A Rumonge, un litre d’huile de palme passe de 5 000 à 4 000 FBu sur le marché à partir du début de ce mois de septembre 2024. Cela s’explique notamment par une grande production de l’huile qui s’observe chaque, année entre septembre et décembre. Les consommateurs se frottent les mains mais ils demandent que la qualité de l’huile s’améliore.
Les consommateurs rencontrés au marché de Rumonge indiquent qu’ils sont satisfaits de voir que le prix de l’huile de palme a baissé passant de 5 000 à 4 000 FBu le litre.
Ils soulignent que partout, même au niveau des différentes collines, l’huile de palme est disponible et accessible sans problème. Et de préciser que l’huile de palme est incontournable dans leur alimentation car, dans chaque bon repas, on doit l’utiliser comme l’un des ingrédients. Sinon, un repas sans huile n’est pas délicieux, disent-ils.
Toutefois, ils font remarquer que les prix de l’huile de palme bien raffinée de l’usine Savonor et celle du Complexe industriel de Karonda n’ont pas par contre baissé.
Les cultivateurs font aussi savoir que pendant cette période d’abondance, certains parmi eux conservent l’huile de palme pour la vendre au début de la saison sèche quand les prix montent.
Plusieurs explications
Les commerçants expliquent que la baisse du prix de ce produit qui s’observe aujourd’hui est due à une grande production pendant cette période de septembre à décembre. Ce qui est confirmé par une source proche de l’Office de l’huile de palme du Burundi, OHP, qui précise que le palmier à huile est aujourd’hui cultivé dans dix provinces du pays. Avec cette extension du palmier à huile dans différentes provinces, l’office estime que la production va être grande et que le prix va chuter.
Les commerçants ajoutent qu’il y a aussi de l’huile de palme qui entre au Burundi à partir de la République démocratique du Congo.
Une autre raison est qu’aujourd’hui, l’huile de palme ne franchit pas les frontières pour être commercialisée au Rwanda car les frontières terrestres avec le Burundi sont fermées.
Une qualité à améliorer
Certains consommateurs regrettent néanmoins qu’un problème de conditionnement se pose encore car cette huile est vendue dans des bouteilles en plastique avec les conséquences que cela comporte. Elle est aussi vendue en plein air avec le risque de ramasser des saletés.
En outre, presque toute la quantité d’huile de palme commercialisée est obtenue à travers une transformation artisanale. Ce qui fait que l’huile n’est pas de très bonne qualité. Les cultivateurs font également savoir qu’ils perdent une quantité très considérable lors de cette transformation artisanale et rudimentaire.
Ils demandent aux institutions de micro finance et aux banques de financer le volet transformation agroalimentaire afin d’avoir assez d’huile de palme et de bonne qualité.
Même si les commerçants qui viennent s’approvisionner en huile de palme en province de Rumonge en provenance d’autres provinces du pays se réjouissent aujourd’hui de la disponibilité du produit sur le marché et à bon prix, ils précisent eux aussi qu’ils doivent veiller sur la qualité car certains vendeurs malintentionnés ou qui veulent réaliser de grands bénéfices mélangent l’huile avec d’autres produits.
Les consommateurs demandent que la qualité de l’huile soit améliorée en faveur de la santé de la population. Ils estiment que des projets de transformation industrielle ou semi industrielle de l’huile de palme devraient commencer pour avoir une huile de qualité.
Le conditionnement de l’huile devrait être aussi une priorité du gouvernement pour que l’huile ne soit pas emballée dans n’importe quel contenant surtout pendant la phase de commercialisation.
Aujourd’hui, seules les usines du Savonor et Cikar (Complexe industriel de Karonda), toutes basées en commune Rumonge, produisent de l’huile de palme de bonne qualité.