Lundi 13 janvier 2025

Société

Région Sud/Rumonge : Appel à la réhabilitation d’un cachot

13/01/2025 0
Région Sud/Rumonge : Appel à la réhabilitation d’un cachot
Vue du cachot du commissariat provincial de police de Rumonge détruit de l'intérieur par les détenus de ce cachot

La procureure de la République en province de Rumonge tire la sonnette d’alarme et demande que le cachot du commissariat provincial de la police soit réhabilité afin de se prévenir contre d’éventuelles évasions des détenus. Les défenseurs des droits de l’Homme saluent cet appel lancé. Ils demandent à cette occasion qu’une cellule pour les mineurs arrêtés soit construite au sein de ce cachot.

Thérèse Kanyange, procureure de la République en province de Rumonge a indiqué au cours d’une réunion de sécurité tenue par le gouverneur que le cachot a été détruit de l’intérieur par des détenus si bien qu’aujourd’hui ces derniers peuvent librement circuler dans les trois compartiments du cachot. Ce qui crée une situation d’anarchie.

Elle parle de la peine qu’ont les magistrats du parquet qui y passent pour faire des inspections car le premier compartiment était réservé aux femmes au moment où le deuxième était réservé aux détenus qui sont encore sous interrogatoire devant les officiers de la police judiciaire. Le troisième compartiment quant à lui était réservé aux détenus dont les dossiers sont sous instruction au niveau du parquet.

La procureure a alors demandé que ce cachot soit vite réhabilité afin qu’il n’y ait pas d’éventuelles évasions et aussi pour assurer une inspection du cachot par les magistrats du parquet dans de bonnes conditions. Surtout que ce cachot reçoit des détenus provenant des différents cachots de toutes les communes de la province de Rumonge dont les dossiers sont transmis au parquet pour instruction, a-t-elle précisé.

Améliorer les conditions de détention

Les responsables des organisations de défense des droits de l’enfant à Rumonge saluent cet appel lancé par la procureure car pour bon nombre des Burundais, la réhabilitation d’un cachot paraît anodine mais la situation de détention dans des cachots est préoccupante.

Ils demandent qu’une quatrième cellule soit construite au sein de ce cachot pour recevoir les mineurs en confit avec la loi. Et pour cause, aujourd’hui, les mineurs qui sont arrêtés sont gardés dans des cellules pour adultes. Ce qui va à l’encontre des règles minimales de détention applicables au Burundi.

Ces défenseurs des droits de l’enfant demandent en outre que les latrines internes au sein de ce cachot soient réhabilitées et l’hygiène renforcée.

Ils proposent également que les cachots se trouvant dans les différentes communes de la province de Rumonge soient aussi réhabilités dans le but d’améliorer les conditions de détention.

Les heures de visite des détenus dans les cachots doivent aussi être affichées pour que les membres des familles des personnes détenues puissent s’y conformer. Il en est de même pour ce qui est de la durée des visites.

Le phénomène dit « frais de bougie » qui consiste à demander de l’argent au nouveau locataire du cachot qui entre doit être aussi combattu par les commissaires de police car, dans certains cachots, celui qui ne parvient pas à avoir cet argent est soumis à des bastonnades et autres traitements inhumains, selon les mêmes sources.

Evaluer les besoins

A toutes ces préoccupations de la procureure et des défenseurs des droits de l’enfants, le gouverneur de la province de Rumonge, Léonard Niyonsaba qui dirigeait la réunion a instruit l’administrateur communal de Rumonge de dépêcher un responsable du service technique de la commune afin d’évaluer les besoins et de voir comment le cachot peut être réhabilité.

Signalons que le cachot du commissariat de police de Rumonge a été construit en 2008.

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