisait avant et que les raisons ne sont pas bien connues. Il confirme que ce marché est aujourd’hui alimenté par du poisson en provenance de la Tanzanie qui n’est pas de bonne qualité même s’il est moins cher par rapport au poisson pêché dans le lac Tanganyika.

Plusieurs explications

Cette rareté a plusieurs explications. Certains commerçants indiquent par exemple que c’est le principe de l’offre et de la demande qui est en train de s’exercer car il y a beaucoup de clients qui recherchent le poisson alors que ce produit se raréfie.

Ils ajoutent que le poisson en provenance de la Tanzanie n’entre plus facilement au Burundi parce que la pêche a été momentanément interrompue sur le lac Tanganyika, côté Tanzanie.

Selon certains pêcheurs, il leur est aussi difficile d’avoir une bonne prise de poisson Ndagala car les techniques de pêche dans le lac Tanganyika restent rudimentaires. Ce qui ne facilite pas la prise du poisson Ndagala qui se trouve à une grande profondeur dans le lac Tanganyika.

Ils précisent également que le lac Tanganyika regorge de beaucoup d’espèces de poisson qu’on n’a pas encore pêchées à cause de ces techniques de pêche très rudimentaires.

Des efforts doivent être fournis par le ministère ayant la pêche dans ses attributions afin de moderniser ce secteur au Burundi.
Les équipements de pêche dont les pirogues, les lampes, les filets et autres matériels datent de très longtemps, la pêche au Burundi n’ayant pas connu d’évolution depuis plusieurs années.

Ils évoquent aussi le problème de pollution qui se poursuit et qui affecte négativement la biodiversité du lac Tanganyika, y compris le poisson. La situation.se complique davantage avec le manque de carburant car le poisson Ndagala se pêche dans les hautes eaux. Le secteur de la pêche est ainsi presque paralysé.

Etats généraux de la pêche

Gabriel Butoyi est le président de la Fédération des pêcheurs du Burundi. Il trouve qu’il est urgent que les techniques et les équipements de pêche soient modernisés pour espérer avoir une bonne prise de poisson, notamment le Ndagala, dans le lac Tanganyika.

Il indique qu’à travers le monde, le poisson Ndagala se trouve uniquement dans le lac Tanganyika et qu’il est prisé pour sa bonne qualité. Il estime qu’il faut alors penser à exporter ce produit afin que le Burundi puisse avoir des devises à partir du poisson Ndagala et du poisson Mukeke.

M. Butoyi souligne que la pêche au Burundi est confrontée à plusieurs autres défis. Raison pour laquelle il demande qu’il y ait les Etats généraux de la pêche au Burundi afin de débattre sur tous les défis qui minent le secteur.

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