Agriculteurs et éleveurs sont à couteaux tirés à cause des vaches qui viennent en transhumance à Rumonge en provenance des communes de Vyanda et Bururi de la province de Bururi. Les agriculteurs demandent que ces vaches quittent leurs terres et dénoncent une certaine complicité de certaines autorités administratives à la base.
Au cours d’une réunion tenue par l’administrateur communal de Rumonge avec la population de la zone de Kigwena, il y a une semaine, certains agriculteurs ont indiqué que la transhumance pourtant interdite refait surface dans leur zone de Kigwena.
Selon ces derniers les vaches détruisent leurs cultures car les bergers font paître leur bétail dans leurs champs pendant la nuit et la plupart des troupeaux de vaches sont installés dans la brousse sur le littoral du lac Tanganyika, indique Sibomana, un agriculteur de cette zone de Kigwena.
Selon lui, ces vaches en transhumance viennent pendant la nuit et ces troupeaux sont hébergés par des amis ayant du gros bétail et résidant dans la zone de Kigwena et ces derniers laissent entendre que toutes les vaches lui appartiennent.
Il a indiqué que certaines autorités administratives à la base sont complices car ils facilitent l’installation de ces vaches en transhumance sur leurs collines.
Cet agriculteur suggère qu’il y ait un inventaire de toutes les vaches sur chaque colline afin de distinguer les vaches dont les propriétaires sont de cette zone et les vaches venues en transhumance.
« Que les vaches en transhumance rentrent »
Dans leurs interventions certains agriculteurs ont demandé que le bétail en transhumance identifié, soit expulsé et renvoyé vers leurs communes. « Il faut que la loi réprimant la transhumance au Burundi soit appliquée et que les contrevenants soient punis afin de décourager ce phénomène et qu’une enquête soit diligentée pour identifier les autorités administratives qui seraient complices ».
Le gouvernement du Burundi a recommandé aux éleveurs de pratiquer la stabulation permanente et a décrété que la divagation des animaux domestiques est interdite et que celui qui outrepasse cela se verra infligé une amende de dix mille francs Burundais par vache.
Un des éleveurs sous couvert d’anonymat indique que l’agriculture et l’élevage sont complémentaires, mis à part la production du lait.
Au lieu de s’en prendre à toute vache qu’ils voient, suggère-t-il, les éleveurs de cette zone devraient être bien encadrés pour améliorer la race des vaches qu’ils élèvent afin de produire beaucoup de lait dont la population de cette zone a besoin.
Il indique ne pas soutenir la transhumance mais s’inscrit dans la promotion des éleveurs locaux car le nombres de bovins est minime vu la demande de la population en lait et en viande.
« Identifier et rassembler les vaches en transhumance »
Minani Augustin, administrateur de la commune de Rumonge vient d’instruire à tous les chefs de colline d’identifier les vaches en transhumance et celles des résidents afin que les vaches en transhumance retournent dans leurs communes respectives.
Il indique qu’il est en contact avec les administrateurs des communes de Vyanda et Bururi pour le retour de ces vaches dans leurs communes d’origine.
Il a indiqué qu’un chef de colline doit connaître les vaches des résidents de sa colline et les vaches en transhumance.
Selon la plupart des agriculteurs interrogés, ces troupeaux de vaches sont en quête de pâturage surtout sur le littoral du lac Tanganyika. Ils accusent leurs bergers de les faire paître pendant la nuit dans leurs cultures composées essentiellement de manioc, de patate douce et de riz.
Signalons que pendant la saison sèche, une partie de la réserve naturelle de Vyanda fait face à des incendies criminels et souvent ce sont les éleveurs qui sont pointés de doigt.
Ils sont accusés, à tort ou à raison, de rechercher des pâturages pour leurs troupeaux qu’ils font paître pendant la nuit selon des témoignages et des sources proches de cette réserve naturelle de Vyanda.