Un manque de fertilisants ; une transformation de l’huile de palme qui reste rudimentaire ; un non accès aux microcrédits ; des taxes qui varient d’une province à l’autre. Tels sont les principaux défis sur lesquels les représentants des cultivateurs et des commerçants se sont penchés autour de la directrice générale de l’Office de l’huile de palme.
Cyrique Sibomana, un cultivateur du palmier à huile résident à Kigwena en commune Rumonge indique que la filière palmier à huile a été délaissée par rapport à d’autres filières comme le café et le thé alors qu’une huile bien raffinée peut générer des devises au Burundi.
Il souligne que les plantations d’huile de palme connaissent aujourd’hui un problème de fertilisants. D’où la baisse de production, un encadrement agricole qui n’est pas soutenu, les cultivateurs qui devraient être organisés en coopératives pour être forts et mettre en place des unités de transformation industrielle qui ne le sont pas.
Aujourd’hui, ils perdent une grande quantité d’huile à la suite de la transformation qui reste archaïque ou semi industrielle selon un expert qui a fait une présentation y relative au cours la réunion.
Non accès aux crédits
Les cultivateurs du palmier à huile se plaignent qu’ils n’accèdent pas aux crédits au niveau des institutions de micro finance ou des banques. Ce qui entraine que ceux-ci restent dans la misère malgré qu’ils aient des plantations de palmier à huile qui génèrent assez d’argent.
Ils ont alors décidé de se regrouper en coopérative et de mettre en place leur propre institution de micro finance pour aboutir au relèvement économique des palmiculteurs.
Ils ont également sollicité un accompagnement technique de la part de l’Office de l’huile de palme du Burundi, leur souci étant de supprimer les unités de transformation semi industrielle et de mettre sur pied des usines comprenant une huilerie et une raffinerie d’huile pour que leur huile puisse être exportée dans les pays de la sous-région.
Ils ont en outre sollicité l’accompagnement des autorités administratives dans la tenue des réunions de sensibilisation des cultivateurs du palmier à huile pour leur adhésion aux coopératives.
Des taxes non uniformes
Les commerçants de l’huile de palme se lamentent que les taxes ne sont pas uniformes d’une commune à une autre et demandent que les taxes soient uniformes.
A ce sujet, celui qui avait représenté l’OBR a indiqué qu’une taxe de 2% du prix d’achat sera perçue par l’OBR et l’Office d’huile de palme du Burundi ne percevra plus de taxe sur l’huile de palme à partir du mois de juillet 2024.
Il a informé que, désormais, chaque commerçant devra avoir un registre de commerce et un numéro d’identification fiscale NIF pour être autorisé à faire le commerce de l’huile de palme.
Concernant certaines pistes qui ne passent plus dans les plantations de palmier à cause d’un manque d’entretien, il a été recommandé que les cultivateurs eux-mêmes puissent s’organiser pour entretenir ces pistes et dénoncer celui ou celle qui cultive dans ces pistes pour qu’il soit puni.
Trouver ensemble des solutions
Gaudence Niyonizigiye, directrice générale de l’Office de l’huile de palme du Burundi a indiqué que la réunion a été organisée pour trouver ensemble des solutions aux différents défis qui minent la filière palmier à huile.
C’était aussi une occasion pour que les cultivateurs, les transformateurs et les commerçants de l’huile de palme puissent s’ajuster par rapport à la vision 2040-2060, a-t-elle indiqué.
Elle a demandé à tous les intervenants dans la filière palmier à huile de s’ajuster par rapport à la vision 2040, pays émergeant et 2060, pays développé.
Elle a rassuré tous les intervenants que l’Office de l’huile de palme reste disposée à collaborer avec n’importe quel intervenant pour l’atteinte de cette vision.
Elle a précisé que le palmier à huile est cultivé sur une étendue de plus de 40 000 hectares dans onze provinces du Burundi. Elle a remercié les opérateurs économiques qui commencent à mettre en place des unités de transformation industrielle qui produisent une huile bien raffinée pouvant être compétitive sur le marché.
Pour le moment, il existe trois unités de transformation industrielle dont une appartenant à la société Savonor, une autre dénommée Complexe industriel de Karonda appartenant à un opérateur économique et une autre basée à Nyanza-lac dénommée Rwaba palm appartenant également à un opérateur économique.
On compte aussi deux variétés de palmier à huile plantées à Rumonge, celle dite « Tenera » et celle dite « Dura ».