Certains agriculteurs dont les propriétés se sont retrouvées à l’intérieur des réserves naturelles, après la délimitation de ces dernières en 1986, demandent à l’Etat burundais une indemnisation ou d’autres propriétés foncières en échange. Le gouverneur leur demande d’arrêter de faire pression sur ces réserves.
En 1986 le gouvernement du Burundi a procédé à la délimitation de toutes les réserves naturelles et les aires protégées à travers l’ancien Institut national pour l’environnement et la conservation de la nature (Inecn).
Aujourd’hui certains agriculteurs indiquent que leurs terres cultivables se sont retrouvées à l’intérieur des réserves naturelles et n’ont plus accès à la terre. Ce qui complique la vie de leurs familles.
Ils disent que leurs propriétés foncières se trouvent aujourd’hui soit dans la réserve naturelle de Monge, Nkayamba, Rumonge, Kigwena ou dans une partie de la réserve naturelle de Kigwena.
La grande majorité de ces agriculteurs sont des rapatriés qui avaient fui le Burundi suite aux événements sanglants de 1972 et qui ont regagné le bercail ces dernières années.
Ils demandent au gouvernement du Burundi de leur verser une indemnisation juste et équitable ou leur donner d’autres propriétés foncières en échange pour leurs terres auxquelles ils n’ont plus accès.
Dans le cas contraire, ils demandent qu’il y ait une redélimitation des réserves naturelles et des aires protégées du Burundi afin qu’ils aient de nouveau accès à leurs terres.
Eviter la pression sur les réserves naturelles
Obède Ntineshwa, responsable du bureau de l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OBPE en province de Rumonge, indique que les cinq réserves naturelles que compte la province de Rumonge connaissent aujourd’hui une pression de l’homme.
Celle-ci se manifeste par le braconnage à l’intérieur des réserves, la culture des plantes, la coupe illicite du bois, la fabrication du charbon, les incendies criminels.
Il met en garde tous ceux qui sont en train d’exercer une pression sur ces réserves naturelles de cesser immédiatement leurs actions sinon des sanctions contre eux seront prises conformément à la loi.
Il précise qu’une partie de la réserve de Vyanda, côté de la zone Kigwena, est menacée par des gens qui y cultivent arguant que ce sont leurs propres propriétés.
Il sollicite la collaboration de la population. « Ceux qui ont de quoi revendiquer doivent emprunter des voies pacifiques pour le réclamer et non user de la violence pour faire prévaloir leurs droits. »
Léonard Niyonsaba, gouverneur de la province Rumonge demande à ces agriculteurs de dire la vérité sur la possession des propriétés foncières à l’intérieur de ces réserves et aires protégés.
Il met aussi en garde ceux qui sont en train d’exercer une pression sur ces réserves de cesser avant qu’il ne soit tard.
« La loi est claire sur la répression de telles infractions » a-t-il martelé. Il leur promet de soumettre leurs doléances auprès du ministre ayant l’Environnement dans ses attributions.
Signalons que la province de Rumonge compte 5 réserves naturelles dont la réserve naturelle de Monge en commune de Bugarama, la réserve de Nkayamba, Kigwena, Rumonge et une partie de la réserve de Kigwena.
Je ne crois pas que l’Etat burundais a tout simplement delimite ces reserves naturelles sans indemniser les vrais proprietaires des terres (du moins ceux qui etaient au Burundi).
Je me demande si cette grande majorite constituee d’anciens refugies de 1972 a soumis ses litiges fonciers a la Commission Nationale des Terres et autres Biens (CNTB).
« La Commission Nationale Terres et autres Biens est une institution gouvernementale dotée d’un mandat pour étudier et trouver des solutions aux conflits fonciers et autres biens liés au contexte de guerres qu’a connues le Burundi. Bien que son travail soit apprécié par le pouvoir, d’autres le trouvent partial au profit des seuls sinistrés… »
https://www.iwacu-burundi.org/la-cntb-une-institution-controverse/