Le substitut du procureur général près la cour d’appel de Bururi a requis une peine de 7 ans et 6 mois contre le directeur de la prison de Rumonge et deux employés de cette prison pour facilitation dans l’évasion de 8 détenus.
Dans un procès de flagrance tenu ce lundi 14 août dans l’après-midi à la cour d’appel de Bururi, trois prévenus ont comparu.
Il s’agit du lieutenant-colonel de police Patrice Nkwirikiye, directeur de la prison Rumonge et de deux employées du service juridique de cette prison Florence Nimbona et Pélagie Nindamutsa.
Le substitut du procureur général près la cour d’appel de Bururi dans son réquisitoire a accusé les trois prévenus d’avoir facilité l’évasion de 8 détenus de la prison, tous accusés d’avoir trempé dans les attaques à la machette survenues ces derniers mois en province de Bururi.
Le substitut du procureur général a indiqué à la cour qu’après l’évasion de ces détenus, une autre personne a été blessée par machette sur la colline de Mahonda en commune de Bururi. Il les a ensuite accusés de complicité dans la déstabilisation de la sécurité au Burundi.
« Erreur dans l’interprétation des pièces de justice »
Les trois prévenus assistés par des avocats ont rejeté en bloc ces accusations en indiquant que ces 8 détenus ne se sont pas évadés mais ont été libérés car une décision de mise en liberté provisoire a été émise. Mais au même moment le procureur général prés la cour d’appel de Bururi a émis l’acte d’appel contre cette décision.
Les prévenus ont rejeté leur complicité dans la déstabilisation de la sécurité du Burundi car aucun acte ou comportement ne peut étayer cette accusation du ministère public. Ces prévenus ont demandé à la cour de les acquitter car il y a eu seulement une erreur d’interprétation des pièces de justice.
Le substitut du procureur a indiqué que selon l’expérience professionnelle des ces trois accusés, une erreur d’interprétation des pièces de justice ne peut être évoquée et a conclu son réquisitoire en demandant à la cour de condamner les 3 prévenus d’une peine de 7 ans et 6 mois et une amende d’un million de francs burundais à chaque prévenu.
Les juges de la cour ont mis cette affaire en délibéré et le verdict sera communiqué le 22 de ce mois.
Signalons que 15 personnes étaient détenues dans la prison de Rumonge dans un seul dossier d’attaque à la machette en province de Bururi ces derniers mois. Parmi ces détenus figure un certain Joël Ndagije considéré comme le planificateur et le financier de ces attaques à Bururi.
Ces attaques à la machette avaient fait 6 victimes et une dizaine de blessés durant une période de trois mois.
Selon les autorités administratives en province de Bururi, parmi les 8 détenus qui avaient été irrégulièrement libérés, 7 ont été arrêtés de nouveau et ramenés à la prison de Murembwe sise à Rumonge.
Certaines personnes contactées au chef-lieu de la province Bururi demandent que le dossier relatif aux attaques à la machette soit fixé devant le tribunal afin que les familles des victimes et la communauté puissent savoir toute la vérité sur ce dossier qui fait couler beaucoup d’encre et de salive.