L’enregistrement numérique des naissances et des décès va bientôt démarrer au service d’Etat-civil de la commune Rumonge grâce à l’appui de l’ONG locale FVS-Amade. Ce sera sur une période d’une année. Beaucoup de parents saluent cette avancée. Toutefois, ils sont inquiets quant à la pérennisation de ce projet si bien qu’ils se demandent si réellement on s’achemine vers la fin des problèmes d’enregistrement à l’Etat-civil à Rumonge.
Jean-Claude Ndayikeza, chargé des Programmes chez FVS-Amade, indique que cette ONG locale va offrir des ordinateurs, des tablettes et autres équipements comme les plaques solaires et les routeurs pour faciliter la connexion au service d’Etat-civil de la commune Rumonge. Ce qui pourra mieux garantir l’enregistrement des naissances et des décès.
Il précise que l’enregistrement se passera au chef-lieu de la commune et au niveau des zones de cette commune afin que chaque enfant qui naît puisse être enregistré directement.
Des formations à l’intention des agents d’Etat-civil et des autorités administratives à la base seront organisées pour une bonne réussite de ce projet qui va durer une année. Il appelle tout le monde à s’investir dans le projet car, enregistrer un enfant c’est lui donner une identité, a-t-il indiqué.
Des plaques solaires seront installées dans tous les endroits où va se passer l’enregistrement pour résoudre les problèmes de manque ou de coupure de courant électrique, a-t-il précisé.
Un service qui connaît des problèmes
Augustin Minani, administrateur communal de Rumonge, salue l’appui apporté par FVS-Amade car auparavant, l’enregistrement des naissances et des décès se faisait à la main dans des registres. Les données n’étaient donc pas sécurisées.
Il indique que beaucoup de problèmes s’observent au niveau de la ville de Rumonge. Il s’agit d’une très longue liste : des fraudes qui se manifestent liées à de fausses déclarations ; des enfants jetés ou abandonnés par leurs mères ou leurs parents ; des étrangers dont des Congolais qui abandonnent des enfants qu’ils ont eu avec des Burundaises ; des travailleurs migrants qui s’unissent en mariage alors qu’ils étaient déjà mariés.
Et d’espérer qu’avec la numérisation il sera facile de maîtriser toutes ces fraudes. L’administrateur de Rumonge estime aussi qu’il sera désormais facile d’identifier des agents d’Etat civil corrompus et que tous les naissances et décès seront bien enregistrés en collaboration avec les autorités administratives.
Le projet rentre dans le programme du gouvernement
Certains participants à l’atelier de lancement du projet qui a eu lieu le vendredi 19 juillet 2024 à Rumonge ont émis certaines inquiétudes par rapport à la pérennisation du projet indiquant qu’il pourrait y avoir un retour en arrière avec le manque d’appui de la FVS-Amade.
Ces participants ont indiqué que la commune ne pourra pas assurer la continuité de l’enregistrement numérique. Ce qui constituera un problème surtout dans les centres urbains et semi-urbains où on observe beaucoup d’irrégularités.
Valentin Nahimana, directeur au ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et du Développement communautaire a tranquillisé tous ceux qui sont inquiets en indiquant que la digitalisation de tous les services de l’Etat s’inscrit dans la politique du gouvernement burundais.
Il a précisé que la commune Rumonge est la 12e commune du Burundi où le service d’Etat-civil est digitalisé indiquant que ce processus de numérisation de ce service va se poursuivre dans d’autres communes du Burundi.
Il a aussi indiqué que les communes se trouvant sur les frontières comme celle de Rumonge connaissent certaines irrégularités qui seront vite corrigées avec l’enregistrement numérique.
Sans l’enregistrement numérique des naissances et des décès, on ne pourra pas maîtriser les données sur la population nécessaires au développement, a-t-il indiqué.
Il a appelé les agents d’Etat civil à bien suivre la formation qui sera organisée à leur intention afin de bien s’acquitter de leur mission en garantissant un bon enregistrement. Il a aussi appelé les autorités administratives surtout celles à la base à bien collaborer avec les agents d’Etat-civil dans l’enregistrement des naissances et des décès.