Lundi 10 mars 2025

Société

Région Sud/Rumonge : Des interrogations autour de la gestion d’un compte

10/03/2025 0
Région Sud/Rumonge : Des interrogations autour de la gestion d’un compte
Les représentants des différents groupes socioprofessionnels sont invités à alimenter le compte de soutien aux réfugiés congolais

Un compte dans une banque de la place pour le soutien des réfugiés congolais accueillis dans la province de Rumonge a été ouvert dernièrement. Certaines personnes saluent cette initiative mais elles doutent de la transparence dans sa gestion. Le gouverneur tranquillise et indique que la majorité des gestionnaires sont des hommes d’églises intègres et que la transparence sera de mise.

Léonard Niyonsaba, gouverneur de la province de Rumonge multiplie des réunions avec des groupes socioprofessionnels, des organisations de la société civile, des églises, des syndicats et le secteur privé. Le but est de leur annoncer qu’un compte de soutien aux réfugiés congolais accueillis dans sa province a été ouvert à la Banque de crédit de Bujumbura (BCB), agence Rumonge.

Il indique que ces réfugiés sont confrontés à de multiples défis dont l‘insuffisance de nourriture, le manque de médicaments, le manque de couvertures et de moustiquaires, le manque des kits de dignité pour les femmes etc.

Le gouverneur précise que ce compte sera géré dans la transparence par trois personnes, à savoir le représentant de la communauté musulmane de Rumonge, le représentant de l’Eglise de pentecôte et le conseiller du gouverneur chargé de l’administration et des finances.

Il demande à chaque personne de déposer sa contribution volontairement pour soutenir leurs frères et voisins congolais qui sont aujourd’hui dans la détresse.

Il précise qu’il existe des réfugiés congolais qui se trouvent au centre de transit de Makombe sur la colline Mutambara et d’autres qui se trouvent dans un local logé dans un centre d’enseignement des métiers qui sont en phase d’identification afin de leur accorder le statut des réfugiés.

Il a lancé un appel aux ressortissants de la province afin de soutenir ces réfugiés congolais pour matérialiser leur compassion avec eux. Ce sera aussi un acte de reconnaissance puisque certains ressortissants de Rumonge ont été accueillis comme réfugiés en République démocratique du Congo dans les années passées.

Il faut souligner déjà que des femmes musulmanes donnent quelques fois de la nourriture et de l‘eau à ces réfugiés congolais.

Une gestion qui divise

Certaines personnes contactées doutent quant à la transparence dans la gestion de ce compte car dire que ses gestionnaires sont des hommes d’église et de haute moralité n’est pas assez convainquant.

D’autres indiquent que la gestion des réfugiés incombe au premier plan au Haut-commissariat des réfugiés (HCR) et aux autorités provinciales. Ils demandent aux autorités provinciales de clarifier comment le compte sera géré dans la transparence car, dans un passé récent, des comptes similaires ont été gérés dans une grande opacité.

D’autres saluent l’initiative surtout que les contributions n’auront pas un caractère obligatoire. Ils suggèrent plutôt qu’un représentant de ces réfugiés figure parmi les gestionnaires pour plus de transparence et d’efficacité.

Ils demandent également que le compte participe au soutien des Burundais qui rentrent de la RDC suite à la guerre qui y sévit surtout en leur octroyant des frais de déplacement et de la nourriture à leur arrivée. En effet, le nombre de Burundais qui sont contraints de regagner le bercail ne cesse d’augmenter car, par jour, une centaine de Burundais rentrent par le port de Rumonge.

Ces Burundais proviennent des différentes provinces du Burundi et sont surtout confrontés au manque de ticket de transport et au manque de quoi mettre sous la dent pendant des heures ou de jours, le temps pris pour que la police puisse faire son travail d’identification. Ils étaient partis dans les différentes localités du Sud-Kivu où ils étaient employés dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’artisanat et de l‘exploitation minière.

D’autres encore suggèrent que le compte puisse appuyer des personnes très vulnérables identifiées dans la communauté et qui sont sans aucune assistance.

Même si l’initiative est bonne pour certains, ils demandent que la transparence soit de mise afin d’assurer la solidarité entre les peuples et entre les Burundais eux-mêmes.

Signalons que plus de 1 500 réfugiés congolais sont déjà accueillis en province de Rumonge.

Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu

Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.

Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.