Des pêcheurs indiquent que les tarifs fixés par l‘Autorité maritime portuaire et ferroviaire sur les embarcations de pêche sont exagérés. Ceux-ci varient entre 25 et 105 dollars américains par an. Ils demandent que ces frais soient revus à la baisse.
Godelieve Nininahazwe, directrice générale de cette institution a indiqué que d’ici peu, aucune embarcation de pêche ne sera autorisée sans s’acquitter des frais d’immatriculation. « Chaque embarcation de pêche doit avoir un certificat de navigation, une licence de navigabilité, un certificat d’immatriculation et un certificat de jauge. » Elle a précisé que ces tarifs sont calculés en dollars américains mais, les propriétaires des embarcations de pêche paient en monnaie locale au taux de la Banque de la République du Burundi.
Pour un catamaran motorisé composé de deux ou trois pirogues, les frais d’immatriculation s’élèvent à 105 dollars. Pour un catamaran non motorisé composé de deux pirogues on paie 85 dollars. Pour un bateau construit en bois conduit par plus d’une personne, les frais d’immatriculation s’élèvent à 50 dollars tandis que pour un bateau construit en bois conduit par une seule personne, c’est 25 dollars.
Madame Nininahazwe a précisé que l‘immatriculation des embarcations de pêche offre beaucoup d’avantages à leurs propriétaires dont l‘accès au crédit dans les banques et les institutions de microfinance. Ils pourront aussi bénéficier des services des maisons d’assurance car ils seront bien identifiables. Elle a invité les propriétaires des embarcations de pêche à s’acquitter de ces frais d’immatriculation dans les plus brefs délais.
Un délai de grâce
Elle a mené des sensibilisations à l’endroit des pêcheurs et des patrons pêcheurs sur les principaux ports de pêche des provinces de Rumonge et Makamba. Elle a souligné qu’avec l’immatriculation, toutes les embarcations de pêche et leur emplacement de travail seront connus. Leur sécurité sera mieux assurée dans le lac Tanganyika. « Il sera aussi aisé de regrouper les pêcheurs en coopérative et pouvoir organiser des activités génératrices de revenus pour les pêcheurs. »
R.B, un sexagénaire pêcheur, salue cette mesure. Néanmoins, il regrette que les pêcheurs n’aient pas été associés ou consultés afin d’écouter leurs souhaits. Il demande qu’un délai de grâce soit accordé aux pêcheurs avant la mise en application de cette mesure qui est nouvelle au Burundi.
Un autre pêcheur qui a requis l‘anonymat a indiqué que ces tarifs d’immatriculation sont exorbitants compte tenu du pouvoir financier de certains pêcheurs ou patrons pêcheurs. Il demande qu’ils soient revus à la baisse. Il a donné l’exemple d’une petite pirogue construite en bois et conduite par une seule personne qui devra payer 25 dollars par an alors qu’elle ne parvient pas à gagner 10 mille francs par jour.
Il regrette que le secteur de la pêche soit, depuis longtemps, délaissé car il est confronté à beaucoup de défis au Burundi. Il suggère que ce secteur soit plus soutenu et modernisé car il fait vivre beaucoup de personnes.
Plus de 20 mille ménages au Burundi ne vivent que de la pêche.
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